Les Jeux olympiques de Paris 2024 et leurs effets territoriaux
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Les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024 constituent un méga événement sportif, d’une ampleur impressionnante : plus de 10 000 athlètes, près de 330 épreuves dans plus de 40 sites. Si les enjeux sportifs mobilisent les médias pendant les cinq semaines d’épreuves (du 26 juillet au 11 août puis du 28 août au 8 septembre 2024), les phases précédant et suivant les Jeux mettent plutôt en avant les autres dimensions, selon des enjeux à la fois économiques, sociaux, culturels et politiques. Cette affirmation d’un méga-événement aux effets multiples résulte d’une évolution progressive depuis les premiers jeux modernes à la fin du XIXe siècle.
Dans l'encadré déroulant : tableau chronologique de l’événement Jeux olympiques d’été
Lieu et date | Comités nationaux présents | Participants / dont femmes | Nombre de sports | Nombre d’épreuves |
1896 Athènes | 14 | 241/0 | 9 | 43 |
1900 Paris | 24 | 997/22 | 12 | 79 |
1904 St-Louis | 12 | 651/6 | 13 | 91 |
1908 Londres | 22 | 2008/36 | 13 | 95 |
1912 Stockholm | 28 | 2407/48 | 11 | 101 |
1920 Anvers | 29 | 2626/65 | 18 | 148 |
1924 Paris | 44 | 3089/136 | 14 | 125 |
1928 Amsterdam | 46 | 2883/290 | 14 | 109 |
1932 Los Angeles | 37 | 1333/127 | 14 | 117 |
1936 Berlin | 49 | 3963/331 | 18 | 128 |
1948 Londres | 59 | 4104/390 | 17 | 136 |
1952 Helsinki | 69 | 4955/519 | 17 | 149 |
1956 Melbourne | 72 | 3314/376 | 17 | 151 |
1960 Rome | 83 | 5338/611 | 17 | 150 |
1964 Tokyo | 93 | 5151/678 | 19 | 163 |
1968 Mexico | 112 | 5516/781 | 18 | 172 |
1972 Munich | 121 | 7134/1059 | 20 | 195 |
1976 Montréal | 92 | 6084/1260 | 21 | 198 |
1980 Moscou | 80 | 5179/1115 | 21 | 203 |
1984 Los Angeles | 140 | 6829/1566 | 21 | 221 |
1988 Séoul | 159 | 8397/2194 | 23 | 237 |
1992 Barcelone | 169 | 9356/2704 | 25 | 257 |
1996 Atlanta | 197 | 10318/3512 | 26 | 271 |
2000 Sydney | 199 | 10651/4069 | 28 | 300 |
2004 Athènes | 201 | 10625/4329 | 28 | 301 |
2008 Pékin | 204 | 10942/4637 | 28 | 302 |
2012 Londres | 204 | 10568/4676 | 26 | 302 |
2016 Rio | 205 | 11238/5057 | 28 | 306 |
2020 Tokyo | 205 | 11092/5324 | 34 | 339 |
2024 Paris | 206 | 10500/5250 | 32 | 329 |
Les Jeux olympiques offrent une perspective d’accélération des transformations urbaines mais dans un choc des échelles spatio-temporelles difficile à gérer par les acteurs concernés. Sur le plan spatial, de l’échelle de la mondialisation au micro-local, il est impossible de contenter tous les acteurs (y compris sur un plan sportif, puisque pour les 10 500 athlètes, il n’y a que 340 champions olympiques et souvent une gloire sportive éphémère). Quelle que soit l’échelle concernée, il est difficile de « faire territoire », de susciter l’adhésion de populations plus ou moins concernées, plus ou moins favorisées. Il existe également un choc des échelles temporelles : 15 jours d’épreuves médiatisées (près de 5 semaines avec les jeux paralympiques) mais 20 ans de transformations de la métropole parisienne, bref un événement par essence éphémère mais dont l’empreinte est très forte, tant sur un plan sportif que culturel, touristique, politique et même territorial, si elle est accompagnée de stratégies d’acteurs cohérentes. Sinon, les Jeux olympiques peuvent être parfois associés aux GPII (Grands Projets Inutiles et Imposés), aux stratégies d’éviction (des habitants, parfois des touristes). Ainsi, le collectif « Non aux JO 2024 à Paris » issu de l’ONG ATTAC souligne dès 2017 la distorsion entre une fête de quinze jours et l’ampleur des dépenses et des investissements : coûts financier, écologique, démocratique (décision imposée d’en haut, sans l’aval des populations locales), sans oublier l’ampleur de la communication médiatique pour les masquer (même si la presse française porte un éclairage plus nuancé grâce à sa diversité et le nombre d’enquêtes journalistiques).
