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Relief volcanique

Publié le 29/08/2025
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Voir aussi : volcan

Un relief volcanique est un relief formé par une ou plusieurs éruptions volcaniques. Ces dernières désignent l’ensemble des processus d’expulsion rapide des magmas, lesquels sont produits en profondeur par fusion partielle du manteau supérieur (situé sous la lithosphère), et parfois par fusion de la croûte.

On range généralement les volcans en deux grandes familles : les volcans monogéniques et les édifices polygéniques. Les premiers regroupent les volcans qui n’ont été formés que par une unique éruption. De formes et de dimensions très variées, ils sont parfois regroupés en champs monogéniques composés de plusieurs petits édifices d’âges proches, construits au gré de remontées magmatiques voisines. La chaîne des Puys est un exemple de champ monogénique : ses volcans (les Puys) sont des petits cônes de scories, des maars (petits cratères remplis d’eau) ou des dômes accompagnés de coulées de lave (document 1).

Document 1. Les cônes, dômes et coulées de la Chaîne des Puys

chaine des puys

Source : extrait de la carte topographique de l’IGN numérisée, 2531ET - Chaîne des Puys PNR des Volcans d'Auvergne, sur Géoportail IGN

À l’inverse, les édifices polygéniques sont nés de l’accumulation, au même endroit, des produits de plusieurs éruptions qui se sont répétées pendant plusieurs milliers d’années. Il s’agit d’abord des boucliers, qui sont des édifices massifs, en forme de dômes surbaissés, composés quasiment exclusivement de coulées de lave comme le Mauna Loa à Hawaï qui culmine à 4 169 m d’altitude, ou le Piton de la Fournaise à La Réunion (2 632 m).

Les stratovolcans sont eux constitués aussi bien de coulées de lave que de dépôts pyroclastiques. Si certains peuvent prendre des formes coniques en apparence assez caractéristiques (volcan Mayon, aux Philippines, 2447 m ; Arenal au Costa Rica, 1657 m), d’autres apparaissent bien plus complexes dans leur structure comme dans leur aspect, associant des phases de construction et de destruction comme l’Etna (3 403 m, Sicile), le Vésuve (1 281 m, Italie) ou le volcan éteint du Cantal (1 855 m). La Soufrière de la Guadeloupe (1 467 m), par exemple, est un édifice polygénique sur lequel plusieurs formes monogéniques peuvent être identifiées (dôme de lave du morne Amic, dôme de la Soufrière ou cône de scories de la Citerne, issus d’éruptions distinctes), témoin de son histoire géologique qui s’étend sur environ 200 000 ans (document 2).

Document 2. Le dôme de lave de la Soufrière

la souffrière guadeloupe

Cliché d’Édouard de Bélizal, 2018.

Les grandes caldeiras, enfin, prennent l’apparence de vastes dépressions d’échelle plurikilométrique correspondant à l’effondrement d’un édifice volcanique, généralement après une éruption de grande magnitude qui a vidé la chambre magmatique. Cette dernière peut se remplir à nouveau, amenant la surrection de nouveaux édifices volcaniques au sein de la caldera. En Indonésie, le cône Anak Krakatau (110 m) s’est formé peu de temps après l’éruption qui détruisit l’île du même nom en 1883. De même, dans les Cyclades (Grèce), les îles de Santorin, Thirassia et Aspronissi sont issues de la destruction de l’ancienne île Thera au cours d’une seule éruption en 3700 BP (environ 1600 avant JC), tandis que Nea Kamini (150 m) est un nouveau volcan né après la formation de la caldera et sorti des flots à la fin du XVIe siècle.

Compte tenu de cette grande variété de processus et de formes, la distinction simpliste entre volcan explosif « gris » et volcan effusif « rouge » ne s’applique pas aux grands stratovolcans qui ont connu aussi bien des éruptions effusives de lave fluide que des dynamiques explosives.

La géomorphologie volcanique s’intéresse à des objets singuliers dont les modes de formation et de démantèlement échappent aux temporalités habituellement très longues des temps géologiques. Pour les géographes, c’est l’occasion d’étudier sur des pas de temps humains des mutations géomorphologiques et paysagères remarquables. Au Mexique, le Paricutín est un exemple de cette construction rapide de relief (document 3). Le cône de scories d’environ 400 m et les coulées de lave ont été mis en place lors d’une seule éruption qui a duré de 1943 à 1952.

Document 3. Les formes du Paricutín (Michoacan, Mexique)

paricutin

Source : Google Earth.

Dans l’Est de l’île de Java (Indonésie), le volcan Kelut (1731 m) a connu depuis les 30 dernières années une évolution de son cratère, initialement occupé par un lac d’un diamètre d’environ 300 m. Ce dernier a été vaporisé en 2007 par l’extrusion d’un dôme de lave de plus de 200 m de haut, qui a fini par disparaître lors de l’éruption de 2014. Depuis, le lac s’est reformé (document 4).

Document 4. L’évolution du cratère du Kelut depuis 2006

kelut

Source : Google Earth.

Sur le plus long terme, l’évolution des reliefs volcaniques dépend de l’activité éruptive. Les volcans actifs ou endormis (c’est-à-dire possédant encore du magma en profondeur) peuvent connaître de nouvelles éruptions qui changeront leur aspect. Les volcans éteints, eux, sont peu à peu démantelés par les processus de l’érosion. La classification entre volcans actifs, endormis et éteints est néanmoins très difficile à établir. Bon nombre d’édifices sont encore mal connus et il arrive régulièrement que des volcans que l’on croyait durablement endormis voire éteints entrent en éruption (Pinatubo en 1991 aux Philippines, Chaitén en 2008 au Chili). Par commodité, les volcans qui sont entrés en éruption au cours de l’Holocène (depuis 12 000 ans) sont considérés comme actifs ou endormis, les autres comme éteints. Cette limite est néanmoins peu satisfaisante puisque le rythme de remplissage des grandes caldeiras comme celles de Yellowstone ou de Toba se mesurent sur des temporalités bien plus longes, avec des périodes de retour d’éruption qui dépassent plusieurs centaines de milliers d’années.

Édouard de Bélizal, août 2025.


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