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Océan

Publié le 09/11/2023
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L'Océan mondial couvre 70,8 % de la surface de la terre, soit 361 millions de km², pour un volume évalué à 1 332 millions de km³. Son étendue est répartie de façon très dissymétrique entre l'hémisphère austral très maritime avec ses 80,9 % de surfaces océaniques, et l'hémisphère boréal plus continental avec 60,7 % d'océans. L’usage de la majuscule se justifie, comme pour la Terre ou le Monde, par le fait que c’est aussi un toponyme, un espace habité et, dans un sens, un lieu (planétaire).

Les interrelations Océan-Terre sont permanentes, et comme l'a montré Jean-René Vanney (1991), c'est l'Océan qui domine la Terre, par l'expansion des fonds océaniques, moteur tectonique de la planète, par l'impulsion du cycle de l'eau, moteur de tous les échanges hydroclimatiques, par l'origine de la vie. L'interface Océan-Terre est particulièrement favorable aux établissements humains, ce qui amène à penser que les véritables unités de peuplement de la planète ne sont pas continentales mais océaniques.

On distingue, traditionnellement et par convention, cinq océans. Les trois plus vastes – l'océan Pacifique, l'océan Atlantique, l'océan Indien – ont des surfaces respectives de 180, 106 et 75 millions de km². L'océan Antarctique est parfois considéré comme un simple prolongement des océans Atlantique, Indien et Pacifique. Il se différencie également du reste de l'Océan mondial par la présence d'une discontinuité thermique accusée des eaux de surface, entre le 38e et le 40e parallèle sud ; il totalise 30 millions de km². Enfin, l'océan Arctique, au nord des littoraux européens et américains est le plus petit avec ses 14 millions de km². Les noms des océans sont très récents ; Christian Grataloup (2015) en a retracé l’histoire dans Géoconfluences. Ainsi, un abrégé de géographie de 1825 appelle « grand Océan » ce qu’on appellerait aujourd’hui l’Atlantique (Crozat, 1825 cité par Clerc, 2019)

Le cloisonnement introduit par les continents et les caractères thermiques ne saurait masquer l'unicité de l'Océan mondial dont les eaux communiquent largement entre elles entre 35° et 70° S.

L'Océan mondial est aussi un Océan global dont le fonctionnement doit être vu dans sa totalité selon une pensée systémique, dans son unicité qui le distingue du continent et des autres planètes, et dans sa sphéricité, en interrelation avec les enveloppes rondes en rotation sur la planète. Il est au cœur de questions d’envergure planétaire, notamment pour l'évolution du système climatique et le maintien de la biodiversité, et de convoitises tout aussi globales : exploitation des richesses halieutiques ou fossiles, et la maritimisation de l'économie mondiale : plus de 80 % du commerce mondial transite désormais par les océans.

Pour autant, l'Océan mondial ne fait guère l'objet d'une gouvernance mondiale. Il tend à être de plus en plus continentalisé, quadrillé de lignes administratives et politiques, dans une dynamique de territorialisation. Le terme de merritoire forgé par Camille Parrain (2012), néologisme signifiant que l’océan mondial est un territoire, un espace habité, rend compte de cet état de fait.

(MCD) janvier 2015, dernière modification (JBB, SB, CB) septembre 2022


Références citées
Pour compléter avec Géoconfluences
Liens externes

 

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