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Du champ à l'usine, production et transformation d'une denrée agricole : la pomme de terre et le "système" McCain

Publié le 15/12/2009
Auteur(s) : Sylviane Tabarly, professeure agrégée de géographie, responsable éditoriale de Géoconfluences de 2002 à 2012 - Dgesco et École normale supérieure de Lyon

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La pomme de terre, quatrième denrée alimentaire dans le monde

La pomme de terre est un tubercule produit par une plante herbacée, tubéreuse à feuilles caduques de l'espèce Solanum tuberosum (famille des Solanacées). Originaire des Andes sa culture s'est ensuite largement mondialisée, en Europe du XVIe au XVIIIe siècle, puis de nos jours en Asie et en Afrique.

Si la pomme de terre est un féculent, elle se rapproche des légumes par sa teneur élevée en eau, d'environ 80% contre seulement 12% pour les autres féculents, céréales et légumes secs. Riche en glucides (index glycémique de 57 à 86), pauvre en lipides et en protides, c'est un aliment modérément énergétique (environ 80 à 85 kcal/100 g) lorsqu'elle est cuisinée sans apport de matières grasses. Elle contient principalement de l'amidon, appelé aussi fécule (70% de la matière sèche), et elle est aussi riche en fibres, en acides aminés essentiels, en vitamines, et en minéraux (potassium et calcium).

La pomme de terre est, à l'échelle mondiale, la principale denrée alimentaire non céréalière et la quatrième denrée agricole produite après le maïs, le riz et le blé. En 2008, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a célébré le tubercule par une Année internationale de la pomme de terre (International Year of the Potato / IYP).

Panorama mondial des productions des quatre premières denrées agricoles dans le monde (1990, 2000 et 2007)

La production mondiale de pomme de terre en 1990

La production mondiale de pomme de terre en 2007


Les quatre principales denrées agricoles dans le monde (maïs, riz, blé et pomme de terre) en 1990, 2000 et 2007 :

- productions et rendements,

- échanges (importations et exportations) en stock, volume et valeur.

Documents issus d'un module de cartographie interactive (webmapping au format flash) réalisé par Hervé Parmentier (ENS de Lyon, UMR 5600).

Pour accéder au module Géoclip, cliquer sur l'image ci-contre :

C'est en effet la culture la plus rentable en termes de rapport travail/matière sèche produite et la progression tendancielle des cours des productions alimentaires de base participe au succès d'une pomme de terre relativement facile à cultiver. Des experts de la FAO misent sur ce tubercule qui pousse vite, s'adapte à des sols difficiles et qui consomme peu d'engrais, alternative possible à certaines importations coûteuses de denrées alimentaires. Notons cependant que la culture de la pomme de terre est assez gourmande en ressource en eau ce qui peut s'avérer un facteur limitant, pouvant contraindre à irriguer.

Outre ses usages alimentaires (en frais ou en produits finis comme les surgelés, les produits déshydratés, etc.), la pomme de terre a de multiples destinations non alimentaires, elle est largement utilisée dans l'industrie de la féculerie. L'amidon (fécule) de pomme de terre a en effet de nombreuses utilisations, dans l'alimentation comme épaississant mais surtout dans l'industrie non alimentaire. La fécule de pomme de terre entre dans la composition de certains médicaments, dans celle du rouge à lèvres ou des couches pour bébés, dans la papeterie, le textile, le contreplaqué. Et les biotechnologies pourraient lui trouver de nouveaux débouchés dans un avenir proche.

Les usages non alimentaires de la pomme de terre : la féculerie

La fécule, comme tous les amidons, possède de multiples propriétés qui ne sont pas uniquement alimentaires : lier, épaissir, texturer, stabiliser, gélifier... Jadis, traité par eau chaude, l'amidon était appelé empois et entrait dans la confection du caoutchouc ou dans le glaçage du papier photo. L'empesage des cols ou poignets de chemises était d'un usage courant aujourd'hui disparu, de même que son utilisation dans la fabrication de colles.

Les pommes de terre "féculières", particulièrement riches en amidon, ont commencé à alimenter les premières féculeries industrielles à partir des années 1810 en Alsace. La fécule était à l'origine produite dans de nombreuses régions, Lorraine, Picardie, Ile de France, Forez, mais, au cours du XIXe siècle, les Vosges vont devenir la région phare de sa production grâce à la grande pureté des eaux, nécessaire aux procédés de fabrication.

En 1952, les féculeries françaises étaient encore au nombre de 59 mais, sous l'effet des restructurations et de la concentration, il n'en reste plus que deux : l'usine Roquette à Vecquemont dans la Somme et l'usine d'Haussimont dans la Marne.

Les débouchés non alimentaires de la fécule sont importants : papeteries pour plus de 75% des débouchés mais également des secteurs de pointe comme la chimie (5%), le textile (3%), la pharmacie, le BTP...

