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Effets (économiques, sociaux) du tourisme

Publié le 22/03/2024
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[Entrée renommée en 2024. Ancien nom : Impacts (économiques, sociétaux) du tourisme]

Le tourisme a des effets considérables sur les économies, les sociétés, les cultures des pays, des territoires, concernés. C’est un secteur composé de différentes branches (transport, hébergement, restauration, activités culturelles et sportives, etc.) qui concernent également des non-touristes. Il occupe une place croissante dans les activités de service.

Selon les données de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), ce secteur pèserait, en fonction des années, jusqu’à 10% du PIB mondial, soit l’équivalent de l’industrie pétrolière ou de l’agroalimentaire. Le tourisme emploierait directement ou indirectement environ 272 millions de personnes dans le monde (2020). Toutefois le tourisme est un secteur très sensible aux crises et ces chiffres sont très fluctuants. Ainsi, la crise sanitaire du Covid 19 a eu des conséquences économiques majeures pour le secteur : il y avait 1,4 milliards de touristes internationaux en 2019, ils n’étaient plus que 405 millions en 2020. Cette crise aurait fragilisé ou supprimé l’emploi de plus de 120 millions de personnes dans le monde. Il a fallu attendre 2023 pour revenir aux chiffres de 2019.

L'économie de certains États dépend du tourisme à plus de 50 % du PIB et il peut représenter des entrées de devises vitales. Les aménagements financés par la manne touristique peuvent bénéficier aux locaux et contribuer au désenclavement d'espaces peu accessibles. Le tourisme est donc porteur de développement mais aussi de contacts entre les peuples de cultures et de modes de vie différents. Il peut contribuer à la transformation des sociétés, à leur évolution et leur modernisation, et il peut être un vecteur d'acculturation. Les influences allogènes sont parfois brutales et mal supportées par les sociétés d'accueil ou d'implantation des activités touristiques. Les retombées économiques des activités touristiques sont parfois mal redistribuées ou captées par des intérêts lointains, liés aux pays émetteurs plutôt qu'aux pays récepteurs. Il faut aussi nuancer les intérêts économiques du tourisme pour les États récepteurs car :

  • Une partie des devises obtenues par le secteur sont affectées au financement des importations nécessaires à l'activité touristique, de manière variable selon le degré de dépendance des économies concernées ;
  • La mobilisation de ressources (en eau par exemple) nécessaire au fonctionnement des activités touristiques peut se faire aux dépens d'autres activités, comme l'agriculture par exemple, qui répondraient davantage aux besoins fondamentaux des populations ;
  • Les conséquences environnementales peuvent engendrer des coûts, directs ou indirects, plus ou moins conséquents.

Selon la CNUCED (2007) les « fuites » (processus par lequel une partie des revenus issus de devises étrangères est retenue par les pays de départ ou rapatriée vers eux) dans le secteur du tourisme seraient de l'ordre de 85 % pour les pays moins avancés d'Afrique, de 80 % pour les Caraïbes, de 70 % en Thaïlande, de 40 % en Inde. Certains de ces pays sont dans une situation de dépendance touristique en raison des rapports de force inégaux entre leurs capacités économiques endogènes et les groupes internationaux exogènes qui investissent sur leurs territoires.

(ST) janvier 2011. Dernières modifications (JBB) mars 2018, (SB et CB), mars 2024.


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