Les élections législatives 2024 en Inde : l'instrumentalisation de la religion par un pouvoir nationaliste hindou
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Au terme des élections législatives organisées en Inde du 19 avril au 1er juin 2024, le premier ministre Narendra Modi, chef de file du parti nationaliste hindou BJP (Parti du Peuple Indien), a entamé un troisième mandat, sans pour autant obtenir de majorité absolue ou un nombre de sièges suffisants à la Chambre basse du Parlement pour pouvoir modifier la Constitution comme il avait annoncé souhaiter le faire avant les élections.
Après dix ans au pouvoir, le dirigeant populiste a œuvré en faveur du développement des zones rurales et de l’émergence diplomatique et économique de son pays, désormais un acteur majeur sur la scène internationale. Mais même si Modi est courtisé par les pays occidentaux qui souhaitent réduire leur dépendance à la Chine, son autoritarisme affirmé et sa promotion du nationalisme hindou sont vus comme des menaces pour la démocratie et la laïcité de la première puissance démographique mondiale (lire cette brève).
1. Narendra Modi, vainqueur relatif de l’élection et promoteur du nationalisme hindou (hindutva)
Issu d’une famille modeste de l’État du Gujarat, à l’ouest du pays, Narendra Modi rejoint très jeune le RSS (Association des Volontaires Nationaux), organisation patriotique influente qui défend l’hindutva, une doctrine politique qui repose sur l’affirmation du nationalisme et du suprémacisme hindou. Convaincus que l’hindouisme est le socle unique de l’identité indienne, ses membres souhaitent faire du pays une nation hindoue, dont l’hindi serait la langue unique et dont les minorités religieuses (notamment les musulmans, qui représentent 16 % de la population) seraient des citoyens de seconde zone aux droits restreints.
Narendra Modi rejoint ensuite le BJP, la branche politique du RSS, puis dirige l’État du Gujarat, qui devient un laboratoire pour sa politique nationale. C’est dans cet État qu’ont lieu en 2002 de violents pogroms anti-musulmans, que Modi a encouragé, comme il l’avait déjà fait en 1992. Élu premier ministre en 2014, il modère son discours nationaliste et privilégie la mise en place d’un programme de développement destiné aux plus pauvres.
C’est en 2019 que sa politique prend un tournant nationaliste, marqué par deux décisions importantes : la suppression de l’autonomie du Cachemire, seule région à majorité musulmane, et le vote d’une loi sur la citoyenneté qui interdit l’obtention de la nationalité indienne aux réfugiés de confession musulmane.
En janvier 2024, Modi inaugure le temple hindou de Ram, construit à l’emplacement de la mosquée d’Ayodhia détruite par des extrémistes hindous en 1992. Cet acte symbolique a fait craindre une remise en cause des principes laïcs inscrits dans la Constitution du pays, mais n’a pas permis à Modi d’obtenir une franche victoire, même à Ayodhia. Depuis plusieurs décennies, le BJP tente également de réécrire l’histoire nationale et les programmes scolaires en effaçant toute référence à l’islam et au passé musulman du pays (Daubeuf, 2023), auquel on doit pourtant des monuments emblématiques comme le Taj Mahal.
Narendra Modi a donc renforcé la politique nationaliste hindoue du BJP, et tente d’instrumentaliser les tensions religieuses entre hindous et musulmans dans un but politique. Cette stratégie de polarisation religieuse a conduit à l’intensification de ces incidents quotidiens (lynchages, destruction de domiciles musulmans…).
Il recourt aussi à la « stratégie de la menace » (Jaffrelot, 2006), en présentant les musulmans (indiens ou venus du Pakistan voisin) comme des dangers pour la sécurité et l’intégrité du pays. Un moyen pour le BJP, originellement associé aux hautes castes, d’emporter l’adhésion des hindous issus des basses castes. L’Inde est ainsi devenue une « démocratie ethnique » (Jaffrelot, 2019), où les minorités religieuses sont perçues comme des « pièces rapportées » et où seuls les hindous, qui représentent 80% de la population, sont vus comme de véritables Indiens. Les élections de 2024 semblent toutefois avoir démontré que ces stratégies ne permettent plus de séduire l’électorat hindou, qui a voté avant tout en fonction de ses intérêts économiques.
