Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN / NATO)
L'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN / NATO en anglais), ou Alliance atlantique, dont le siège est à Bruxelles depuis 1966, a été fondée en 1949 par le traité de Washington. Dans le contexte des débuts de la guerre froide, cette alliance diplomatique et militaire a tout d'abord été essentiellement conçue pour la défense mutuelle des pays membres face à l'URSS, sous le « parapluie nucléaire » américain. En 1966, la France du président de Gaulle, soucieuse d’indépendance nationale, notamment dans le domaine nucléaire, décida de quitter le commandement intégré de l’OTAN. Elle l’a réintégré sous la présidence de Nicolas Sarkozy en 2007.
À la suite de l'effondrement du bloc communiste (1989), l’OTAN a dû être repensée en fonction de la situation dans les Balkans et de la situation en Afrique du nord et au Moyen Orient. Ainsi l'OTAN est intervenue en Afghanistan et en Irak (1re guerre du Golfe), hors du théâtre euro-atlantique.
L'adhésion de dix nouveaux pays à l'UE en 2004 s'est aussi accompagnée de leur adhésion à l'OTAN en 1999 (Tchéquie, Hongrie, Pologne, Bulgarie) et en 2004. (Estonie, Lettonie, Lituanie, Roumanie, Slovaquie, Slovénie). Depuis plusieurs nouveaux élargissements ont eu lieu dans l'Europe médiane : Albanie et Croatie en 2009, Monténégro en 2017 et Macédoine du Nord en 2020. L'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 a eu pour effet un processus rapide d'adhésion de deux nouveau pays, la Finlande (2023) et la Suède (2024). Cette dernière est devenue officiellement le 32e membre de l’OTAN le 7 mars 2024.
L’OTAN a donc procédé à un très large élargissement vers l’Est de l’Europe et n’est plus, à proprement parler, une association de « l’Atlantique Nord ». Elle vise, de façon plus globale, à « promouvoir la stabilité et la coopération et à construire (…) unie dans la paix, la démocratie et le partage de valeurs communes » (article 10 de sa charte).
Cette évolution de l’organisation est perçue comme une menace par la Russie. Si dans un premier temps, Mickael Gorbatchev (1990-1991) puis Boris Eltsine (1991-1999) ont pu paraître favorables à un approfondissement des relations entre la Russie et l’OTAN, la situation a évolué au tournant du siècle : en 1999, l’intervention de l’OTAN dans le conflit du Kosovo, menée sans mandat de l’ONU, fut dénoncée par Moscou. Parallèlement, le sentiment russe de plus en plus vif d’un encerclement par l’OTAN, fut repris au début des années 2000 par Vladimir Poutine, pour qui une adhésion future de la Biélorussie, de la Géorgie ou de l’Ukraine serait une « menace directe contre notre sécurité ».
La guerre de 2008 en Ossétie du Sud et en Abkhazie, l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 et la guerre civile de 2014-2016 en Ukraine, ont posé la question d’une (non) intervention de l’OTAN face à la Russie et montré la remise en cause de la doctrine de sécurité en Europe, telle que conçue par l’OTAN. En 2021, les velléités d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN sont une des causes officielles de l’intervention russe en Ukraine en 2022.
(ST) décembre 2010, dernière mise à jour (SB et CB) septembre 2022, (JBB) mars 2024.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Clara Loïzzo, « La Suède devient le 32e membre de l’OTAN », Géoconfluences, mars 2024.
- Clara Loïzzo, « Kaliningrad : une exclave territoriale russe à haute valeur stratégique », Géoconfluences, décembre 2023.
- Pascal Orcier, « L'Europe entre associations, alliances et partenariats. L'état de l'Union européenne, de la zone euro, de l'espace Schengen et de l'Otan », Géoconfluences, mises à jour régulières depuis 2010.
- Pascal Orcier, « Guerre en Ukraine : quelques clés sur un conflit en cours », Géoconfluences, mai 2022.
Liens externes
- Sur le site de l'OTAN - www.nato.int/cps/fr/natolive/index.htm