Nous proposons, dans une approche resserrée sur l’analyse des sites olympiques dans cette phase de préparation et d’organisation des Jeux, d’étudier les transformations, les dynamiques territoriales à l’œuvre, en questionnant ces effets sur les territoires aussi à bien à une échelle nationale et internationale (en interrogeant l’effet vitrine des JOP) qu’à une échelle régionale et locale (en se concentrant sur une accélération des mutations territoriales). Il s’agira également de poser la question de l’héritage des Jeux, celle que pose le CIO (Comité International Olympique) dans ses récentes recommandations, mais aussi celle qui éclaire la tension entre coûts et bénéfices – sur un temps long – d’un tel événement inscrit dans un temps court.
1. Aux échelles nationale et internationale : un effet vitrine de l’événement sportif
1.1. Un méga-événement sportif d’ampleur mondiale
D’un point de vue géographique, notamment du marketing territorial, c’est bien un effet vitrine qui est recherché, en mettant le focus sur un territoire, un pays, une ville, ici une métropole mondiale, une grande agglomération avec la ville-centre marquée par une forte mise en tourisme et des périphéries plus ou moins intégrées et marginalisées, telle une ville éclatée, aussi bien spatialement que socialement, avec des sites patrimonialisés dans le prolongement de la ville de Paris (à l’image de Versailles) mais aussi ses banlieues industrielles et pavillonnaires – plus banales – plus d’autres concentrant les grands ensembles – défavorisées. À l’image de Paris, la ville-hôte est souvent une ville monde soucieuse de son image, forte de son capital humain et financier, défendant sa capacité organisationnelle (Machemehl, Robène, 2014).
L’ampleur mondiale de l’événement Paris 2024 est renforcée par le choix des sites avec les épreuves de surf organisées à Tahiti sur la vague de Teahupo, une manière implicite d’impliquer toute la nation, y compris l’outre-mer, tout en validant un argument sportif sur la puissance et la régularité de la vague pour le prestige de l’épreuve.
1.2. Un événement national qui mobilise au-delà de Paris
Le choix des sites olympiques fut parfois compliqué, à l’image du surf qui fut avant le choix de Tahiti d’abord pressenti à Biarritz, ou même en Bretagne (pointe de la Torche). Tout aussi compliqué fut le choix pour le tir sportif : pressenti à la Courneuve sur un site coûteux à dépolluer et abandonné en 2022, il est finalement prévu au centre national de tir sportif de Châteauroux, une petite ville de 43 000 habitants à 270 km au sud de la capitale (encadré 1).
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Outre ces deux cas particuliers, les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 apparaissent comme des jeux multiscalaires, parfois disséminés sur tout le territoire français, notamment pour plusieurs sports collectifs, en profitant de stades de football modernisés pour l’Euro 2016, dans sept villes : Lyon, Marseille, Nice, Nantes, Bordeaux et Saint-Etienne pour le football, plus Lille et son stade polyvalent pour le basket et le handball. Comme le Stade de France est déjà utilisé pour d’autres disciplines que le football, celui-ci est accueilli dans des grands stades de province. Parfois ce sont les contraintes géographiques inhérentes à certains sports qui poussent à délocaliser des épreuves olympiques comme dans les sports nautiques nécessitant la présence de la mer : la voile est accueillie à Marseille en appui sur un projet local de démocratisation du nautisme.
Document 1. Carte des sites olympiques des Jeux olympiques de Paris 2024Source : Comité organisateur des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Cliquez ici pour afficher ou télécharger la carte en résolution maximale. |
Cette logique de dispersion est d’ailleurs encouragée par le Comité international olympique (CIO) pour adapter les exigences olympiques aux besoins des villes hôtes, en utilisant les infrastructures existantes dans des villes plus éloignées, notamment pour Paris 2024 par les sites labellisés CPJ (centres de préparation aux jeux, servant aux entraînements), plus de 1 000 en France dispersés dans 98 départements.
1.3. Un événement entraînant un mouvement de contestations
Face à ces forces mobilisées et à cet effet vitrine recherché, les critiques des méga-événements sportifs se multiplient depuis plusieurs olympiades, surtout au vu des échecs partiels des jeux passés. Entre l’échec reconnu des Jeux d’Athènes en 2004 et la réussite toute aussi reconnue de ceux de Barcelone en 1992, il existe toute une variété de situations, entre les demi échecs de Rio 2016 ou de Montréal 1976 et les demi réussites de Londres 2012 ou de Tokyo 2020.