Narendra Modi est également critiqué pour sa condamnation des ONG et des opposants (politiques, intellectuels et manifestants), et son emprise croissante sur la justice, les médias et les institutions électorales est perçue comme une atteinte à la démocratie. Des instituts comme V-Dem (Varieties of Democracy) parlent de l’Inde comme d’une « autocratie électorale » : malgré des élections régulières, la liberté et les principes de la démocratie ne sont pas respectés.
Document 1. L’Inde, une démocratie aux mains d’un parti ultranationalisteD’après Camille Auvray, « Les bons amis du premier ministre indien », Le Monde diplomatique, avril 2024. Licence C.C. 4.0 non commerciale (BY NC SA). Réalisation : J.-B. Bouron, Géoconfluences, 2024. |
→ Lire aussi : « L’Inde, une démocratie en (dys)fonctionnement », brève de Géoconfluences, avril 2024. |
Les enjeux logistiques et politiques des élections législatives
Un défi logistique
Les Indiens ont élu les députés de la Chambre basse du Parlement (« Lok Sabha » ou Assemblée du peuple) et indirectement choisi leur premier ministre, chef du parti majoritaire. Si les élections se sont déroulées en six semaines et sept étapes, c’est qu’il est compliqué de faire voter près d’un milliard de personnes, tout en assurant la sécurité et en respectant la loi selon laquelle aucun électeur ne doit faire plus de 2 km pour aller voter. Près de 15 millions d’agents électoraux ont dû se déplacer d’un État à l’autre, parfois à plus de 4 000 mètres d’altitude, dans des hameaux reculés de la jungle indienne ou à dos d’éléphant, pour acheminer des machines à voter électroniques dans les 28 États du pays, dont la superficie équivaut à celle de l’Union Européenne, et qui a été frappée en mai et juin 2024 par une vague de chaleur intense.
Une opposition renforcée mais toujours divisée
Document 2. L’assemblée élue en 2024NB. L’usage veut, en Inde, que les diagrammes en hémicycle placent à gauche le parti ou la coalition ayant remporté l’élection. |
Le Congrès national indien, premier parti d’opposition, dirigé par Rahul Gandhi, a réussi à quasi doubler son nombre de sièges au Parlement – avec 99 députés contre 52 en 2019, source –, infligeant un recul au BJP sans pour autant réussir à prendre le pouvoir.
Face au BJP de Narendra Modi, qui est le plus grand parti du monde par le nombre de membres, devant le Parti communiste chinois, une quarantaine de partis d’opposition avaient pourtant formé une vaste coalition nommée INDIA (en français Alliance inclusive de la nation indienne pour le développement) et dominée par le Congrès national indien. Leur campagne s’est appuyée sur la dénonciation du lien entre Narendra Modi et les milieux d’affaires (le « capitalisme de connivence »), et la question de l’emploi. Les candidats promettaient notamment l’extension aux basses castes des quotas d’embauche, fortement réduits par la vague de privatisations entreprise par Narendra Modi.
Emportant 234 sièges face aux 293 sièges tenus par l’alliance menée par le BJP, la coalition INDIA a pâti des stratégies mises en œuvre par le BJP pour amoindrir son influence : l’arrestation de deux de ses leaders pour de prétendues affaires de corruption, le gel des comptes bancaires du parti du Congrès, et une mainmise croissante du parti nationaliste sur les médias nationaux (un oligarque proche du pouvoir a racheté la dernière chaîne indépendante il y a deux ans) et sur des adversaires politiques (qu’il a corrompu pour les faire rejoindre ses rangs).
