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Énergie

Publié le 16/06/2022
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Énergie en Europe | Énergie dans les pays méditerranéens

Essentiels aux besoins et au développement de l'humanité entière, les systèmes énergétiques évoluent au cours de l'histoire : eau, bois, charbon, électricité, hydrocarbures, etc. Deux grandes catégories de ressources énergétiques ont toujours coexisté ou alterné : renouvelables ou fossiles. Le recours aux énergies fossiles pourrait compromettre « la capacité des générations futures à répondre » à leurs besoins, à système énergétique équivalent du moins. Historiquement, le dévelopement d'une nouvelle source d'énergie ne fait jamais disparaître les précédentes : l'essor du pétrole n'a pas fait disparaître le charbon, dont la consommation mondiale actuelle est aussi forte qu'au plus fort de l'âge industriel. De ce fait, la question énergétique est aujourd'hui très étroitement liée à celle du réchauffement climatique. Par ailleurs, la production d'énergie pouvant se faire au détriment des zones humides (lacs de barrage artificiels) ou des forêts (déboisement remplacer par des plantations d'eucalyptus destinées à la production de charbon, par exemple au Brésil), elle est liée à la question des changements globaux.

L'indicateur d'intensité énergétique est défini comme le ratio de la consommation d'énergie nationale totale par unité de PIB et par an. Mais il ne tient pas compte des énergies non commerciales et souvent renouvelables qui peuvent représenter jusqu'à 90 % des consommations énergétiques des pays les plus pauvres.

Le secteur des transports de biens physiques et des personnes est particulièrement gourmand en énergie, donc source de rejets et pollutions (gaz à effet de serre, aérosols, etc.), de nuisances (emprises spatiales, bruits). La dépendance de certains modes de transport (aérien, maritime), à l'égard des sources d'approvisionnement en hydrocarbures est particulièrement forte et sans alternative disponible à court terme.

Pour tenter de réguler ces tensions, pour répondre à ces contraintes, États et collectivités s'efforcent d'adopter des dispositifs de planification. En France, pour les villes par exemple, il s'agit des plans de déplacements urbains (PDU).

(La rédaction) 2004, dernière mise à jour : septembre 2020.


Pour compléter

 


Energie en Europe (2010)

D'une manière générale, l'Europe est très dépendante d'approvisionnements extérieurs en matière de ressources énergétiques. Le Livre vert sur la sécurité d’approvisionnement énergétique, adopté par la Commission en novembre 2000, avait mis en lumière un besoin nouveau d’intervention communautaire dans ce secteur, indépendamment des choix de politique énergétique des États membres. Ce livre vert a posé la question de la place du nucléaire parmi les autres sources d'énergie dans l'UE et le problème de la sûreté nucléaire, impossible à aborder d'une manière purement nationale. En l'absence d'une stratégie réellement commune, les politiques des États de l'UE divergent et sont prises dans les contradictions du risque environnemental, des rejets atmosphériques (engagements de Kyoto), de la perspective de raréfaction mondiale des ressources en combustibles fossiles et de leur rapide renchérissement depuis le début du XXIe siècle. Ainsi, au moment où certains pays décident de moratoires (Italie, Allemagne par exemple), d'autres jugent plus judicieux de pousser les feux du nucléaire (Finlande, France par exemple), sous la forme de réacteurs de nouvelle génération (filière EPR).

Les normes en matière de sûreté des installations nucléaires et en matière de gestion des déchets ne sont pas réglementées au niveau européen. Au niveau international, le contrôle des matières nucléaires fait partie du régime de non-prolifération des armes nucléaires. À ce titre, il est placé depuis 1970 sous la responsabilité de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), une organisation des Nations unies siégeant à Vienne et à laquelle ont adhéré tous les États membres de l'Union.

Dans les PECO et les États européens de la CEI, certains réacteurs nucléaires hérités du passé sont peu sûrs et l'’UE a contribué au financement de leurs mises à niveau : programmes PHARE, pour l'Europe centrale et TACIS pour la CEI. Certains réacteurs des pays de l'UE-27 devront être fermés ce qui est un défi pour leur politique énergétique. En Lituanie, Ignalina fournissait 70% de la production d'électricité. La Slovaquie devrait perdre presque un quart de sa capacité installée et souhaite rester exportatrice d'électricité : elle envisage donc des réacteurs de remplacement, source de contentieux avec son voisinage (Autriche). Qu'il s'agisse de nouveaux réacteurs, de centrales thermiques ou d'énergies renouvelables, les investissements dédiés au remplacement de ces capacités auront un coût et vont entraîner un surenchérissement des prix de l'électricité.

