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Biomasse

Publié le 15/12/2025
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La biomasse désigne la quantité totale de matière d'origine organique (animale, végétale et bactérienne) dans un espace donné. À l’échelle mondiale, plus de 80 % de la biomasse est constitué par les plantes, 0,3 % par les animaux, et le reste par les bactéries, champignons, etc. La biomasse animale est dominée par les arthropodes, les poissons, les mollusques, etc. Les mammifères ne représentent qu’une petite fraction du total, principalement constituée d’animaux d’élevage et d’êtres humains, les mammifères sauvages représentant moins d’1 % de la biomasse totale des mammifères.

Dans les domaines de l’industrie, de l'énergie et du recyclage, le mot biomasse désigne la matière organique utilisable comme source d’énergie. Elle peut être utilisée directement : c’est le cas par exemple le bois de chauffage, alors que le charbon de bois n’entre pas dans la définition de la biomasse. À une échelle industrielle, de très nombreux résidus végétaux sont brulés pour produire de l’électricité : déchets des industries de transformation du bois, déchets végétaux agricoles (paille, bagasse de la canne à sucre…).

La biomasse peut également être utilisée après une transformation, comme pour la méthanisation, c’est-à-dire la transformation des déchets en un biogaz par fermentation. Enfin, la biomasse est la matière première des agrocarburants.

Dans un contexte d’épuisement programmé des ressources énergétiques non renouvelables, l’utilisation de la biomasse connaît un net essor depuis une vingtaine d’années et représente en 2022 près de 9 % de l’énergie primaire consommée dans le monde. La croissance très rapide de certaines des filières liées aux agrocarburants dans de grands pays producteurs (Brésil, États-Unis, Indonésie, Malaisie, etc.) a entraîné de sérieuses inquiétudes sur leur mise en concurrence avec les productions alimentaires et sur leur part de responsabilité dans les crises alimentaires mondiales : détournement de productions agricoles vivrières, réaffectation de terres agricoles, hausse du prix des céréales de base comme le maïs, etc. Par ailleurs, les résultats de ces filières sont encore discutés et très inégaux en matière de bilan carbone et de bilan énergétique finaux. Leurs effets environnementaux pourraient même être négatifs, du fait des intrants nécessaires (produits azotés, produits phytosanitaires). En effet, la prise en compte du changement d'affectation des sols peut transformer un bilan à peu près positif sur le plan environnemental et énergétique en bilan catastrophique. Par exemple, dans l'hypothèse où la production d'agrocarburants se traduit par de la déforestation dans la zone intertropicale, le bilan carbone est deux fois plus mauvais que le combustible fossile qu'il remplace. Ce serait le cas, en France, de la totalité de l'huile de colza détournée de son usage alimentaire pour produire du biodiesel et alors remplacée par de l'huile de palme issue de plantations gagnées sur les forêts tropicales, indonésiennes par exemple.

(ST), novembre 2009, dernière modification (SB et CB) décembre 2025.


Pour compléter avec Géoconfluences
Sur la biomasse au sens large
Sur la biomasse comme matière et source d’énergie

 

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