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Cyclone, ouragan, typhon

Publié le 30/10/2025
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Cyclone, ouragan et typhon sont des noms différents pour désigner la même chose : une forte tempête tropicale, c’est-à-dire dont les vents sont supérieurs à 119 kilomètres/heure. On parle d’ouragan dans l’Atlantique Nord (le mot existe en français depuis le XVIe siècle, emprunté à la langue taino via l’espagnol) de typhon dans le Pacifique Nord-Ouest (d’un mot arabe passé au portugais par les pilotes engagés sur les navires), et de cyclone dans l’océan Indien ainsi que dans le Pacifique Sud (terme plus récent qui vient du langage savant au XIXe siècle). Cyclone peut aussi servir de terme générique.

Ces tempêtes se développent dans la zone intertropicale car la température de la mer doit être supérieure à 26 °C, sur une profondeur d’au moins 50 mètres, dans le lieu de formation de la dépression qui deviendra cyclone. Ce lieu doit être suffisamment éloigné de l’équateur pour que la force de Coriolis puisse agir (5 à 10° de latitude). Enfin, il ne doit pas y avoir de cisaillement provoqué par des directions et des forces trop différentes entre les vents de haute altitude et ceux de basse altitude. Au nord de l’équateur météorologique, ce type de tempête se forme entre juin et novembre-décembre, entre décembre et avril dans l’hémisphère sud.

En fonction de la violence des vents, les cyclones sont classés en différentes catégories selon l’échelle dite de Saffir-Simpson, selon les noms de l’ingénieur Herbert Saffir et du météorologue Robert Simpson qui l’ont développée en 1969. Ainsi, les cyclones de catégorie 5, comme l’était l’ouragan Katrina qui a frappé La Nouvelle-Orléans le 29 août 2005, ont des vents supérieurs à 251 km/h. Quant au cyclone Chido, qui a durement touché Mayotte le 14 décembre 2024, il est classé catégorie 4, mais avec des vents qui ont atteint les 250 km/h au large de Farquhar, au nord de Madagascar. Le typhon Ragasa, qui a traversé en 2025 le nord des Philippines et Taïwan avec des vents supérieurs à 270 km/h, est qualifié de « super typhon », ce qui correspond à un cyclone de catégorie 5.

Document 1. Trajectoires cumulées des cyclones dans le sud-ouest de l'océan Indien (1980-2005)

 Trajectoires cumulées des cyclones dans le sud-ouest de l'océan Indien (1980-2005)

Source : d’après NASA et Joint Typhoon Center, domaine public, adapté par J.-B. Bouron et P.-M. Georges, (in : Les Territoires ruraux en France), 2015–2025.

Hors de la zone intertropicale, les dépressions cycloniques, comme les tempêtes Lothar et Martin qui ont traversé la France en décembre 1999, ne sont pas à proprement parler des cyclones car leur formation est due à d’autres facteurs et elles présentent des caractéristiques différentes. Elles n’en sont pas moins dévastatrices.

Les tempêtes tropicales sont un risque climatique. Comme tout risque, la gravité des catastrophes dépend de la puissance de l’aléa et de la vulnérabilité des sociétés. Des services météorologiques efficaces sont indispensables à la prévision. La prévention passe par des mesures d’alerte adaptées permettant à la population de prendre ses dispositions (ne pas sortir de chez soi, prévoir un stock d’eau potable…). La gestion du risque cyclonique nécessite de prendre aussi en compte les suites de la catastrophe, notamment un risque inondation et un risque sanitaire.

Les effets du dérèglement climatique sur les cyclones ont longtemps été controversés. Les spécialistes s’accordent maintenant sur deux points : on n’observe pas d’augmentation de la fréquence des tempêtes tropicales, avec au contraire une stabilité dans le temps, en revanche c’est leur intensité qui augmente tendanciellement (Giacobbi, 2025). La fréquence des cyclones les plus puissants a presque doublé entre les années 1980 et les années 2020. Les cyclones se produisent aussi plus tôt dans l’année et leurs trajectoires suivent des schémas inhabituels : dans le bassin Caraïbe par exemple, elles sont plus septentrionales, épargnant plus qu’avant les îles les plus méridionales, et touchant davantage le nord de la région (ibid.). Si le réchauffement moyen de la surface de l’eau est une réalité mesurée, il peut aussi être contrebalancé par l’évolution d’autres paramètres (Météo France, 2025).

Vincent Capdepuy, septembre 2025. Dernière modification (JBB), octobre 2025.


Références citées
  • Giacobbi Laurent (2025), in Laurent Giacobbi et Thomas Sacraloup, « L’influence, nouvelle expression de la puissance », conférence au Festival international de géographie, 3 octobre 2025.
  • Météo France, « Évolution de l’activité cyclonique », 10 janvier 2025.
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