D'une manière plus générale on peut considérer que l'UE a relativement peu avancé sur la coordination et la sécurisation de ses approvisionnements énergétiques. Les stratégies nationales l'emportent encore trop sur l'intérêt commun et les États membres ont peiné à trouver un terrain d'entente dans leurs relations avec leurs principaux fournisseurs, à commmencer par la Russie pour le gaz. Il n'y a toujours pas de plate-forme électrique intégrée développant les interconnexions aux frontières car les pylônes et lignes à haute tension nécessaires n'ont pas été édifiés.

Alors même que l’Union s'efforce de diminuer sa consommation d’énergie et de mettre en valeur les sources d’énergie renouvelables, sa dépendance vis-à-vis de fournisseurs extérieurs de carburants fossiles va en augmentant, ce qui s’explique avant tout par l’amenuisement de ses propres réserves pétrolières et gazières. L’Union est donc le premier importateur et le deuxième consommateur d’énergie au monde. Déjà tributaire de la Russie, de la Norvège et de l’Algérie, qui, à elles seules, assurent près de la moitié de ses approvisionnements en gaz (le moins polluant des carburants fossiles), l'Union, en l'absence de mesures radicales, devra importer 92% du pétrole et 81% du gaz qu'elle consomme à l'horizon 2030 (contre respectivement 73% et 44% en 2007) dans un contexte de demande mondiale en forte croissance.

Pour tenter de relever ces défis, le Conseil européen de mars 2007 a engagé un "plan d’action pour la protection du climat et la politique énergétique" en adoptant le "paquet intégré de mesures" proposé par la Commission européenne pour la période 2007-2009. Les propositions concrètes pour réaliser ce plan restent à préciser ou à approfondir.

Pour compléter :
- Dans le dossier Territoires européens : régions, États, Union, un article de Julien Vercueil, Union européenne – Russie : des "politiques de voisinage" de l'énergie
- Le portail "énergie et ressources naturelles" (Energy and natural resources) de la Commission européenne :   http://ec.europa.eu/policies/energy_natural_resources_fr.htm

Mise à jour : décembre 2010


Energie dans les pays méditerranéens (2004)

Espace essentiel de production et de transit de ressources énergétiques, la Méditerranée présente deux inégalités majeures :
- la dotation en ressources énergétiques est très fortement concentrée sur trois pays du Sud, l’Algérie, la Libye et l’Égypte, qui détiennent environ 5% des réserves mondiales de gaz naturel et 3% des réserves de pétrole.
- les pays du Nord sont plus riches et consomment beaucoup plus d’énergie que ceux du Sud.

Les pays de l'UE sont presque tous très dépendants en matière d'approvisionnements en hydrocarbures. Les nouveaux membres entrant dans l'UE en 2004 couvrent une partie de leurs besoins énergétiques à partir de gaz russe importé. Tous sont susceptibles de recourrir davantage aux ressources des pays du Sud méditerranéen. Les deux principaux gazoducs existants à ce jour sont le Transmed (Algérie,Tunisie, Sicile, Italie) et le gazoduc Maghreb-Europe (Algérie, Maroc, Espagne, Portugal) et de nombreuses liaisons sont à l’étude ou en projet pour des échanges Nord-Sud ou Est-Ouest. Or, les gazoducs créent interdépendances et solidarités.

Le renforcement des interconnexions électriques Nord-Sud et Est-Ouest peuvent avoir les mêmes effets. Il existe déjà une interconnexion électrique entre le Maroc et l’Espagne qui bénéficie aux deux réseaux. La boucle méditerranéenne n’est pas encore complète mais elle est inscrite depuis longtemps parmi les projets des entreprises électriques de la région. Des travaux du Comité maghrébin de l’électricité (Comelec) tendent à montrer que sa réalisation pourrait entraîner des réductions sensibles de coût par décalage des courbes de charge et réduction des marges de réserve nécessaires.

En ce qui concerne les approvisionnements pétroliers, l’augmentation des exportations de la Russie et le développement des grands gisements de la Caspienne (Kazakhstan et Azerbaïdjan) impliquent de développer des capacités d’acheminement et d'évacuation vers la Méditerranée, soit en passant par le Bosphore (en 2002, 7 400 pétroliers ont transporté 122 millions de tonnes de pétrole brut à travers le Bosphore), soit en rejoignant directement la Méditerranée par la Turquie. Ces perspectives d'intensification des échanges ne sont pas sans risques pour l’écologie de la zone. Il s'agit par ailleurs de questions d'importance stratégique dans la donne géopolitique de la région.

Notons enfin que tous les pays de l'aire méditerranéenne possèdent d’importants potentiels d'énergie renouvelable solaire et éolienne encore largement sous-exploités.

Pour en savoir plus :
- le World Energy Council (WEC - Conseil mondial de l'énergie), avec des informations par pays ou région, par type d'énergie
- l'International Energy Agency (IEA, agence autonome associée à l'OECD - OCDE)

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