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Métropoles (statut administratif en France)

Publié le 20/01/2023
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→ Pour la métropole à l'échelle mondiale, voir : Métropole (échelle mondiale)

En France, le mot métropole désigne à la fois le territoire hexagonal, plus la Corse, par rapport aux territoires ultramarins, et un statut administratif accordé à certaines agglomérations urbaines. C'est ce deuxième sens qui sera développé ici. Dans un troisième sens, le mot est employé comme un label par des intercommunalités (communautés d’agglomération, communautés urbaines...) car il véhicule une image positive et dynamique, sans qu’elles exercent forcément de réelles fonctions métropolitaines. C’est le cas par exemple de la communauté d'agglomération « Chartres Métropole ». Cet usage du terme, qui relève du discours et non de la réalité, est une forme de marketing territorial.

Le législateur a instauré officiellement un statut de « métropoles » au 1er janvier 2015 pour désigner un nouveau type d’intercommunalité aux compétences élargies. En effet, la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (loi MAPTAM) transforme en métropole les EPCI à fiscalité propre qui forment un ensemble de plus de 400 000 habitants dans une aire urbaine de plus de 650 000 habitants.

Selon cette définition légale, il y a désormais 21 métropoles en France (2022). Les 13 premières créées furent de plusieurs types : dix « métropoles de droit commun » (Bordeaux, Brest, Grenoble, Lille, Montpellier, Nantes, Rennes, Rouen, Strasbourg et Toulouse) et trois métropoles à statut particulier pour Paris, Lyon et Aix-Marseille.

Depuis 2015-2016, d’autres agglomérations se sont peu à peu transformées en « métropoles de droit commun » : Nice-Côte d’Azur, Saint-Étienne, Clermont-Ferrand, Dijon, Tours-Val-de-Loire, Orléans, Grand Nancy, Metz. Les métropoles correspondent donc à des réalités très diverses. Construite à partir d’un simple critère démographique, leur statut ne tient pas compte de leurs capacités à exercer des fonctions supérieures, à polariser une aire d’influence étendue et à s’intégrer dans les grands réseaux internationaux.

 
Encadré 1. Trois cas particuliers : la métropole de Lyon, la métropole Aix-Marseille-Provence, la métropole du Grand Paris

La création de ces trois métropoles répond à la reconnaissance du fait métropolitain mais aussi à une volonté de transformation de la gouvernance des trois plus grandes aires urbaines françaises, dans le cadre de l'acte III de la décentralisation.

La métropole de Lyon, créée le 1er janvier 2015, regroupe 59 communes et plus d’1,4 million d’habitants. Elle possède le statut le plus avancé de ces trois métropoles : la loi MAPTAM en a fait une collectivité territoriale, par la fusion des compétences de la communauté urbaine du Grand Lyon et du Conseil Général sur le territoire de la métropole. La métropole de Lyon a donc des compétences beaucoup plus larges que l’ancienne communauté urbaine, compétences transférées par l'État, les communes, le département et la région. À Lyon, le rapprochement du département et de la communauté urbaine se comprend à l’aune d’une collaboration ancienne entre les deux collectivités. La métropole concrétise les liens. La gestion administrative et l’intendance des collèges, ou l’action sociale, qui relèvent ailleurs du conseil départemental, sont ainsi dans le Grand Lyon des compétences de la métropole.

La métropole Aix-Marseille-Provence (AMP) correspond à la fusion de e six intercommunalités. La création de cette métropole fut plus difficile et plus conflictuelle que dans le cas lyonnais. Les six EPCI avaient laissé les inégalités et les dysfonctionnements s'aggraver, notamment en matière de transport et de logement. En 2012, la décision unilatérale du gouvernement de créer une métropole par fusion des 6 EPCI avait soulevé une résistance farouche de la quasi-totalité des maires concernés. L’affrontement portait en particulier sur le poids de la ville de Marseille et sur le partage des ressources fiscales entre les communes. Il explique le report de l’application du projet au 1er janvier 2016, et finalement à 2017. Depuis 2017-2018, les compétences transférées par le département des Bouches-du-Rhône concernent principalement certaines routes départementales, les transports non urbains, la gestion du fonds de solidarité pour le logement. Néanmoins, les compétences de ce projet métropolitain restent en deçà de celle des projets métropolitains lyonnais et même parisien.

La métropole du Grand Paris réunit, depuis le 1er janvier 2016, plus de 7 millions d’habitants et 131 communes, soit la ville de Paris, la totalité des communes des départements de la petite couronne, et 7 communes volontaires de la grande couronne : Argenteuil et les six communes de la communauté d’agglomération des Portes de l’Essonne. La création de la métropole du Grand Paris s’est accompagnée de la suppression des intercommunalités préexistantes et de la création de 12 établissements publics territoriaux. Ces nouvelles structures administratives, de type EPCI, couvrent l’intégralité de la métropole du Grand Paris, à l’exception de la ville de Paris. Elles possèdent les mêmes compétences que les intercommunalités préexistantes et gèrent notamment la politique de la ville en matière d’eau et d’assainissement, de collecte des déchets, mais aussi d’équipements culturels, sociaux et sportifs.


 

(MCD) janvier 2016, dernière modification (SB et CB), janvier 2023.


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