Gazprom
Gazprom (acronyme de Gazovaïa Promychlennost : « industrie gazière » en russe) est une société anonyme russe spécialisée dans les activités gazières, mais aussi pétrolières. Elle est un exemple de société privatisée dans des conditions opaques au profit des oligarques pendant la période de transition économique, puis reprises en main par l’État sous le mandat de Vladimir Poutine.
Gazprom contrôle toutes les étapes de la chaîne énergétique, allant de l’extraction gazière, principalement dans l’Oural, à son stockage, son traitement, et au transport par voie maritime mais surtout par conduites (gazoducs et oléoducs). C’est Gazprom qui a notamment construit les deux gazoducs Nordstream reliant la Russie à l’Allemagne et l’Europe de l’Ouest via la Mer baltique. Comme d’autres géants pétroliers (Saudi Aramco, Total…) Gazprom est un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre dans le monde, et à ce titre figure au nombre des entreprises climatocides.
Par ailleurs, Gazprom s’est peu à peu diversifié et a investi dans le secteur bancaire, dans plusieurs domaines industriels et agricoles, mais aussi dans les médias. Gazprom-Media contrôle désormais 38 chaînes de télévision, des radios et plusieurs maisons d’édition. Il s’agit donc d’un immense conglomérat, qui emploie directement plus de 450 000 personnes.
L’État russe étant majoritaire dans l’actionnariat de la compagnie, le rôle géopolitique de Gazprom est majeur, d’autant plus que les dirigeants de la société sont systématiquement des proches de Vladimir Poutine. La guerre en Ukraine, déclenchée en 2022, a montré la dépendance de l’Union européenne au gaz russe, et principalement vis-à-vis de Gazprom. Dans le même temps, le boycott européen du gaz russe a engendré une baisse des profits de la société (–41,4 % de bénéfices en moins pour 2022), l’a amenée à se réorganiser et à exporter son gaz vers l’Asie.
(ST) décembre 2007, réécrit (SB et CB) en octobre 2023