Urbanisme de réparation, réparation urbaine

L’urbanisme de réparation serait une planification urbaine qui tirerait parti de l’existant, pour l’améliorer, plutôt que construire toujours plus loin (en périphérie) ou toujours plus haut (au centre), en intégrant à la production urbaine une réflexion sur les mobilités et sur la justice spatiale. Il est promu par certains auteurs, comme Leconte et Grisot (2022), qui dénoncent les villes conçues comme des produits industriels.

La production urbaine joue un rôle crucial dans le réchauffement climatique et dans la destruction des habitats écologiques, notamment en raison de l’étalement et des mobilités qu’il engendre, mais aussi à cause des modes de production de la ville, non durables et pensés presqu’uniquement pour produire du neuf. La réparation doit s’entendre dans deux sens complémentaires : retisser les coutures, les liens cassés entre quartiers et habitants, et réparer les erreurs et les choix du passé, qui ne correspondent plus aux besoins ni aux aspirations des sociétés urbaines du XXI^e siècle. Il ne s’agit pas nécessairement de densifier (puisqu’il faut conserver des espaces non bâtis et non artificialisés), mais de renouveler les modes de construction, de reconstruire sur l’existant, de repenser l’espace affecté à chaque usage ou alloué à chaque acteur. Il ne s’agit pas non plus de critiquer l’étalement pavillonnaire, mais plutôt de réfléchir à l’évolution des mobilités et à la contribution à la biodiversité des espaces périurbains.

(JBB), mars 2023.

Références citées

• Leconte Christine et Grisot Sylvain, Réparons la ville ! Propositions pour nos villes et nos territoires, Éditions Apogée, 2022.