Circuit court

La notion de circuit court désigne une forme d’organisation de la chaîne d'approvisionnement, notamment alimentaire, caractérisée par une réduction du nombre d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur, voire par la suppression des intermédiaire (« du producteur au consommateur »). Cette approche est souvent liée à des pratiques de relocalisation de l’agriculture et de commerce de proximité, visant à renforcer la souveraineté alimentaire et à promouvoir la sobriété dans les modes de consommation et de production.

Les circuits courts permettent souvent de « réinsérer économiquement des agriculteurs précarisés par la grande agriculture ou la croissance périurbaine (arboriculture et maraîchage en Île-de-France par exemple) » (Sauge-Merle, 2022, p. 365). Ils peuvent être l’une des composantes de la transition agro-alimentaire et un levier d'atténuation des changements globaux (ibid.)

La promotion des circuits courts est une réponse à la place croissante prise par les systèmes complexes dans la distribution. Le contrôle croissant de la grande distribution par un nombre restreint de grands groupes mondiaux engendre une distorsion entre des intermédiaires peu nombreux et très puissants et, aux deux extrémités de la chaîne, un très grand nombre de producteurs et de consommateurs.

Dans les faits, le circuit court ne fait que réinventer une pratique courante dans de nombreux endroits du monde, celle du marché de producteurs. Mais si le principe n’est pas nouveau, ce sont les formes qui évoluent et se renouvellent (ibid.) : cueillette directe sur l’exploitation, vente directe, magasins spécialisés (souvent labellisés agriculture biologique), supermarchés coopératifs, groupements d’acheteurs, en particulier à travers le principe de l’AMAP.

(JBB), juillet 2024.

Référence citée

• Sauge-Merle Pierre (2022), « Les circuits courts, instruments d’atténuation des changements globaux ? », in Gonin Alexis (2022) « Agricultures paysannes et agricultures productivistes : des mondes agricoles particulièrement inégaux », in Libourel Éloïse et Gonin Alexis (dir., 2022), Agriculture et changements globaux, Neuilly : Atlande, 504 p.

Pour compléter avec Géoconfluences

• Nina Parmantier, « Se nourrir à Nuuk (Groenland), entre pratiques traditionnelles, transition alimentaire et sécurisation de l'approvisionnement », Géoconfluences, février 2023.
• Pierre Guillemin, « La politique européenne de développement rural dans la mutation des systèmes légumiers et maraîchers normands », Géoconfluences, septembre 2022.
• Rémi Peyrat, « Jardins potagers dans le Massif central, entre valorisation et aménagement du cadre de vie, vecteurs de résilience alimentaire », Géoconfluences, mars 2022.
• Iwan Le Clec'h, « Le commerce à l’heure de l’hypermobilité des périurbains : l’exemple de Saint-Brieuc », Géoconfluences, août 2020.