Office national des forêts (ONF)
L’Office national des forêts est un établissement public à caractère industriel et commercial créé en 1965 et qui a succédé à l’Administration des Eaux et Forêts. Le mot « office » étant masculin dans ce sens, le sigle ONF l’est aussi.
L’ONF est placé sous la tutelle du ministère de l'Agriculture et du ministère de l'Environnement. Avec (en 2022) plus de 8 200 fonctionnaires qui lui sont attachés, il gère les forêts dites publiques (État et collectivités locales) qui représentent 25 % de la couverture forestière du pays (4,6 millions d’ha en métropole plus 6,1 outre-mer). Il réalise diverses missions de service public (protection du littoral, défense des forêts contre l'incendie, restauration des terrains en montagne, etc.).
L'ONF peut mettre en place, dans les forêts domaniales qu'il administre, des réserves biologiques domaniales pour protéger les espèces et leurs habitats. Celles-ci peuvent être ouvertes ou fermées à la fréquentation du public.
Le débat sur l'avenir de l'ONF est récurrent depuis une vingtaine d’années pour deux raisons principales :
- la régionalisation de la gestion forestière, un temps envisagée, dans le cadre de la décentralisation, avec les transferts de compétence que cela suppose. En 2018, l’État a cependant conforté l’ONF comme opérateur unique pour la gestion des forêts publiques.
- le déficit récurrent de cet organisme depuis les années 2000. En 2018, son déficit était supérieur à 20 millions d’euros pour un budget de 855 millions (2,3 %). La principale cause de ce déficit est l’effondrement de ses ventes de bois (qui représentent un tiers de ses ressources) du fait de la mondialisation et de la concurrence asiatique.
L'ONF dans la France d’outre-mer
L’Office national des forêts est particulièrement présent outre-mer du fait de l’importance de la couverture forestière : en Guyane, il gère 6 millions d’hectares d’une forêt classée « point chaud de la biodiversité » et présente 400 000 espèces animales et végétales et plus de 1 300 essences d’arbres.
Dans le cas particulier des DROM et des Collectivités territoriales uniques, l'ONF, héritière du puissant service forestier de l'époque coloniale, se trouve investie de missions qui dépassent largement celles des directions régionales en métropole et elle gère :
- le domaine forestier, domaine de l'État, qui couvre, outre la Guyane, les forêts dans les quatre îles (le taux de couverture forestière est de 64 % en Guadeloupe),
- les forêts soumises à des collectivités locales,
- la partie de la zone littorale des 50 pas géométriques qui est en « nature de forêt »,
- les réserves naturelles et les terrains acquis par le Conservatoire du littoral,
- les parcs nationaux de Guadeloupe, de Guyane et de la Réunion.
D'une manière générale, l'ONF assure la conservation et l'aménagement de plus de la moitié du littoral et il s'y ajoute la partie du domaine maritime qui présente la même nature, c'est-à-dire la mangrove littorale. Ainsi, par exemple en Martinique, l’ONF gère aussi bien les 1826 ha forêts domaniales littorales (50 % du littoral martiniquais) que les 2 491 hectares de forêts territoriales, propriété de la collectivité territoriale, ou encore les forêts du « Domaine public maritime boisé ».
(ST) 2008, dernière modification (SB et CB), septembre 2022
Pour compléter avec Géoconfluences
- Lionel Laslaz, Johan Milian et Anne Cadoret, « Dans la jungle des espaces protégés. Multitude, imbrication et superposition des dispositifs de protection en France », Géoconfluences, novembre 2023.
- Victor Piganiol, « Un an après, retour sur les incendies forestiers en Gironde de 2022 », Géoconfluences, septembre 2023.
- Romane Michaux et Lionel Laslaz, « Le Parc national de forêts face au dilemme de son acceptation sociale : une analyse géographique », Géoconfluences, juin 2022.
- Clément Dodane, « Les nouvelles forêts françaises. L'exemple ardéchois », Géoconfluences, octobre 2010.
- Un label pour les forêts d'exception en France, brève d’octobre 2016.
Liens externes
- Le site de l'ONF, notamment l’ONF en chiffres.