Urbain (l')
Traditionnellement utilisé sous la forme d'un adjectif désignant ce qui se rapporte à la ville, le terme d'urbain s'est peu à peu imposé sous la forme d'un substantif dans le vocabulaire géographique. Il désigne alors « la civilisation qui se met en place à l'échelle planétaire, supprimant l'ancestrale différence entre rural et urbain » (Françoise Choay). Les phénomènes d'étalement urbain et de périurbanisation, entamés après la Seconde Guerre Mondiale, ont entraîné le bouleversement de tous les référents classiques de la ville (sociaux, économiques, spatiaux, idéologiques et culturels) et ont conduit à repenser conjointement l'identité de la campagne et celle de la ville (Françoise Choay, « Penser la non-ville et la non-campagne », La France au-delà du siècle, 1994).
Michel Lussault voit trois principales phases en matière d’urbanisation : la cité, la ville et l’urbain. La ville héritière de la cité cède devant l’urbain généralisé. L’urbain se déploie partout, sans bornes claires, tout en multipliant les limites internes.
Les organisations urbaines ne répondent plus au modèle radio-concentrique de la ville, mais ressemblent à des assemblages disparates sans modèle organisateur. Au sein de l’urbain, le centre et la périphérie peuvent se présenter partout. Il en résulte des pratiques spatiales extrêmement diversifiées de la part des habitants.
En même temps, l’urbain est marqué par la séparation spatiale tant des fonctions (zoning) que des groupes sociaux (ségrégation). Cet assemblage fait système grâce à la mobilité généralisée.
Pour compléter :
- Michel LUSSAULT, Urbain mondialisé, in J-M STEBE et H. MARCHAL, Traité sur la ville, 2009
- Denise PUMAIN, Thierry PAQUOT, Richard KLEINSCHMAGER, Dictionnaire de la ville et de l'urbain, Anthropos Economica, 2006
- Jacques LEVY, Michel LUSSAULT, Dictionnaire de la géographie, de l'espace et des sociétés, Belin, 2ème éd. 2013
Mise à jour : octobre 2013