Éolien, énergie éolienne
L’énergie éolienne est l’énergie produite par le vent (Éole étant, dans la Grèce antique, le maître du vent). Son utilisation remonte à l’antiquité : moulins, voiliers, pompage d’eau… Elle a notamment contribué à l’asséchement des polders en Europe de l’Ouest à partir de l’époque médiévale, grâce au savoir-faire élaboré aux Pays-Bas.
Son usage dans le but d’une production électrique date de la fin du XIXe siècle. Néanmoins sa production de masse est, hormis dans quelques pays, un phénomène récent et s’est réalisée dans le cadre du développement des énergies renouvelables et de la transition énergétique. L’énergie éolienne ne représentait cependant en 2022 que 1,2 % de la production mondiale d’électricité, et 4,8 % de l’électricité obtenue par des sources d’énergie primaires renouvelables.
Les grands parcs d’éoliennes (« fermes éoliennes ») se développent depuis le début du XXIe siècle sur terre ou en mer (installations offshore) : une éolienne en mer bénéficie de vents plus fréquents, plus forts et plus réguliers qu’à terre. L'éolienne en mer peut être posée au sol ou flottante. L’éolien flottant présente l’avantage de s’affranchir des contraintes liées notamment à la profondeur, tout en profitant de vents marins forts. Plus cher, nécessitant de résoudre plus de problèmes techniques et logistiques, l’éolien marin ne représente donc en 2022 que 10 % de la production mondiale d’énergie éolienne. Il est encore largement sous-exploité.
Éolienne en Basilicate, Italie. Cliché de Valentina Mezzina, août 2021. |
La Chine est, de loin, en 2022, le premier pays producteur d’énergie éolienne au monde devant les États-Unis et l’Allemagne. Mais, en Europe, c’est le Danemark qui possède la plus grande production par habitant et qui fait surtout figure de pays précurseur pour cette énergie. C’est dans ce pays que se sont généralisées depuis le début des années 2000 les solutions techniques désormais généralisées : éoliennes à trois pales, génératrices « asynchrones » fournissant un courant plus régulier, construction de grands parcs éoliens, éoliennes en mer…
En France (8e producteur en 2022), l’éolien est en développement rapide : on dénombrait à cette date 8 000 éoliennes réparties en 1 942 parcs, dont une partie offshore. Ce développement a été rendu possible par la loi d’orientation de la politique énergétique de 2006 qui fixe un cadre juridique précis, fixe les ZDE (Zones de développement éolien) qui seules peuvent accueillir des éoliennes de plus de 50 m de haut.
Si l’installation de nouvelles fermes éoliennes terrestres fait de plus en plus l’objet de contestations (effet Nimby) du fait des nuisances paysagères et sonores engendrées, la France, qui bénéficie du deuxième gisement éolien en Europe, après le Royaume-Uni, développe désormais également les fermes éoliennes en mer avec la réalisation programmée de 7 parcs entre 2022 et 2027 (parc éolien de Saint-Nazaire mis en service en 2022).
(MCD) juillet 2014, réécriture (SB et CB), mai 2024.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Jacques Guillaume, « Sous pression de la géopolitique de l’énergie, la Norvège, tiraillée entre ses intérêts et ses convictions », Géoconfluences, mai 2024.
- Sébastien Bourdin et Nicolas Jacquet, « Le Pacte vert européen comme réponse à la crise climatique : une perspective géographique », Géoconfluences, mars 2024.
- Teva Meyer, « Quelle transition énergétique en Polynésie française ? », Géoconfluences, septembre 2021.
- Teva Meyer, « Image à la une. Fukushima, paysages d’un territoire en recomposition », Géoconfluences, avril 2020.
- Bernadette Mérenne-Schoumaker, « La Scandinavie, un modèle de transition énergétique ? », Géoconfluences, mars 2019.
- Annaig Oiry, « Développer les énergies marines renouvelables sur la façade atlantique française : entre contestation et planification », Géoconfluences, novembre 2018.
- Jacques Guillaume, Le potentiel d'énergie renouvelable de l'océan mondial entre contraintes d'exploitation et enjeux de territorialisation, Géoconfluences, 2014.