Aujourd'hui, de nouveaux débouchés pourraient s'ouvrir pour la production de pommes de terre féculières en particulier dans la fabrication de biomatériaux. La substitution de plastiques d'origine pétro-chimique par des plastiques biodégradables offre un potentiel de valorisation très important pour la pomme de terre féculière (mais aussi pour le maïs).

Source : Comité national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT)  www.cnipt.fr/ws/economie.php?id=423

Cultivée aujourd'hui dans plus d'une centaine de pays, la production mondiale de pommes de terre, en progression constante, a atteint 320 millions de t en 2007. L'Asie et l'Europe totalisent 80% de cette production. Depuis les années 1990, cette production, jusqu'alors concentrée en Europe, en Amérique du Nord et dans les pays ex-soviétiques, s'est développée dans les pays en développement où elle dépasse actuellement celle des pays industrialisés avec 161,5 millions de t contre 155,9 millions de t en 2005 selon la FAO. L'Asie, l'Afrique, et l'Amérique latine ont multiplié leur récolte par plus de 5 depuis les années 1960 et la Chine est devenue le plus grand producteur mondial de pommes de terre (72 millions de t en 2007).

Du côté des rendements (voir le Géoclip, données de la FAO, supra), les États-Unis, la France, l'Allemagne par exemple, sont en tête, avec plus de 40 t/ha. Des pays comme le Canada, l'Egypte, la Turquie, l'Argentine et l'Afrique du Sud affichent des rendements compris entre 25 et 40 t/ha. Les rendements avoisinent les 10 à 15 t/ha pour des pays comme la Russie, l'Inde, la Chine. En France, les rendements ont longtemps stagné autour de 6 à 8 t/ha et il a fallu attendre le début des années 1950 pour que les rendements dépassent les 10 tonnes. Puis, tout s'accélère : les 20 t sont atteintes dans les années 1960, les 30 t dans les années 1970-1980, puis les 40 t dans les années 1990 et enfin près de 50 t au début du XXIe siècle.

Du champ aux consommateurs et usagers : filières et process de fabrication

Il existe actuellement une quarantaine de produits finis élaborés à partir de la pomme de terre, parmi lesquels les frites réfrigérées, les frites précuites et surgelées, les chips et snacks, les produits sous vide, les purées déshydratées, la fécule, les fécules modifiées…

Deux principales branches : les produits finis alimentaires et la fécule / amidon

Le marché de la pomme de terre transformée et destinée à l'alimentation se compose de quatre grands marchés qui fournissent une quarantaine de produits : les frites et autres spécialités surgelées, les produits déshydratés/flocons pour purée, les chips, les produits cuits sous vide.

Source : Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre (GIPT) www.gipt.net/org_prodfini.php

Les principaux débouchés de la filière féculerie - amidonnerie se trouvent dans les secteurs : du textile, de la papeterie/cartonnerie, de l'agroalimentaire, des adhésifs.

Il n'y a pas une, mais des filières, de la production à la consommation, pour la pomme de terre (encadré ci-dessus). Il existe en effet de nombreux opérateurs différents tant en amont (les producteurs et leurs organisations) qu'en aval (distributeurs, transformateurs). On peut ainsi distinguer la production de plants, celle des pommes de terre primeur (pour la consommation directe en frais), des pommes de terre de féculerie et celles de la pomme de terre de conservation aux usages variés (marché du frais, grande distribution ou transformation industrielle).

La production de frites, le process industriel à l'usine McCain de Matougues (Marne)

À l'usine McCain de Matougues, chaque jour, 1 300 t de pommes de terre sont traitées pour produire plus de 650 t de frites surgelées (autour de 27  t par heure). Voici les principales étapes de cette transformation.

Dès le quai de déchargement, les pommes de terre réceptionnées sont soumises à un premier contrôle qualité avant d'être acheminées par tapis roulant. Puis, les corps étrangers comme les métaux (outils agricoles ou restes d'obus de la première guerre mondiale, fréquents dans le sous-sol marnais) sont éliminés au moyen d'électro-aimants. Les pommes de terre sont ensuite calibrées puis passées dans un tambour lavant et dans une machine permettant de les défaner. Les pommes de terre de mauvaise qualité sont éliminées. C'est ensuite le déshabillage : la peau est séparée de la chair par injection de vapeur, les déchets obtenus serviront à la nutrition animale.

Préchauffée à 40°C pendant vingt à quarante minutes, la pomme de terre est alors littéralement "bombardée" sur les grilles de coupe : sur les larges tapis de convoyage, le flot de pommes de terre s'est ainsi transformé en flot de frites. Leur passage sur des grilles vibrantes et le tri optique permettent d'éliminer celles qui présentent des défauts d'aspect et de dimension (la taille des frites est un critère majeur, notamment pour les enseignes de fast-foods). Elles sont ensuite blanchies par une cuisson à l'eau qui les attendrit par gélatinisation de l'amidon. Puis un séchage permet d'optimiser la matière sèche en leur faisant perdre 12 à 15% de leur poids pour les rendre plus croustillantes.

