Arrière-pays et avant-pays (hinterland, foreland)
L'avant-pays (foreland) désigne l'ensemble des pays desservis par les lignes ou dessertes régulières qui touchent un port ou un aéroport.
L'arrière-pays (hinterland) est l'aire d'attraction et de desserte continentale d'un port ou en termes économiques son aire de marché continentale. Son extension est fonction de l'avant-pays du port, des qualités et de la densité des réseaux de dessertes terrestres, de la qualité de ses services portuaires ou aéroportuaires. L'extension continentale d'un arrière-pays, sa profondeur, déterminent directement l'étude des façades maritimes. La qualité d'un avant-pays ou d'un arrière-pays est déterminée par les relations fonctionnelles existant entre le point considéré (port, aéroport) et ses zones de desserte. Leurs limites ne sont ni rigides ni intangibles. C’est le géographe français André Vigarié qui a proposé, dans les années 1960, la notion de tryptique arrière-pays, avant-pays et port en position d’interface physique et organisationnelle. L'extension continentale d'un arrière-pays, sa profondeur, déterminent directement l'étude des façades maritimes. Lorsqu’un port maritime contrôle à lui tout seul un territoire commercial, il jouit d’un arrière-pays captif. Quand plusieurs ports maritimes luttent pour dominer un arrière-pays, celui-ci est dit contesté (Claverie, 2024).
En géographie urbaine, et par analogie, on parle de l'arrière-pays d'une ville pour désigner l'ensemble des espaces qu'elle commande, que cette ville soit portuaire ou non. Manuel Tardits (2024) définit ainsi l'hinterland de Tokyo comme les espaces compris entre le cœur urbain et les suburbs éloignées.
L'expression peut aussi s'employer à propos des bases de lancement spatial, leur avant-pays étant dans ce cas l'espace extraterrestre. Leur arrière-pays, parfois vaste, englobe l'ensemble du système productif visant à la construction des lanceurs, des engins spatiaux (sondes...) et des satellites (Doumerc, 2021).
(ST). Dernières mises à jour : (MCD) juin 2013, (JBB) mars 2021, janvier 2023, avril 2024, mai 2024.
Références citées
- Claverie Benjamin (2024), « La rangée portuaire chinoise et ses arrière-pays, connecter la Chine au Monde », Géoconfluences, avril 2024.
- Tardits Manuel (2024), « Les structures élémentaires de la métropole. Centre et périphérie du Grand Tokyo », Géoconfluences, mai 2024.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Sur le même thème, voir le glossaire Mobilités, flux et transports
- Benjamin Claverie, « Le port sec de Xi’an : un aménagement logistique entre développement local et insertion de la Chine dans la mondialisation », Géoconfluences, septembre 2024.
- Vincent Doumerc, « Les bases spatiales dans le monde : les interfaces Terre-espace », Géoconfluences, mars 2021.