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Formations végétales méditerranéennes

Publié le 16/02/2024
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>>> Pour la définition générale, voir : formation végétale.

Le sentiment d'unité dans le monde méditerranéen provient largement des formes d'adaptation de la végétation à la sécheresse estivale (xéromorphie et thermophilie des végétaux) qui confère à ces régions son ambiance particulière. De telles formations se trouvent en dehors du monde méditerranéen, dans des régions également qualifiées, par européocentrisme, de « climat méditerranéen » (Australie occidentale, Afrique du Sud …).

La flore méditerranéenne se caractérise par sa xérophilie et sa thermophilie. Les arbres ou les arbustes ont des feuilles coriaces, en général persistantes, présentant des dispositifs de lutte contre la transpiration excessive de l’été (membranes épaisses, stomates protégés du soleil, concentration particulière des sucs cellulaires) : le pin parasol, le chêne vert, le chêne-liège, l'oléastre, le chêne zéen, en sont des exemples. Il faut encore citer des arbres comme le pistachier de l’Atlas, qui a des feuilles caduques en hiver et qui, bien que ses feuilles soient peu coriaces, supporte la sécheresse estivale là où le sol, profond, reste assez humide pendant l’été. La structure succulente, plus rare, est représentée par quelques euphorbes indigènes et surtout par des plantes « grasses » d’origine américaine : cactus et agaves, qui sont devenues très abondantes et souvent considérées, à tort, comme les plantes caractéristiques des pays méditerranéens.

La forêt occupe plus de 37 % des terres au nord de la Méditerranée, 14 % au sud et seulement 5 % à l’est. Ces écarts s’expliquent naturellement par les différences des conditions climatiques, mais ils sont également liés aux différences de contexte socio-économique. Au nord de la Méditerranée, la migration des anciennes populations rurales vers les villes (« exode rural ») la concentration des zones de production vers les zones les plus fertiles et les plus accessibles, ont provoqué l'abandon d'anciens terrains de parcours recolonisés par la végétation forestière.

Au sud et à l’est de la Méditerranée, les communautés rurales sont encore nombreuses et certaines continuent de croître. Les espaces boisés, qui de longue date ont été intégrés dans des systèmes agro-pastoraux, sont parfois surexploités. Ainsi, au Maghreb, le nombre de moutons et de chèvres est estimé à 50 millions, ce qui conduit au surpâturage. La consommation de bois de feu par les populations locales y est estimée à 0,35 m3 par habitant et par an.

Quoique le feu puisse constituer un mode de régénération des forêts méditerranéennes, à condition de rester peu fréquent, la multiplication des incendies est devenue localement une grave cause de régression des forêts. Dans les pays méditerranéens du nord, la progression de l’embroussaillement dans les espaces abandonnés a augmenté les risques d’éclosion et d’extension des incendies. Le changement climatique et la multiplication des mégafeux accentuent le phénomène, en Grèce par exemple.

Les formations basses sont les plus caractéristiques de la végétation méditerranéenne. Est sont dominées par les arbustes, les arbrisseaux et les sous-arbrisseaux, dont l’ensemble forme ce que les Espagnols appellent le matorral. Ces formations se divisent en plusieurs sous-types de paysages dont les noms locaux sont devenus classiques : maquis, garrigues, ermes.

Le maquis, sur substrat siliceux, contient des arbousiers, la bruyère en arbre, des calycotomes, des lentisques, parfois du buis, des daphnés (le garou), des ajoncs, le tout enchevêtré de salsepareille (Smilax) le rendant impénétrable. La garrigue, généralement sur substrat calcaire, est formée de buis, de chêne kermès (Q. coccifera), de genévrier oxycèdre, et de plantes odorantes (romarin, thym, lavande). Les phryganes en Grèce ont une physionomie analogue à celle des garrigues. La dégradation maximale donne une apparence de steppe, qu’on appelle « erme » en Provence (de erèmos, désert, voir aussi >>> érème).

(ST) 2004, dernières modifications (SB et CB) : janvier 2024.

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