La pré-cuisson dure une minute, à une température de 175°C, dans un mélange d'huile de palme et d'huile de tournesol (l'usine de Matougues consomme environ 30 t d'huile par jour) puis, en quelques minutes, la frite va passer de 175°C à -7°C dans un tunnel de surgélation avant d'entrer en chambre froide, où elle reste au minimum une semaine pour atteindre -18°.

Source : Agrisalon www.agrisalon.com/06-actu/article-23065.php#

Voir aussi le diaporama associé à l'article de Patrick Déniél, Une usine XXL pour les frites McCain, Usine nouvelle, 12 octobre 2009 : www.usinenouvelle.com/.../frites-mccain.N118950

McCain, un géant mondial de la frite. L'exemple du site de Matougues (Marne)

Le groupe McCain Foods Limited est un groupe privé canadien dont le siège social est situé à Florenceville-Bristol au Nouveau-Brunswick. Il est spécialisé dans la préparation et la commercialisation de produits alimentaires et il est le plus grand producteur de frites surgelées dans le monde. Fondé en 1957 il compte, en 2008, cinquante-sept usines de transformation dans quatorze pays et ses produits sont distribués dans 130 pays. Avec plus de 20 000 employés, il dégageait, en 2008, un chiffre d'affaires annuel d'environ 7 milliards de dollars canadiens (4,4 milliards d'euros).

En Europe, McCain est le leader du marché de la frite surgelée face à des acteurs comme l'américain Lamb Weston (groupe ConAgra), le belge Lutosa ou le néerlandais Farm Frites. Le groupe sert surtout la restauration mais également les grandes surfaces et les chaînes telles que McDonald's (la moitié du marché européen), Quick (l'ensemble du marché), Burger King et Kentucky Fried Chicken. Il exploite sept usines dont trois en France, à Matougues (Marne), Béthune/Beaumarais et Harnes (Pas-de-Calais). En France, le groupe évalue le marché à 180 000 t en grande distribution et à 250 000 t en restauration.

Localisation et situation de l'usine McCain à Matougues (Marne)

pointeur .kmz sur l'image Google Earth ci-contre (48°58'53.45"N / 4°16'16.52"E)

C'est à l'est de Châlons-en-Champagne, à proximité de Saint-Gibrien, sur la commune de Matougues, que se localise l'unité de production McCain de frites surgelées la plus grande d'Europe.

Les facteurs de localisation ont été : la présence de producteurs céréaliers prêts à consacrer une partie de leur exploitation à la pomme de terre dans un contexte de surproduction de céréales et de forte croissance de la demande en frites surgelées ; la sécurité des approvisionnements énergétiques ; la proximité d'une gare de marchandises située à Fagnières, entre Saint-Gibrien et Châlons, ainsi que l'accessibilité autoroutière (A26 et son embranchement vers l'A4 sur l'axe Paris-Metz).

Le site de Matougues a une superficie totale de 355 000 m² sur lequel sont implantés : un bâtiment de production de 42 000 m², deux bâtiments de stockage d'une capacité totale de  20  000  t de pommes de terre (soit les besoins de l'usine en matières premières pendant un mois), un entrepôt frigorifique d'une capacité de 15 000 palettes  qui stocke la production du site et qui sert également de plate-forme logistique pour les autres produits  de la gamme McCain destinés à l'export ou distribués sur l'Europe du Sud.

Chaque jour, une cinquantaine de semi-remorques livrent environ 1 300 t de pommes de terre au site de Matougues transformées, à la fin de l'unique ligne de production, en quelque 650 t de produits finis, soit environ 27 t à l'heure (voir encadré supra : le process industriel). Le site, qui emploie 200 personnes, tourne 24 heures sur 24, six jours sur sept, 285 jours par an.

Environnement et santé : comment le groupe McCain Europe Continentale en tient-il compte ?

L'entreprise McCain Alimentaire à Matougues est certifiée Iso 14001* et elle s'efforce de réduire ses impacts sur l'environnement. Un plan de réduction de la consommation  d'eau  liée  au  process  a  été organisé avec un suivi journalier et  des  étapes  bilan.  Un investissement important a été réalisé pour condenser les fumées de  friteuses  et  pour piéger  le maximum de composés volatils. Les déchets sont triés pour réduire de manière significative les  volumes  de "déchets industriels banals" (DIB).  Une station  d'épuration  biologique avec un bassin de  65 000 m³  génère du méthane et le biogaz ainsi récupéré  est  ajouté  au  gaz  naturel pour faire fonctionner l'usine.

