Ouverture économique chinoise
L’ouverture économique de la Chine est un processus historique qui a transformé depuis 1978 un pays communiste, fermé aux échanges internationaux, en une immense puissance industrielle et agricole et en centre majeur de la mondialisation économique.
Engagée à partir de 1978, l'ouverture économique chinoise s'est faite par étapes qui ont bouleversé le pays et l’ont entraîné dans un développement rapide et prolongé. Les régions côtières ont été les premières touchées par l’ouverture, suivant un processus de littoralisation avec, dans un premier temps, la création de cinq zones économiques spéciales (ZES) dans les régions suivantes : Shenzhen, Zhuhai et Shantou dans le Guangdong, Xiamen dans le Fujian, et la province de Hainan. En 1984, l'ouverture s’est poursuivie à 14 villes côtières : Dalian, Qinhuangdao, Tianjin, Yantai, Qingdao, Lianyungang, Nantong, Shanghai, Ningbo, Wenzhou, Fuzhou, Guangzhou, Zhanjiang et Beihai. Les deltas du Changjiang et du Zhujiang, le triangle du Fujian du sud, les péninsules du Shandong et du Liaodong, le Hebei et le Guangxi, puis la nouvelle zone de Pudong à Shanghai et un certain nombre de villes riveraines du Changjiang ont été successivement mis en valeur et consacrés comme zones d'exploitation économique, formant ainsi une bande d'ouverture économique côtière.
Depuis 1992, les zones à régime spécial, en espace littoral ou plus à l'intérieur, ouvertes vers l'extérieur, accueillant des entreprises à capitaux étrangers, jouissant de différentes politiques préférentielles, de dispositifs particuliers, se sont multipliées.
L'économie chinoise a su mettre à profit son entrée à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en novembre 2001 à Doha. C'est une date qui marque un tournant et une très nette accélération des flux de biens et de capitaux entre la Chine et le monde extérieur. De 2000 à 2020, la Chine est le pays dont le PIB par habitant a connu la plus forte croissance, bondissant de 78 % en vingt ans (données Banque mondiale 2021). Les investissements étrangers se sont multipliés, de nombreuses entreprises privées non nationales se sont installées en Chine. Si les zones littorales représentent encore 60 % du PIB chinois (2019) pour 14 % de la superficie du pays, le mouvement actuel d’ouverture concerne l’intérieur du pays. Les premières initiatives datent de 2000 (Go West Policy), et en 2013 le pays a accentué son ouverture vers l’ouest par la création de « nouvelles routes de la soie » (Belt and Road Initiative), maritimes mais aussi terrestres, qui relient la Chine littorale à l’Europe par un réseau de voies routières et ferroviaires intégrant ainsi l’Asie centrale.
D’autres États ont connu des processus similaires à l’ouverture économique de la Chine, comme le Vietnam avec les réformes regroupées sous le nom de Doi Moi que le pays a commencées en 1986.
(ST) mars 2004, mise à jour (SB, CB et JBB), octobre 2022.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Benjamin Claverie, « La rangée portuaire chinoise et ses arrière-pays, connecter la Chine au Monde », Géoconfluences, avril 2024.
- Georgina André, « Wuhan, d'un centre industriel secondaire à une "Chicago de l'Est" », Géoconfluences, novembre 2020.
- Julia Nawrocki, « Carte à la une. Shenzhen au cœur d’un corridor d’innovation dans le Delta de la rivière des Perles », Géoconfluences, novembre 2020.
- Nashidil Rouiaï, « Sur les routes de l'influence : forces et faiblesses du soft power chinois », Géoconfluences, septembre 2018.
- Thierry Sanjuan, « La fin des trois Chine ? », Géoconfluences, février 2016.