Le BJP a aussi profité de la personnalité charismatique de Narendra Modi, populaire dans les milieux les plus conservateurs en raison de son image d’homme fort, protecteur de la nation face au péril musulman, et de chef religieux, pour imposer un culte de la personnalité (Delacroix et Landrin, 2024). Cette personnalisation du pouvoir s’illustre par l’omniprésence de l’image de Narendra Modi, dans les médias, sur les affiches et jusque sur les pass vaccinaux.
Une victoire en demi-teinte et l’échec de l’objectif des deux tiers
Si Narendra Modi a été réélu premier ministre pour un troisième mandat consécutif, son parti perd sa majorité absolue et se voit contraint de s’appuyer sur ses partenaires de coalition pour gouverner. Surtout, il n’atteint ni son objectif de 400 sièges ni la majorité des deux tiers nécessaire pour modifier la Constitution et faire de l’Inde la nation hindoue qu’il imaginait.
La géographie des résultats illustre bien ce recul du BJP. C’est en effet dans l’Hindi Belt (zone du nord du pays où l’hindi et l’hindouisme sont majoritaires) et notamment dans son bastion l’Uttar Pradesh, État le plus peuplé du pays abritant plusieurs lieux saints de l’hindouisme, que le BJP a perdu le plus de voix. Narendra Modi n’arrive également qu’en deuxième position à Faizabad, la circonscription où se situe le temple d’Ayodhya, et ne perce ni au Bengale occidental (fief des communistes et du parti AITC) ni dans les États du Sud, en général plus développés, majoritairement acquis à l’opposition et au progressisme.
Le discours nationaliste ethnoreligieux du BJP et sa volonté d’imposer l’hindi au détriment des langues locales dravidiennes semble donc séduire de moins en moins un électorat préoccupé avant tout par des considérations économiques et sociales.
2. Le bilan des deux mandats précédents : un dynamisme économique qui cache de profondes inégalités
Une politique de développement ambitieuse
Narendra Modi a réalisé des investissements massifs dans les infrastructures (routes, ports, aéroports) et mis en place une politique de développement et d’aides sociales destinée aux plus pauvres (distribution d’aliments et de bouteilles de gaz, accès à l’électricité et aux toilettes dans les villages…) ainsi qu’une politique de redistribution ambitieuse. Il a aussi simplifié l’obtention des allocations en diffusant le système de paiement numérique, qui évite aux familles de verser des pots-de-vin aux dirigeants corrompus pour toucher des aides.
Le dynamisme économique d’une puissance internationale
L’Inde connaît un dynamisme économique notable : le taux de croissance annuel de son PIB frôle les 8 % et le pays devrait d’ici 2027 dépasser l’Allemagne et le Japon pour devenir troisième puissance économique mondiale. L’Inde profite également des tensions sino-américaines et de l’essoufflement de l’économie chinoise pour attirer les investisseurs et entreprises (comme Apple) qui souhaitent diversifier leurs partenaires asiatiques et réduire leur dépendance à la Chine.
En multipliant les accords militaires et commerciaux et les visites diplomatiques (États-Unis, France, Égypte), en organisant le G20 en 2023 et en cherchant à étendre son influence dans l’océan Indien et à résister au programme chinois des Nouvelles Routes de la Soie (BRI), qui séduit les voisins pakistanais et sri lankais, le parti au pouvoir a contribué à faire de son pays une puissance de premier plan sur la scène internationale. L’émergence de l’Inde comme acteur diplomatique majeur au niveau régional a su réveiller un sentiment de fierté nationale (Perruche, 2024), et l’impression que Modi a su rendre à l'Inde la place qu'elle méritait. Le BJP a d’ailleurs pris soin d’insister sur des succès comme les explorations lunaires, la 4è place de l’Inde aux Jeux asiatiques de 2023 ou son statut de première puissance démographique mondiale, devant la Chine.
