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L'INED publie une cartographie fine de la baisse mondiale de la fécondité

Publié le 02/02/2024
L’INED a publié une carte découpant le monde en 235 zones ayant toutes des populations comparables (30 à 40 millions d’habitants), soit à peu près une demie-France. L’article montre que la baisse de la fécondité est prononcée, à la fois en moyenne à l’échelle mondiale et dans la plupart des zones de population.

Il y a deux informations importantes dans l’article signé par Christian Dessouroux et Christian Vandermotten : d’une part, la baisse moyenne de la fécondité à l’échelle mondiale, qui est prononcée et qui marque un tournant dans l’histoire de la démographie humaine ; d’autre part, la méthodologie fondée sur les zones de population, qui permet de dépasser le biais des statistiques à l’échelle des États, mais aussi d’étayer le propos sur la baisse généralisée de la fécondité.

Concernant la première information, les auteurs indiquent que la baisse de l’indice conjoncturel de fécondité se confirme et s’accélère depuis 2015, pour s’établir à 2,3 enfants par femme en 2021, soit une valeur à peine plus élevée que le seuil de renouvellement des générations. Les auteurs indiquent que « les zones à forte fécondité (plus de 3,5 enfants par femme) sont devenues minoritaires (16,1 % de la population mondiale en 2021, types 7 et 8). Bien qu’en début de transition, elles connaissent cependant aussi des baisses de fécondité remarquables, inattendues il y a encore deux décennies ». 

Concernant la prouesse statistique et cartographique, elle permet de localiser finement la baisse et les régions du monde où la fécondité est la plus faible. La Chine, le Japon et l’Europe du Sud comptent les valeurs les plus basses, très inférieures au renouvellement des générations. Mais des fécondités inférieures à 2,1 enfants par femme s’observent aussi sur l’ensemble de l’Europe, les régions littorales du Brésil et de l’Inde et en Asie du Sud-Est.

Document 1. Fécondité en 2000 et évolution de l’indice conjoncturel de fécondité, 2000-2021

Fécondité monde

Source : Christian Vandermotten et Christian Dessouroux, « Baisse massive de la fécondité mondiale en 20 ans, illustrée en cartes », janvier 2024, Population et Sociétés, INED, n° 618. Licence : Creative Commons Attribution Non Commercial No Derivatives 4.0 International (CC-BY-NC-ND-4.0)Voir l’original.

 

Les auteurs cartographient aussi les évolutions de l’indice conjoncturel de fécondité entre 2000 et 2021. De très rares régions connaissent une augmentation de ce dernier (environ 10 % des 235 zones) : il s’agit de régions où il est historiquement très bas depuis longtemps : Europe orientale, Russie et ex-URSS, Sud du Japon. En revanche, les régions qui connaissent les baisses les plus marquées sont celles où l’indice de fécondité est actuellement très fort (autour de 4,5 enfants par femme) : l’Afrique sahélienne et centrale (avec un recul encore plus prononcé dans la région des grands Lacs), et le Nord du monde indien : Afghanistan, Pakistan, piémonts himalayens de l’Inde.

Les auteurs précisent que « la fécondité est inférieure au seuil de renouvellement des générations (2,1 enfants par femme) dans 152 des 235 zones, rassemblant désormais 63 % de la population mondiale (contre 45 % en 2000). »

 


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