L'établissement avait été confronté, durant l'été 2001, à une fuite de la lagune de pré-traitement de ses effluents, ce qui avait entraîné la pollution des eaux souterraines sous-jacentes et avait provoqué l'arrêt de la production pendant un mois**. À la demande de l'inspection des installations classées et sur recommandations d'un bureau d'études spécialisé, la société McCain Alimentaire avait dû procéder à des aménagements d'urgence (forages d'observation et de pompage). Pour mettre un terme à la pollution des eaux souterraines, une nouvelle lagune a été mise en service en janvier 2003 et sa gestion est encadrée par un arrêté préfectoral de  janvier 2005.

À l'échelle du continent, McCain Europe Continentale réalise le bilan des émissions de gaz à effet de serre de ses entreprises européennes et s'efforce de mesurer l'impact environnemental de ses pratiques. De 2004 à 2008 le groupe a réduit de 8% sa consommation en eau et de 12% celle en énergie en Europe et il s'engage à aller plus loin. Il s'engage également à utiliser au moins 50 000 t d'emballages biodégradables, au fur et à mesure de leur disponibilité sur le marché et il devrait réduire de 180 000 km par an le nombre de kilomètres parcourus par sa flotte de camions. Pour atteindre cet objectif, il finance actuellement, à Harnes (Pas-de-Calais), la construction d'un important entrepôt de stockage centralisé de ses produits finis surgelés (voir infra : distribution et logistique).

Sur le plan sanitaire,   l'établissement   est  soumis aux normes HACCP*** avec  un   outil de  traçabilité  très  pointu et des contrôles tout au long de la chaîne de fabrication. Pour tenir compte des préoccupations de santé publique et de l'évolution de la demande des consommateurs, le groupe, qui consomme 40 000 tonnes d'huile au niveau européen, s'est engagé dans la chasse aux "mauvaises graisses". Depuis 2006, il a réduit considérablement le recours aux matières grasses saturées (huile de palme) et il s'efforce d'obtenir un équilibre entre les acides gras poly-insaturés, les acides gras mono-insaturés et les acides gras saturés, dans le but de réduire de 33% ces matières grasses et de parvenir à un taux maximum de matières grasses saturées de 20% pour les produits McCain.

* L'Organisation internationale de normalisation (ISO) définit des normes internationales pour les entreprises, les gouvernements et la société et elle a élaboré plus de 17500 normes internationales sur des sujets très variés. Les normes ISO qui fournissent les exigences ou donnent des lignes directrices relatives aux bonnes pratiques de management sont parmi les plus connues de l'offre de l'ISO. Parmi ces normes, la famille ISO 14000 traite des systèmes de management environnemental (SME) ce qui recouvre la réduction des effets dommageables des activités sur l'environnement et l'amélioration de la performance environnementale. www.iso.org/iso/fr/.../management_standards/iso_9000_iso_14000/iso_14000_essentials.htm et www.iso.org/iso/fr/iso_catalogue/management_standards/iso_9000_iso_14000.htm

** Voir la base de données Basol sur les sites et sols pollués (ou potentiellement pollués) appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif :
http://basol.environnement.gouv.fr/fiche.php?page=1&index_sp=51.0053

*** HACCP Groupe conseille et labellise les professionnels de l'agro-alimentaire à partir de différents référentiels (BRC, IFS, ISO 9001, ISO 22000 et HACCP Codex) en les incitant à maîtriser la traçabilité et l'hygiène de leurs productions - www.haccp.fr/index.php

De l'agriculteur à l'industriel

Les pommes de terre traitées à Matougues (variétés Innovator, Santana, Fontane, Astérix, Magnum, etc. une quinzaine de variétés au total) proviennent de trois principaux bassins de production en France, Nord Pas-de-Calais, Picardie et Champagne-Ardenne, mais aussi un peu de Belgique.

L'itinéraire cultural débute par le choix de la parcelle en fonction des caractéristiques du sol, de la possibilité d'irrigation, ou de son éloignement par rapport à l'exploitation et au lieu de stockage. Ensuite, le choix variétal et l'itinéraire technique de production sont raisonnés selon des critères de qualité définis dans le cahier des charges annexé au contrat de culture avec l'industriel. Le producteur assure aussi des contrôles tout au long de la production : bilan de fumure, dosages de l'azote pour décider des apports nécessaires, etc. En culture irriguée, il utilise un bilan hydrique précis pour évaluer les volumes et la fréquence des apports d'eau en fonction des précipitations reçues sur la parcelle. Les traitements phytosanitaires sont déterminés en fonction d'observations de terrain, telles que la présence de parasites, de ravageurs ou de pucerons.