Des inégalités et des retards de développement
Mais si l’Inde monte en puissance, elle reste bien moins riche et développée que la Chine. Le PIB chinois approche en effet les 18 milliards de dollars, contre 4 pour l’Inde, alors que l’Inde est légèrement plus peuplée : le PIB par habitant est donc 4 fois inférieur à celui de la Chine, et équivaut à celui de la Côte d’Ivoire.
L’Inde ne bénéfice pas encore du redéploiement des chaînes de valeur à l’échelle de l’Asie, du fait notamment d’un secteur industriel encore insuffisamment développé qui la rend dépendante de la Chine dans ce domaine (Jaffrelot, 2024).
Sa bonne santé économique ne doit pas non plus faire oublier l’inflation et la progression du chômage (qui touche 1/4 des 16-25 ans et n’a jamais été aussi haut depuis les années 1970), le manque de création d’emplois et la persistance de la pauvreté de masse : 800 millions de personnes dépendent de l’aide alimentaire (Schupp, 2023), surtout en milieu rural. Certains secteurs sont en crise, comme la production manufacturière (qui permet à beaucoup de sortir de la pauvreté) ou l’agriculture (qui emploie près de 50% de la population active). Et si l’Inde excelle dans le domaine du numérique et de l’informatique, elle pâtit de l’automatisation de certaines tâches.
Surtout, l’Inde reste un pays très inégalitaire (Bharti et al., 2024), dont la croissance économique profite surtout à la classe moyenne urbaine et aux plus aisés, notamment aux oligarques à qui Modi a octroyé des concessions industrielles et des avantages fiscaux. Modi a su séduire les élites des hautes castes, menacées de déclassement par les mesures de discrimination positive instaurées par le parti du Congrès (Jaffrelot, 2024). Les 1 % les plus riches détiennent aujourd’hui 40 % des richesses et 22 % des revenus du pays, alors que 50 % des Indiens les plus pauvres représentent seulement 15 % des revenus.
Document 3. Un pays toujours plus inégalitaireSources : d'après Bharti et al. (2024), et pages Wikipédia des 18 Lok Sabha successives depuis l’assemblée constituante de 1947. Géoconfluences, 2024. L'émergence de l'Inde, tant sous le Congrès national indien dans sa deuxième phase, plus libérale que socialiste, que sous le BJP, s'est accompagnée d'une forte hausse des inégalités. Les retombées de l'émergence sont mal distribuées. |
→ Lire aussi : Virginie Chasles, « Les inégalités de santé dans les pays émergents, le cas de l’Inde », Géoconfluences, septembre 2022. |
3. Les conséquences internationales d’un troisième mandat Modi
En remportant les législatives, Modi devient le troisième premier ministre à obtenir trois mandats consécutifs après Jawaharlal Nehru. Il pourrait mettre en place un programme reposant sur la poursuite du développement économique et la mise en place d’un État-nation hindou par l’oppression des minorités. Le premier ministre a d’ailleurs promis à l’Inde le statut de troisième puissance économique mondiale d’ici 2027 et l’instauration d’un Code civil unique favorable aux hindous. On craignait donc qu’il modifie la Constitution au détriment des fondements laïcs du pays, ce qu’il ne pourra théoriquement pas faire, n’ayant pas obtenu une majorité suffisante.
Toutefois, les critiques envers Narendra Modi restent timides, car l’Inde apparaît aux Occidentaux comme un partenaire stratégique, leur permettant de s’émanciper de la dépendance à la Chine et constituant un débouché de choix pour ses équipements militaires et industriels.
L’Inde mène en effet depuis plusieurs années une politique de multi-alignement : elle entretient des contacts avec divers pays au gré de ses intérêts, sans nouer d’alliance durable et en refusant toute logique de blocs. D’un côté, l’Inde, membre fondateur des BRICS+, se veut porte-parole du « Sud global » ; elle est membre de l’Organisation de coopération de Shanghaï menée par la Chine ; la Russie est son premier fournisseur d’armes et l’Inde s’est abstenue lors du vote de la résolution du 2 mars 2022 condamnant la guerre en Ukraine. De l’autre, l’Inde fait partie de l’alliance QUAD aux côtés des États-Unis, du Japon et de l’Australie, et elle a signé des accords militaires avec la France.
