Lois de l’espace
Les lois de l’espace sont des lois, au sens scientifique du terme, s’appliquant à l’espace des sociétés humaines. La théorisation de lois de l’espace a connu un temps fort épistémologique en géographie des années 1970 aux années 1990, en concomitance avec l’essor de la modélisation spatiale, et grâce aux capacités de calcul permises par l’informatique. Si ce champ reste attaché à cette époque de la discipline géographique, son legs méthodologique reste vivant aujourd’hui, à travers les méthodes quantitatives, les analyses de réseaux ou les modèles gravitaires (voir polygones de Voronoï).
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Roger Brunet (2017) identifie deux composantes dont découlent toutes les lois de l’espace : la distance et l’espacement. Il en découle quatre « règles » d’usage qu’il appelle la cible, la base, le relais et le cantonnement. La cible représente ce que l’acteur veut en s’installant ici et pas ailleurs ; la base, c’est l’étendue sur laquelle s’exerce l’action, qui détermine l’espacement ; le relais est ce qui permet de se projeter au-delà de cette base ; et le cantonnement détermine les limites, imposées par la présence des voisins ou la capacité intrinsèques d’un acteur à occuper l’espace.
Le même auteur (ibid.) qui a fortement contribué à populariser l’analyse de l’organisation de l’espace à travers des lois de l’espace, notamment en proposant, avec la chorématique, une transcription efficace en direction de la géographie enseignée, n’est lui-même pas dupe des écueils de la démarche :
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(JBB) octobre 2022.
Références citées
- Brunet, Roger. « Chapitre 5. Distance, attraction et lois dans l’espace », in Brunet (dir.) Le déchiffrement du Monde. Théorie et pratique de la géographie, Belin, 2017, p. 193-226.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Nicolas Lebrun, « Notion en débat : centralité », Géoconfluences, octobre 2022.