Témoignages d'agriculteurs

1) "À 58 ans, Gilles Debairre (cliché ci-contre), exploitant agricole à Linthelles (Marne) est patatier. Il travaille la pomme de terre depuis 1983. (...) Sur les 200 hectares de son exploitation, 35 sont désormais consacrés à la patate. Il y cultive des variétés comme l'Astérix et la Santana, assez longues pour pouvoir y couper des frites de 10 cm comme l'exigent les fast-foods, uniquement réservées à McCain et à Farm Frites, dont les cahiers des charges sont draconiens.

Face à la volatilité des cours de la pomme de terre, Gilles Debairre a choisi de travailler sous contrat. "Je maîtrise mieux mes prix de vente. C'est vrai qu'en 2006, comme les rendements étaient faibles, les prix sont montés très haut, à environ 250 € la tonne. Moi j'étais à 100 € sous contrat. Mais en 2007, la situation s'est inversée. Les marchés ont baissé à 50 € la tonne. Mon contrat, lui, était toujours à 100 €. (...) Quand je fais mes comptes, j'arrive à lisser bonnes et mauvaises récoltes d'une année sur l'autre. En diversifiant mes productions, comme avec la betterave, la luzerne et la pomme de terre, d'abord, je sécurise déjà mon revenu et je limite les risques. Ensuite, la multiplication des productions permet de sauvegarder la biodiversité. Le fait de couper les cycles permet d'éviter les problèmes. La pomme de terre me permet d'avoir d'autres cordes à mon arc."

Source : L'Union - L'Ardennais, 2 septembre 2008, www.lunion.presse.fr/.../article/171801

2) "François Cousin est agriculteur à Connantre, à une cinquantaine de kilomètres de Matougues. Le producteur cultive 650 ha, dont 65 de pommes de terre et 45 sont d'ores et déjà réservés par McCain. La ferme est équipée d'une station météo et d'un logiciel spécifique modélisant le développement du mildiou, le pire ennemi du tubercule. Le logiciel permet au producteur de déterminer les meilleures périodes de traitement des cultures en fonction des conditions climatiques. (...)

Chez François Cousin, on récolte actuellement la variété Magnum. Le bâtiment de stockage est isolé et réfrigéré. La ventilation permet la régénération de l'air. La pomme de terre va sécher pendant quinze jours à 7,5-8°C pour éviter les problèmes de coloration."

Source : Patrick Déniél, "Une usine XXL pour les frites McCain", Usine nouvelle, 12 octobre 2009, www.usinenouvelle.com/.../frites-mccain.N118950

pointeur .kmz sur l'image Google Earth, ci-contre : le site de l'exploitation d'Eric Delacour (49°37'31.41"N / 3°38'0.22"E)


Un exploitant agricole à Linthelles (Marne)

L'exemple d'une exploitation sous contrat à Aulnoy-sous-Laon (Aisne)

Sur l'image Google Earth montrant les installations de l'exploitation d'Eric Delacour, on peut identifier  :

- les parcelles de l'exploitation regroupées autour de deux bâtiments de stockage (1) et de la ferme qui jouxte le bois (2),

- une parcelle de production de pommes de terre où l'on peut discerner l'installation d'irrigation par rampe, visible au milieu de la parcelle (3),

- l'autoroute A26 (4) qui facilite les échanges (proximité de la bretelle d'accès).

L'exploitation fait également du blé, de la betterave et des légumes.

"La mise en place de la PAC en 1992 m'a obligé à me diversifier. Le développement de la pomme de terre, avec un outil industriel proche, l'usine de Matougues, a été une réponse. Les capacités de stockage sur l'exploitation permettent un approvisionnement pendant toute la campagne. Toutefois, dans mes types de sol, la pomme de terre nécessite une irrigation qui devient de plus en plus un facteur limitant, avec la prise en compte de la réglementation (directive eau de l'Union européenne). Ma production de pommes de terre est transformée, en fonction des variétés, à l'usine de Matougues (frites) et à celle de Vico, à Vic-sur-Aisne, pour la production de chips."

Propos recueillis auprès d'Eric Delacour, président du Gappi, 11 décembre 2009.

Le groupe dispose d'une structure d'approvisionnement unique pour ses sept usines européennes, qui achète 1,3 millions de t/an (dont 900 000 en France) auprès de 2 500 agriculteurs. Pour sécuriser ces approvisionnements, chaque année, des  contrats  sont  conclus  entre  le département   "Approvisionnements" de McCain et les agriculteurs membres du  "Groupement  de  producteurs de pommes de terre pour l'industrie McCain" (Gappi)   qui  s'engagent  sur  des volumes précis à des tarifs négociés.