→ Lire aussi : Raphaël Languillon-Aussel, « Tokyo, ville globale olympique : de l’échec du projet de 2016 au succès de la candidature de 2020 », Géoconfluences, octobre 2017. |
Sans analyse approfondie de chacune des situations, le premier cas est associé à un spectre d’un héritage négatif, voire d’une situation économique dégradée : infrastructures sportives très chères, avec fort dépassement pour les achever à temps, idem pour les équipements plus génériques (certes utiles comme dans les transports pour moderniser une ville asphyxiée, mais très coûteux et parfois surdimensionnés), mais surtout progressivement abandonnés. Pourtant, il convient de le mettre en perspective avec l’ensemble des périodes, avant pendant et après les jeux, sur un temps long, associant héritages matériel et immatériel, Athènes ayant par ailleurs conforté son image de ville touristique et de métropole moderne (Polychroniadi, 2022, p. 71–95). Cet héritage négatif peut être constaté pour d’autres jeux olympiques, plus récents, largement étudiés également, tels les travaux de Judith Audin sur les Jeux de Pékin en 2008, ceux de Marta Lotto sur les Jeux d’hiver de Turin 2006, qui révèlent les contradictions urbaines derrière l’événement, notamment quant à la préparation des jeux associée à des logiques de dépossession (démolitions, déplacement de populations). En France, plusieurs chercheurs ont analysé cette difficulté à construire des projets urbains olympiques cohérents et acceptés localement, mais surtout cette diversité d’accompagnement des candidatures (Augustin et Gillon, 2021), valorisant parfois un modèle d’équilibre comme pour les Jeux de Barcelone en 1992 avec leur approche holistique de l’urbanisme olympique (Machemehl et Robène, 2014). La réussite de ces jeux apparaît souvent comme une exception tant cette approche planificatrice s’est heurtée depuis à des difficultés et des tensions comme à Pékin en 2008 ou Rio en 2016 avec de fortes contestations locales suite à des dérives et des tendances propres au gigantisme. Ce type de critiques est renforcé ces dernières années quant à l’organisation d’autres méga-événements comme les coupes du monde de football ou de rugby (Qatar 2022 en particulier). Il tend à provoquer même un recul des candidatures.
→ Lire aussi : Pascal Gillon, « Les Jeux olympiques de Rio 2016, un héritage mais au profit de qui ? », Géoconfluences, 6 juillet 2016. |
Document 2. Tableau des candidatures : devenir une ville olympique depuis 1980
Année olympique | Nombre de candidatures au départ | Nombre de candidatures abouties | Ville désignée hôte |
1980 | 2 | 2 | Moscou |
1984 | 1 | 1 | Los Angeles |
1988 | 2 | 2 | Séoul |
1992 | 7 | 6 | Barcelone |
1996 | 6 | 6 | Atlanta |
2000 | 7 | 5 | Sydney |
2004 | 11 | 5 | Athènes |
2008 | 10 | 5 | Pékin |
2012 | 9 | 5 | Londres |
2016 | 7 | 4 | Rio |
2020 | 5 | 3 | Tokyo |
2024 | 5 | 2 | Paris |
Source : olympics.com
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En conséquence, de nouvelles recommandations sont promues par le CIO à travers son agenda 2020 adopté en 2014, mais dont les Jeux olympiques de Paris 2024 sont les premiers à appliquer les principes, basés sur la notion d’héritage : il s’agit principalement de préparer l’avant et surtout l’après, d’éviter les éléphants blancs – ces équipements surdimensionnés et abandonnés après la quinzaine olympique – mais aussi « décélérer », faire reculer le gigantisme, préparer une meilleure analyse des budgets, susciter l’adhésion des populations (y compris par l’organisation d’un referendum devenant a priori obligatoire à partir des Jeux 2032). L’agenda 2020 du CIO invite « les villes candidates potentielles à présenter un projet conforme aux besoins de planification de long terme sur les plans économique, social et environnemental ». Nous allons désormais voir comment s’applique à Paris 2024 cette réflexion sur l’inscription des dépenses dans un projet urbain.
