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Disparités

Publié le 05/01/2022
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Disparités socio-spatiales en Union européenne | Disparités socio-spatiales en Chine

Différences de niveau de développement dans les domaines économiques, sociaux et culturels. Elles sont souvent appréhendées comme révélatrices d’une situation de déséquilibre voire d’injustice. Leur mesure, leur évaluation, permettent de comparer divers territoires.
Utilisée essentiellement au pluriel, la "disparité" est toujours qualifiée selon le paramètre, la variable, pris(e) en compte pour la comparaison. Il peut s’agir des revenus, des niveaux de vie, de l’accès à la formation ou aux soins, etc.. Les disparités, issues de la mesure d’un différentiel, sont donc souvent quantifiables et elles permettent de dénoncer une situation de déséquilibre territorial. Mais il arrive de parler de "disparités" dans un sens plus qualitatif, pour qualifier une situation générale vécue et perçue comme injuste.
Ainsi, contrairement aux "différences", expression générale de l’ordre du constat, les "disparités" dénoncent toujours une situation péjorative. Elles sont donc sources de revendications ancrées dans un territoire. Les disparités spatiales sont l’un des enjeux de l’aménagement du territoire et des politiques redistributives.


Disparités socio-spatiales en Union européenne

Ces disparités expriment des différences de niveau de développement des entités territoriales dans les domaines économiques, sociaux et culturels. Leur mesure, leur évaluation permettent de comparer divers territoires et ainsi d'en dénoncer les déséquilibres pour mieux les cibler dans les mesures européennes.

La question des inégalités semble indissociable de l'objectif premier de la construction européenne de réduire retards de développement  entre les régions. Le défi de l’Union est de garantir la convergence économique entre les États membres tout en diminuant les disparités infra-étatiques qui ont tendance à s’accroître. Depuis l'Acte unique européen en 1986 jusqu'à la stratégie de Lisbonne en 2000, la recherche de la compétitivité s'est ajoutée aux politiques redistributives de cohésion économique et sociale. Mais l'objectif général de lutte contre les disparités par le moyen, entre autre, des politiques européennes à visée territoriale, nécessiterait sans doute de dépasser les simples objectifs de "rattrapage" qui entrent en porte-à-faux avec la doctrine de la compétitivité des territoires.

Sur le même thème, voir le glossaire Territoires européens : régions, États, Union

Mise à jour : décembre 2010

Disparités socio-spatiales en Chine

Les disparités socio-spatiales s'amplifient en Chine. Elles peuvent s'observer à différents niveaux d'échelle : mondes urbains et ruraux ; littoraux et espaces ouverts sur l'espace mondial d'une part, espaces périphériques de l'intérieur et des confins continentaux d'autre part.
Le coefficient de Gini, qui mesure les inégalités de revenus, aurait atteint 0,45 en Chine (2005), alors que les experts internationaux fixent la cote d'alerte socio-politique à 0,4. Rappelons que le coefficient de Gini varie entre 0 et 1 : 0 en cas d'une parfaite égalité des revenus, alors que 1 signifierait qu'une seule personne concentre toutes les richesses. Dans la réalité d'un panel d'environ 100 pays, les coefficients de Gini oscillent entre 0,26 et 0,60.

En 2005, 10% de ménages les plus pauvres se partagaient 1,4% du patrimoine en Chine, contre 45% pour les 10% les plus riches. Une enquête du Bureau national des Statistiques montre aussi que les inégalités de revenu en Chine s'accentuent progressivement, et que cette inégalité croissante existe non seulement entre les villes et la campagne (en 2005, revenu annuel moyen de 1 281 USD en milieu urbain contre 397 USD en milieu rural), mais également entre les différentes provinces et régions. Dans les villes, les plus hauts revenus sont 11,8 fois supérieurs aux plus bas en 2005 contre 4,16 fois en 1996.

En effet, la forte croissance chinoise, aux alentours de 9,5% de 2000 à 2006, est surtout tirée par les flux d'investissements des entreprises étrangères et par les exportations, alors que la consommation intérieure ne croit pas au même rythme (elle représentait 39% du PIB en 2005 contre 46% en 1995) et est répartie de manière très inégale.

Ces disparités peuvent-elles être facteurs d'implosion sociale et politique ? Les mouvements de revendications sont souterrains mais se multiplient partout, dans les campagnes surtout, en touchant telle usine, tel village. Les travailleurs migrants (mingong) manifestent parfois de manière très violente et spectaculaire, montant sur les tours ou les grues des chantiers qui les ont embauchés en menaçant de se suicider pour obtenir leur salaire ou pour protester contre leur licenciement, leurs conditions de travail.

Dans quelle mesure ces tensions peuvent-elles aboutir à une implosion de la société dans une Chine dont on sait qu'elle a toujours oscillé entre unification et division ? En attendant, elles justifient une répression particulièrement forte et de sérieuses entorses aux droits de l'Homme les plus élémentaires.

Sur le même thème, voir le glossaire La Chine entre espaces domestiques et espace mondial

Mise à jour : septembre 2006

 
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