Narendra Modi devrait aussi chercher à s’imposer dans l’océan Indien, défini comme « vital pour la sécurité et le progrès de l’Inde ». L’Inde tente notamment de renforcer ses capacités militaires marines et de nouer des partenariats avec des petits États insulaires séduits par la Chine et son projet de nouvelles routes de la soie (BRI).
Conclusion
Si Narendra Modi a remporté un troisième mandat consécutif, son parti a subi un recul important et doit s’appuyer sur ses partenaires de coalition pour gouverner. Cette situation pourrait l’amener à adopter une position plus centriste et plus conciliante, ou, au contraire, à compenser cette perte de pouvoir par des postures plus radicales. Le premier ministre pourrait notamment s’estimer légitime à mettre en place son projet de nation hindoue et continuer à renforcer l’image de l’Inde sur la scène internationale et face à la Chine. Ses partenaires internationaux devront alors se positionner face à d’éventuelles atteintes à la démocratie et à la laïcité ou à des tentatives de redécoupage des circonscriptions au profit des États du Nord.
Ces élections pourraient toutefois servir de tremplin aux partis de l’alliance INDIA, qui ont montré leur capacité à renforcer leur base électorale et à séduire une population préoccupée principalement par des enjeux socio-économiques.
Bibliographie
Références citées
- Bharti Nitin Kumar, Chancel Lucas, Piketty Thomas, et Somanchi Anmol (2024), « Inégalités économiques en Inde : le “Raj des milliardaires” est désormais plus inégalitaire que le Raj colonial britannique », World Inequality Database, 19 mars 2024.
- Daubeuf Benjamin (2023), « La Lettre de l’éduc. En Inde, le pouvoir nationaliste censure et réécrit les manuels scolaires », Courrier International, 14 juin 2023.
- Delacroix Guillaume et Landrin Sophie (2024), Dans la tête de Narendra Modi, Actes Sud, 272 p.
- Jaffrelot Christophe (2019), L’Inde de Modi : national-populisme et démocratie ethnique, Fayard 352 p.
- Jaffrelot Christophe (2024), « L’Inde de Modi dans l’année des grandes élections, une conversation avec Christophe Jaffrelot », Le Grand Continent, 25 mars 2024
- Perruche Clément (2024), « Modi est perçu comme celui ayant rendu à l'Inde la place qu'elle méritait », entretien avec Rahul Verma, Les Échos, 19 avril 2024.
- Schupp Andrée (2023), « Inde : les rêves démesurés d’un géant démographique », L’Express, 14 avril 2023
Pour aller plus loin
- Olivier Guillard, Géopolitique de l’Inde, PUF, 2021
- Podcast L’heure du Monde, « Inde : comment Narendra Modi menace la démocratie », avril 2024
- Podcast Cultures monde sur France Culture, série « Inde : la décennie Modi », avril 2024
- « Élections en Inde : l’hégémonie de Modi marque un coup d’arrêt, le BJP en train de perdre la majorité à parti unique », Le Grand continent, 4 juin 2024.
Marie DOUGNAC
Agrégée de géographie, doctorante à l'ENS de Lyon, vidéaste (chaîne Archipel sur Youtube)
Édition et mise en web : Jean-Benoît Bouron
Pour citer cet article :
Marie Dougnac, « Les élections législatives 2024 en Inde : l'instrumentalisation de la religion par un pouvoir nationaliste hindou », Géoconfluences, juillet 2024.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/eclairage/les-elections-legislatives-2024-en-inde-une-instrumentalisation-de-la-religion-par-un-pouvoir-nationaliste-hindou