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Old West et New West (États-Unis)

Publié le 10/10/2024
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L’opposition entre Old West et New West désigne la recomposition des espaces de l’Ouest américain, appropriés et mis en valeur par des colons d’origine européenne dans la deuxième moitié du XIXe siècle à mesure que les populations autochtones en ont été évincées.

L’Old West représente les activités traditionnelles de ces espaces : élevage extensif et ranching, agriculture extensive, extractivisme forestier et minier. Ces activités ont parfois donné lieu à des logiques de prédation précapitaliste et capitaliste, comme dans le cas des forêts de l’Oregon, détruites pour les besoins de l’industrie du bois avant de laisser place à une végétation secondaire (Tsing, 2015), ou dans celui des pentes ravinées par l’érosion suite à la mise en valeur agricole, et devenues stériles (bad lands).

Le New West désigne la réappropriation (culturelle mais aussi matérielle) de ces espaces par des populations urbaines attirées par les aménités et le cadre de vie. L’économie extractive laisse alors place à une économie présentielle où les services, en particulier les activités de sport et de nature, prennent une place centrale (Saumon, 2024). Les entreprises de sport et de nature sont les premières à s’installer, avec leurs employés, suivies par d’autres entreprises et finalement par des migrants d’aménité qui achètent des ranchs pour les transformer en résidences secondaires (ibid.).

Loin d’une vision uniforme et globale, Gabrielle Saumon montre que le New West est en fait un archipel : il n’y a pas de front de gentrification rurale mais une mutation en nuage de points, en tout cas dans le cas du Montana qu’elle a étudié.

(JBB), octobre 2024.


Références citées
  • Saumon Gabrielle (2024), « Vers la reconquête de l’Ouest : les ranchs du Montana, au cœur de la gentrification rurale », conférence au Festival international de géographie, Saint-Dié-des-Vosges, 6 octobre 2024.
  • Tsing Anna Lowenhaupt (2015 pour l’éd. originale). Le champignon de la fin du monde, Paris, La Découverte, 2017 pour l’éd. française, 416 p.
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