Les trois usines françaises de McCain Alimentaire  travaillent  avec environ 1 000 agriculteurs : 40% en région Nord-Pas-de-Calais, 30% en Picardie et 15% en Champagne-Ardenne, ainsi que 15% en Belgique, représentant 20 000 ha de culture environ. Aux alentours de 60% des volumes sont achetés auprès de 800 à 900 producteurs du Gappi contractualisés en pré-saison, avant que les pommes de terre ne soient plantées. Le Gappi regroupe au total (contractualisés ou hors contrat) plus de 1 000 producteurs qui fournissent 600 000 t de pommes de terre par an aux usines McCain.

Aspects de la relation Gappi / McCain, entre tensions et intérêts partagés

Des extraits du bulletin de liaison : Gapp'Info

De 1 à 4 : Eric Delacour, président du groupement. En 5 : intervention de Jean Bernou, président de McCain Europe Continentale

1) Harnes, le 7 Octobre 2009

"Nous avons rencontré McCain lundi dernier et nous lui avons remonté vos inquiétudes concernant les difficultés des arrachages et sur la qualité des pommes de terre. McCain est conscient du problème et reste attentif aux évolutions.

Les pluies actuelles vont permettre de (re)démarrer les arrachages mais attention à ne pas se précipiter. Vous trouverez ci-dessous un article technique réalisé par le département agricole de chez McCain. Pour votre sécurité, je vous incite aussi à la plus grande prudence."

2) Aux Producteurs, St Laurent Blangy, le 19 décembre 2008

"Comme convenu, je reviens vers vous à la suite de notre dernière rencontre avec McCain. Le Bureau a eu une réunion constructive avec McCain le 11 décembre dernier et a le sentiment d'avoir été écouté.

Le Gappi a présenté des propositions pour les contrats de la récolte 2009, McCain doit les étudier ; l'objectif étant de trouver un compromis acceptable pour les deux parties.

Nous sommes conscients que la conjoncture économique actuelle touche les deux parties. Dans cette période incertaine chacun doit se donner le temps de la réflexion.

Nous avons besoin de lisibilité concernant les charges et en particulier les produits phytosanitaires.

Nous rencontrons McCain début janvier 2009.

Je sais pouvoir compter sur votre professionnalisme. Ne vous précipitez pas."

3) Aux Producteurs, St Laurent Blangy, le 14 novembre 2008

"Nous débutons les négociations avec McCain pour les contrats de la récolte 2009. Le Gappi s'engage dans ces négociations avec l'objectif d'une politique contractuelle au mieux pour les agriculteurs en tenant compte des contraintes de l'industriel.

Depuis quelques mois l'environnement économique évolue en permanence et nos charges ont explosé. Concernant, par exemple, les charges proportionnelles, le poste engrais et produits phytosanitaires sera en augmentation minimum de 500 € par ha pour 2009 soit plus de 12 € par t pour un rendement estimé de 40 t/ha.

Ne pas intégrer ces charges dans les futurs contrats équivaudrait donc à une baisse de 12 € par t pour l'agriculteur. Les autres charges ne sont pas en baisse car si même pour le moment le cours du baril s'effondre le fioul n'est toujours pas moins cher que l'année dernière.

Il faut que l'industriel reste conscient de l'augmentation de charges liée à la culture de pommes de terre.

Nos demandes lors des précédentes négociations étaient légitimes au vu de la situation actuelle. Elles n'ont pas été complètement entendues à leur juste valeur et sont d'autant plus d'actualité pour la campagne 2009. Les négociations ne font que commencer (…)

Toute information qui pourrait circuler sur les futurs contrats est prématurée. Nous rencontrons régulièrement McCain et vous tiendrons informés de ces échanges.

4) n° 16, septembre 2008

Le Gappi s'inquiète : la culture de la pomme de terre risque à terme de ne plus être attrayante pour les agriculteurs.

Ces dernières années, les augmentations de charges ont été particulièrement importantes. Comme dans les autres secteurs, le coût du fuel a explosé et la culture de pommes de terre est exigeante en énergie, cependant d'autres postes de dépense augmentent dans les mêmes proportions."

5) Intervention de Jean Bernou, président de McCain Europe Continentale (Gapp'Info n°14, mars 2008)

"Cette année encore je ne ferai pas de politique et j'irai directement au fait. Pour commencer, l'année qui s'est terminée en juin 2007 a été une bonne année pour McCain au niveau de l'Europe continentale tant sur le plan financier que sur le plan volume. Nous avons fait beaucoup d'investissements pour supporter nos volumes et pour mettre nos outils de production à jour. (...) .../

Note : dans l'industrie agro-alimentaire, les "agents de plaine" sont des agents commerciaux chargés de la recherche des fournisseurs et de la contractualisation des approvisionnements en matière première, ici, la pomme de terre.
www.gappi.fr

Répartition départementale des producteurs sous contrat du Gappi

.../ Sur l'année en cours, la situation est un peu différente, le marché européen est un peu stagnant, un certain nombre de nos produits sont attaqués, on parle d'obésité, de "mal bouffe" et souvent les frites sont aux premières loges. McCain a bien travaillé pour mettre sur le marché des produits plus sains pour le consommateur [voir encadré supra "environnement et santé"]. Nous nous sommes entourés d'experts pour définir nos huiles, nos produits et notre communication. (...) C'est une année difficile, on a une baisse de la consommation et nous sommes de plus en plus sous la pression de la grande distribution (...). Nous sommes confrontés aux mêmes problèmes financiers et économiques que vous à savoir une augmentation de nos coûts, de l'énergie, des matières premières, de la main d'œuvre.

