Coopération transfrontalière
La coopération transfrontalière est le fait que des « États limitrophes peuvent conclure des accords pour encadrer leurs relations et s'adapter aux spécificités de ces zones transfrontalières » (Vie Publique, 2024). Lorsque les conditions minimales d'un « bon voisinage » sont remplies (avec au minimum une reconnaissance mutuelle de la frontière), États ou collectivités territoriales contiguës (séparées par la mer éventuellement) peuvent donc développer, sous des formes variées et à des degrés divers, des formules de coopération territoriale entre collectivités ou autorités territoriales dans un espace situé de part et d‘autre d‘une frontière commune. La coopération transfrontalière est une coopération bi-, trinationale ou multilatérale entre des collectivités publiques, à laquelle des acteurs semi-publics et privés peuvent être associés.
Les domaines de coopération transfrontalière sont nombreux : coordination des services publics (par exemple les hôpitaux), raccordement des voies de communication et des horaires des liaisons ferroviaires, conditions de circulation des frontaliers… Une coopération transfrontalière avancée donne naissance à des régions transfrontalières.
Cette coopération transfrontalière peut se heurter à différents obstacles. Le principal est sans doute lié à la variété des systèmes administratifs nationaux.
Des coopérations transfrontalières ont été mises en place progressivement sur tous les continents : triangles de croissance en Asie du Sud-est, nombreux accords transfrontaliers en Amérique centrale dès les années 1970, coopération transfrontalière en Afrique dans le cadre de la CEDEAO à partir de 2002…
Mais c’est en Europe que ce modèle est né. L’aéroport de Bâle-Mulhouse (aujourd’hui Euroairport), construit en 1946 par la Suisse sur le sol français, est souvent cité comme premier acte d’une véritable coopération transfrontalière (Woessner, 2020, 2023). C’est également au sein de l’Union européenne que cette coopération s’est le plus développée, impulsée depuis les années 1990 par les programmes INTERREG. De nos jours, alors que les États ont largement décentralisé leurs prérogatives, notamment dans les domaines économiques, sociaux, culturels, les collectivités territoriales ont acquis une responsabilité croissante en matière de coopération transfrontalière. Les eurorégions en sont l'archétype. Différentes lois de décentralisation ont augmenté partout la responsabilité et l'autonomie des collectivités territoriales, offrant de multiples exemples de coopération de ce type, sur des bases relativement symétriques, entre entités relativement comparables.
Il n'en est pas toujours de même lorsque les frontières séparent des entités aux caractéristiques sociales, économiques, culturelles, fortement dissymétriques. La coopération transfrontalière peut alors avoir des aspects d'aide au développement. C’est par exemple le cas du « Programme Italie-Tunisie 2021-2027 », opération de coopération transfrontalière s’inscrivant dans le programme INTERREG.
(ST), mars 2007, dernière modification (SB et CB) août 2025.
Références citées
- Vie Publique (2024). « Qu’entend-on par coopération transfrontalière ? »
- Woessner Raymond (2020), « Covid-19, tramway et frontière franco-suisse dans le périurbain bâlois », Géoconfluences, novembre 2020.
- Woessner Raymond (2023), « Le transport aérien dans la pandémie, l’exemple de l’EuroAirport de Bâle », Géoconfluences, juin 2023.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Emmanuel Bioteau et Bénédicte Michalon, « L’élargissement de l’Union européenne à l'Est : Bruxelles au défi des relations transfrontalières », Géoconfluences, 2008.
- Sylviane Tabarly, « Coopérations territoriales transfrontalières, eurorégions », Géoconfluences, mars 2007.







