Empreinte spatiale (urbanisme)

En urbanisme, l’empreinte spatiale désigne la façon dont les différentes emprises des utilisations du sol affectent l’environnement. C’est le degré de transformation de l’environnement urbain induite par l’ensemble de l’emprise d’une utilisation du sol, allant de la préservation du milieu physique au minéral, en passant par les autres formes d’occupations du sol telles que les savanes, les terres cultivées, les plans d’eau, etc. (document 2). L’expression est donc plus précise et plus spécifique que celle d’empreinte écologique.

L’expression « utilisation du sol » comporte plusieurs acceptions, comme la destinations des sols, leur usage, leur affectation, etc. D’où l’emploi des termes « empreinte de l’utilisation du sol », « empreinte de l’usage du sol », « empreinte des destinations du sol » ou encore « empreinte des affectations du sol ». Les opérations d’aménagement affectent l’espace urbain à des infrastructures de transport, des équipements, des habitations, etc. Les dimensions spatiales de l’usage du sol sont fixées par des normes d’aménagement. On parle d’« empreinte spatiale différentielle » dans la mesure  où, dans le même espace urbain, les affectations du sol sont diverses, affectant différenment l’environnement.

Par exemple, l’empreinte des infrastructures de transport (document 2) peut se définir comme la manière ou le degré dont l’emprise (document 1) de l’espace alloué aux transports, dont l’ensemble du réseau routier, préserve les ressources végétales et les milieux. Dans l’exemple de Ouagadougou ci-dessous, les normes d’aménagement de la ville fixent l’emprise minimale des infrastructures de transport à 25 % et la maximale à 30 % de la superficie. L’emprise réelle des infrastructures de transport était de 20 % en 2017 (document 1). L’empreinte de cette emprise en 2017 est de 43 % de voirie minéralisée, 46 % de l’emprise couverte par la savane arbustive (plantations d’alignement composées d’arbustes), 9 % est caractéristique de champs, 2 % de savane arborée (plantations d’alignement constituées d’arbres).

Une évolution de l’empreinte des infrastructures de transport entraîne des conséquences du point de vue écologique et environnemental. Un degré de fonction écologique est attribué à chaque type d’utilisation du sol, allant de la fonction écologique nulle (emprise minérale) à une fonction écologique très forte (emprise conservant le végétal et la biodiversité). En effet, le gain du couvert végétal sur l’emprise des infrastructures de transport renforcerait les corridors écologiques, alors que sa régression renforce le cloisonnement des espèces végétales et animales (voir aussi : écologie routière). De même, la principale cause de la fragmentation écologique est le réseau des infrastructures de transport routier, surtout lorsque celui-ci est dépourvu de couvert végétal ou entièrement minéralisé. Pour les voies routières, on considère qu’en dessous d’une certaine largeur ou d’un certain trafic, la fragmentation est faible.

L’empreinte spatiale est donc un indicateur très significatif dans le contexte de l’impératif aménagement de la ville durable préconisant la préservation du couvert végétal, susceptible de présever la biodiversité, atténuer les effets des changements climatiques, de créer des emplois verts ainsi que de contribuer au bien-être des citadins.

Nanawindin Gustave ZABRÉ, doctorant, Laboratoire de Recherche en Sciences Humaines (LABOSH), département de géographie, université Norbert-Zongo, Koudougou, Burkina Faso, février 2025