Dans l'avenir nous pensons que la croissance de McCain se fera autour du bassin méditerranéen et en Europe centrale. On est condamnés à réussir ensemble, l'objectif est d'aller ensemble vers l'avant. Il y a de plus en plus de concurrents, McCain n'étant pas seul dans l'univers, doit tenir compte de son environnement. L'année dernière nous avons augmenté nos prix d'achat de 17% (...). Cette année, le Gappi est venu vers nous en nous disant : "nous avons besoin de 30% d'augmentation pour faire face à l'augmentation générale de nos charges". Des agriculteurs au niveau européen signent des contrats avec nos concurrents entre 8 à 10% de hausse, c'est la réalité des contrats signés à l'heure actuelle.

J'ai été sensible à l'ensemble des remarques qui m'ont été faites. Nous pouvons faire un geste mais nous n'accepterons pas de payer 30% de plus. Nous sommes arrivés en proposition finale à une augmentation de nos prix de 10 à 12,5% suivant les variétés, soit 2 à 3% de plus que la concurrence, la mise en place d'une prime de fidélité que le Gappi n'aime pas mais à laquelle je tiens tout particulièrement. (...) Il est important pour McCain d'avoir un groupement fort, un interlocuteur précis, des gens avec lesquels on peut améliorer et faire évoluer de façon positive la culture de la pomme de terre, le Gappi est l'élément clé si on veut améliorer la situation dans l'avenir.

Ces propos pourront être analysés et confrontés : argumentaires développés par les acteurs, leurs contraintes respectives, les facteurs d'entente, les facteurs de tensions.

Sources : Groupement d'agriculteurs producteurs de pommes de terre pour l'industrie McCain / Gappi
> www.gappi.fr/frame/framePanneauCentral.php?Communication=GappInfo
> http://agriculture.wallonie.be/apps/spip_wolwin/IMG/ppt/Gappi1avr2009.ppt

Le Groupement avait été créé (sous le nom de Groupement des producteurs de pommes de terre livrant aux usines McCain) en mars 1997 par la fusion de deux syndicats de producteurs de pommes de terre, l'un livrant à l'usine McCain d'Harnes et l'autre à l'usine Beaumarais de Béthune, ce qui avait permis aux producteurs de se renforcer vis-à-vis de l'industriel. En se dotant, dès 1998, d'un animateur et avec l'arrivée de nouveaux producteurs consécutive à l'ouverture de l'usine McCain de Matougues, le groupement a évolué. Il est avant tout un outil au service des agriculteurs, servant d'intermédiaire entre les producteurs et les usines McCain en France. Il permet de défendre l'intérêt général des exploitants face aux problématiques agricoles en étant à l'écoute des agriculteurs et en agissant comme une force de proposition et de négociation.

Annexe - L'organisation des marchés, comparaisons

Industrie agro-alimentaire

- Pas d'Organisation commune de marché (OCM)

- Les prix évoluent soit sur le marché libre, soit dans le cadre de la politique contractuelle établie entre industriels et producteurs.

- Fixation des prix (cotation) sur le marché libre (offre et demande) :
> Système de cotation dit de "Hanovre" : les prix sont fixés à la bourse de commerce de Hanovre en Allemagne ; ce marché étant européen, les cotations ont une influence sur les prix en France.
> Service des Nouvelles des Marchés : ce système de cotation est apparu en juin 2000 pour la pomme de terre. Il est établi par le ministère de l'Agriculture, chaque vendredi en fonction des prix du marché français, sous réserve d'un nombre de transactions suffisant.

- Développement des  relations entre industriels et agriculteurs dans le cadre d'une politique contractuelle, sur la base de négociations menées chaque année avant la récolte : assure un prix minimum de la pomme de terre aux agriculteurs et un volume d'approvisionnement à prix garantis pour les industriels.

- Deux principaux types de contrat : à prix fixe ou à prix de marché. Certains contrats à prix de marché imposent cependant un prix minimum et un prix maximum de la pomme de terre : ils sont appelés contrats mini-maxi.

