Transports durables
La question de la durabilité des transports est un des thèmes majeurs dans la lutte contre les émissions de GES : en 2023 les transports étaient en effet le second secteur mondial pour les émissions de CO2 (24 %) derrière la production d’électricité (41 %). En France, ils étaient même, et de loin, le premier émetteur de CO2 (43 %) devant l’industrie (13 %).
Les modes de fonctionnement territoriaux nés de la mobilité ont des coûts et des effets induits qui invitent à s'interroger sur leur durabilité à long terme.
- Coûts foncier et environnemental de la consommation brute d'espace pour la réalisation d'infrastructures de transports, ou liés à la périurbanisation et l'exurbanisation (extension des habitats pavillonnaires, déplacements terrestres quotidiens en large partie assurés en automobiles individuelles).
- Coûts énergétiques et coûts environnementaux, pour des transports faisant largement appel aux énergies fossiles et aux dérivés du pétrole. Le coût environnemental est donc très inégal en fonction des modes de transport : par kilomètre et par passager, l’avion et la voiture thermique ont un bilan carbone particulièrement élevé par rapport au train par exemple.
Grammes de CO2 par kilomètre-passager selon le mode de transport | Vélo ou marche ;Vélo électrique ;Train ;Autocar ;Scooter ;Voiture électrique ;Voiture thermique avec covoiturage ;Bus ;Moto ;Voiture thermique ;Avion (vol commercial) | false | ||
Grammes d'éq. CO2 par km | 0 ;10 ;29 ;29 ;76 ;103 ;108 ;112 ;192 ;217 ;229 | #e31e51 |
Données exprimées en grammes équivalent CO2/km/personne, incluant la construction et l’usage des véhicules (mais pas celle des infrastructures). Source : ADEME, 2020. NB. À bord d’un jet privé, le CO2 par kilomètre et par passager est sans commune mesure avec celui des vols commerciaux, dépassant les 1000 grammes d’équivalent CO2 (source Libération, 2022). |
La prise de conscience du caractère polluant des transports est désormais mondiale : l’ONU organise ainsi chaque année une journée mondiale des transports durables. Par ailleurs, depuis 2021, une journée spéciale dédiée aux transports est à l’agenda des différentes COP.
Les solutions mises en place pour favoriser des transports plus durables sont diverses mais variables selon les pays. À l’échelle urbaine, elles vont de la création de péages urbains (Singapour dès 1975, Oslo en 1986, Londres en 2003…), de zones à faible émission (ZFE) à la priorité donnée aux transports en commun, au covoiturage et aux mobilités douces. À plus petite échelle, il s’agit par exemple du développement des voitures électriques (interdiction à partir de 2035 de la vente de voitures thermiques au sein de l’Union européenne) ou encore de la suppression de certaines lignes aériennes intérieures au profit du train : en France, une loi de mai 2023 a amené à la suppression des vols intérieurs entre Bordeaux ou Nantes et Paris, villes desservies par des lignes ferroviaires à grande vitesse.
(ST) 2003, réécrit en partie (SB et CB) en janvier 2025.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Voir le glossaire Mobilités, flux, transports
- Raymond Woessner, « Du tramway au bus en site propre, récit géographique d’une passion urbaine française », Géoconfluences, septembre 2019.
- Eugênia Viana Cerqueira, « Se déplacer dans une métropole presque dépourvue de transports en commun. L'exemple de Belo Horizonte », Géoconfluences, décembre 2019.
- Géographie de la proximité : la ville à vélo, brève de 2017