Zone économique exclusive (ZEE)
La Zone Économique Exclusive (ZEE) est une bande de mer ou d'océan située entre les eaux territoriales et les eaux internationales, sur laquelle un État riverain (parfois plusieurs États dans le cas d'accords de gestion partagée) dispose de l'exclusivité d'exploitation des ressources.
La création des ZEE relève de la troisième conférence de l'Organisation des Nations Unies sur le Droit de la Mer, lors de l'adoption de la Convention de Montego Bay (10 décembre 1982). Les deux conférences précédentes s'étaient tenues en 1958 et en 1960 à Genève. Le texte de Montego Bay définit la ZEE comme une bande limitée par la ligne des 200 milles marins internationaux (370 km) à partir de la ligne de base en l'absence d'autre rivage. Si le rivage le plus proche est à moins de 200 milles nautiques, on trace en principe la frontière à mi-distance des lignes de base des deux pays riverains.
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La Convention de Montego Bay prévoit l'extension des droits d'exploitations sur le sous-sol et le sol du plateau continental, à l'exception de la colonne d'eau et des eaux de surface, et au-delà des 200 milles marins jusqu’à 350 milles marins, dans la limite du rebord externe de la marge continentale.
Source : La Géothèque, 2013 |
Compte tenu des droits d'exploitation exclusifs des ressources qu'elle contient, la ZEE est un enjeu géopolitique majeur pour de nombreux pays, et une source de conflits pour son contrôle. On peut citer l'exemple du Brésil qui cherche à agrandir ce qu'il surnomme l'Amazonie bleue, ou encore celui des tensions pour le contrôle de la mer de Chine du Sud.
Les États-Unis possèdent la plus vaste ZEE du monde (11,3 millions de km²) devant la France (10,2 millions de km² dont 97% outre-mer). Cette dernière cherche à faire reconnaître l'extension de son domaine sous-marin à certains points du plateau continental, mais ces extensions ne concernent que le sol et le sous-sol sous-marin et non les eaux de surface, qui restent toujours juridiquement sous le statut de haute mer.
(La rédaction), mars 2017, dernière modification en mars 2020.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Mesurer les ZEE, 2017.
- Frédéric Lasserre et Olga Alexeeva, « Carte à la une. En mer de Chine méridionale, le jeu politique de l’interprétation du droit de la mer », Géoconfluences, juin 2024.
- Patrick Blancodini, « Essequibo : crise géopolitique entre le Guyana et le Venezuela », Géoconfluences, janvier 2024.
- Tanguy Auffret, « Le Portugal et la mer, la carte scolaire comme support des revendications maritimes », Géoconfluences, avril 2022.
- Vaimiti Goin, « L’espace indopacifique, un concept géopolitique à géométrie variable face aux rivalités de puissance », Géoconfluences, octobre 2021.
- Hervé Théry, « Les territoires ultamarins des États-Unis au cœur de la première ZEE mondiale », Géoconfluences, avril 2021.
- Jean-Pierre Cabestan, « Les relations internationales de la Chine après la crise de 2008 », Géoconfluences, 2016
- L’extension du domaine sous-marin français, brève de Géoconfluences, 2015
- Éric Frécon, Les marines nationales, définitions et redéfinitions de leurs missions dans le monde, après la Guerre froide, Géoconfluences, 2014
- Jacques Guillaume, Le potentiel d'énergie renouvelable de l'océan mondial entre contraintes d'exploitation et enjeux de territorialisation, Géoconfluences, 2014
- L'espace maritime français en quête d'extension, Géoconfluences, 2006
Liens externes
Liens vérifiés en 2020.
- le site du SHOM : https://www.shom.fr/fr/nos-activites-diffusion/cellule-delimitations-maritimes
- une carte mondiale (Global Maritme Boundaries)
- Rapport du sénat sur la maritimisation
- Sea around us, base de données sur les ressources marines [en anglais]
- partie V consacrée aux ZEE dans la Convention des Nations Unies sur les droits de la mer [en anglais]