Féculerie

- Une Organisation commune de marché (OCM) élaborée à l'échelon européen depuis 1962 et caractérisée actuellement par trois mesures essentielles :
> un prix minimal de la pomme de terre payé par les féculiers aux producteurs,
> un système d'aides versées aux producteurs de pommes de terre féculières,
> une prime spéciale versée par Bruxelles aux féculiers et qui a pour but de compenser un certain nombre de handicaps de la fécule de pomme de terre par rapport aux céréales, notamment la saisonnalité de la production, la faible valorisation des coproduits, les investissements particuliers dûs au traitement de l'eau.

- Des accords interprofessionnels nationaux et des contrats de culture : conformément aux textes européens, les accords interprofessionnels ont pour objectif d'organiser les relations "quotidiennes" entre agriculteurs et industriels, notamment en matière de contrats de livraison.

Source : Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre - www.gipt.net

En aval : distribution et logistique de McCain Europe Continentale

McCain Alimentaire de Matougues possède ses propres installations de stockage. Six lignes de conditionnement tournent en continu avec, en bout de production, un seul format d'emballage le sachet de 2,5 kilos, et un seul type de conditionnement, le carton avec une palettisation automatisée pour des palettes de 45, 54 ou 63 colis. Munis d'une traçabilité  par  codes   barres,  les  produits sont  distribués  sur  la  France,  la Hollande,  l'Italie,  la  Grèce  et  le bassin hispanique.

Jusqu'à présent, McCain Alimentaire stockait les produits finis de ses usines de Béthune/Beaumarais et de Harnes dans huit entrepôts différents, via des prestataires extérieurs. Pour être en cohérence avec les engagements pris dans son programme de responsabilité sociale et environnementale d'entreprise (voir supra l'encadré "environnement et santé") et pour limiter au maximum des transports superflus, McCain Europe Continentale a décidé de regrouper ses produits finis en un lieu unique. C'est ainsi que début 2010 le groupe exploitera l'un des plus gros entrepôts de produits surgelés d'Europe, adossé à son usine de Harnes dans le Pas-de-Calais, construit par la société hollandaise Kloosterboer avec la participation du groupe Allemand Westphalia pour tout ce qui est robotique et informatique.

Un complexe industriel et logistique : McCain Alimentaire à Harnes

Source des photographies : A-Construct, www.a-construct.fr/projets/7

- à gauche, le terre-plein d'extension et l'usine McCain de Harnes en arrière-plan,

- à droite, l'entrepôt de stockage en construction.

pointeur .kmz sur l'image Google Earth du complexe de McCain Alimentaire à Harnes ( 50°26'3.17"N / 2°53'36.40"E)

Le site est localisé au sud-ouest d'Harnes (parc d'entreprises de la Motte du bois), entre la Deûle canalisée (canal de Lens) et l'autoroute A21.

Voir aussi le Géoportail IGN : www.geoportail.fr

L'entrepôt comportera deux zones de stockage à -24° et un total de 75 000 emplacements palettes empilés sur 12 niveaux, représentant un volume de 422 000 m³. La logistique sera automatisée grâce à six grues de manutentions. Les palettes proviendront respectivement de Harnes (50% des volumes), de Béthune (30%) ainsi que des autres usines du groupe implantées au nord de l'Europe. Cette installation offrira l'avantage de limiter les dépenses de stockage, d'énergie et d'ammoniaque nécessaires au système de surgélation. Elle permettra aussi de supprimer l'équivalent de 8 000 camions sur les routes, soit 272 000 km/an. L'entrepôt de Harnes va générer cinquante emplois environ, en fonctionnant sept jours sur sept.

En conclusion, de la production à la transformation, puis à la distribution, c'est toute une organisation territoriale et sociale originale qui est ici illustrée par les filières issues de la pomme de terre et, plus particulièrement, par la filière de production de frites.

 

Sources et ressources

Nous remercions :
  • Eric Delacour, président du Groupement d'agriculteurs producteurs de pommes de terre pour l'industrie McCain (Gappi)
  • Laetitia Clavey, chargée de mission au Gappi,
  • Christine Delepierre, responsable communication pour McCain Alimentaire,

pour les informations qu'ils nous ont très aimablement fournies.

Le groupe McCain et l'usine McCain Alimentaire de Matougues

> Histoire : www.mccain.com/company/History/Pages/Default.aspx
> Mac Cain France : www.mccain.fr
> Du champ à l'assiette : www.mccain.fr/mccain_et_vous/du_champ__lassiette

Les producteurs de pommes de terre
Autres ressources autour de la pomme de terre

 

Sélection et synthèse documentaires, réalisation de la page web  :
Sylviane Tabarly (DGESCO, ENS de Lyon),

pour Géoconfluences, le 15 décembre 2009

 

Mise à jour :   15-12-2009

 

 

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Pour citer cet article :  

Sylviane Tabarly, « Du champ à l'usine, production et transformation d'une denrée agricole : la pomme de terre et le "système" McCain », Géoconfluences, décembre 2009.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/territ/FranceMut/FranceMutDoc15.htm