2. Aux échelles régionale et locale : une occasion d’accélérer des mutations territoriales
2.1. Les Jeux olympiques de Paris 2024 et la métropole parisienne
L’accueil des sites olympiques est pensé à une échelle régionale, dans une optique de relance des dynamiques d’attractivité mais aussi pour repenser la vie des franciliens, en appui sur les projets de la métropole du Grand Paris. L’idée est de créer une symbiose entre les aménagements olympiques et ceux de la métropole parisienne, dès la candidature portée en catalyseur du projet du Grand Paris. Les Jeux olympiques sont défendus comme des outils essentiels à la construction métropolitaine, c’est-à-dire une ville extravertie, compétitive et ouverte sur le monde, mais aussi réconciliée avec sa banlieue et répondant à la demande de logements et de services, notamment de transports (les lignes du Grand Paris Express devant autant desservir les sites majeurs du Grand Paris que les divers espaces périphériques, avec des quartiers de gares devenant des pôles de développement associant logements et bureaux). Le problème reste le déficit de gouvernance, au contraire de la candidature londonienne pilotée par la seule Greater London Authority déjà bien installée dans le projet urbain : les lois Matpam en 2014 et NOTRe en 2015 n’ont pas permis de clarifier le rapport entre les collectivités traditionnelles et la nouvelle métropole du Grand Paris qui évolue depuis plusieurs années vers une logique de guichet. En fait, c’est l’État qui reste le pilote principal pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, notamment à travers la Solideo, plus les collectivités locales concernées notamment en Seine-Saint-Denis puisque, selon Alain Bourdin, la dimension métropolitaine s’exprime dans trois thèmes : logement (en direction des classes moyennes qui ne peuvent plus acheter dans Paris), espace public (reconquête des berges de Seine dans Paris ou plus au nord et à l’ouest) et transports (telle une réorganisation profonde de la mobilité francilienne).
Sur ce dernier point, le grand chantier est le Grand Paris Express avec ses lignes nouvelles (15 à 18 plus le prolongement de la ligne 14), ses 68 nouvelles gares, supports de nouveaux quartiers évitant la logique de la ville-dortoir et même cherchant à redynamiser des secteurs entiers de la banlieue parisienne. Toutefois, devant les difficultés pour achever la majorité des projets du Grand Paris Express pour l’été 2024, les tensions dans l’organisation des transports pour les Jeux se multiplient depuis 2022, notamment pour répondre à l’objectif de transporter 100 % des spectateurs par les transports en commun, soit une estimation de 12 millions de voyageurs par jour (contre 7 à 8 millions habituellement chaque été). Sont alors prévus un budget supplémentaire par la Région et par l’État, plus de rames, plus de conducteurs (touchant une prime « jeux olympiques »), non sans tension comme à la RATP.
Le second dossier prioritaire en Île-de-France, de façon générale et pour la réussite des jeux en particulier, c’est le logement et l’habitat (intégrant alors les espaces publics, notamment les espaces verts), au-delà encore le cadre de vie, mais aussi l’image globale du territoire, en interne et en externe. Deux opérations sont au cœur des enjeux urbains : le village olympique et le « cluster des médias ». Construit en bordure du parc de la Courneuve pour environ 1 500 journalistes, ce dernier est amené à devenir un quartier résidentiel avec 1 400 logements, érigé en « cité-jardin du XXIe siècle » selon la Solideo. Ce ne sera pas pour 2024 mais à moyen terme, sans garantie de succès ni de greffe avec les autres espaces urbains, d’autant que des débats ont agité la phase de projet et de réalisation, que ce soit sur la densité urbaine ou le risque de gentrification.
Par ailleurs, les Jeux olympiques sont évidemment associés à des équipements sportifs, notamment ceux pour les cinq semaines de compétition, selon plusieurs logiques de localisation à l’échelle de la métropole parisienne, puisque de grands équipements sportifs nouveaux sont prévus en périphérie : arénas, piscine olympique, etc. Le cas de la piscine olympique est emblématique des débats qui animent les grands projets d’aménagement sportif : prévue à Saint-Denis près du Stade de France pour toutes les épreuves de natation avec sa jauge de 17 000 places, d’un coût de 68 millions d’euros dans le dossier de candidature (potentiellement porté à 260 millions dans un rapport de l’inspection des finances en avril 2018), elle est finalement maintenue sur ce site mais dans une jauge réduite à 5 000 places pour rester dans le budget, pour 174 millions d’euros, tout en prévoyant une construction écologique grâce à sa charpente et son toit pourvu de panneaux solaires. Par ailleurs, les négociations entre le comité organisateur et le propriétaire de la Défense Arena de Nanterre aboutissent à l’accueil des épreuves de natation grâce à une piscine provisoire. Cet équipement accueillant les matches de rugby du Racing 92 était pressenti pour les épreuves de gymnastique, voire les finales du handball.
Outre une piscine provisoire à Nanterre, la périphérie parisienne accueille plusieurs grands équipements éphémères dont le site d’escalade au Bourget : cet ancien complexe sportif est rénové avec deux murs d’escalade indoor amenés à rester après les Jeux, plus quatre murs en extérieur dont trois dédiés à la compétition olympique, démontables et réutilisables ailleurs. Mais la concentration des grands équipements éphémères se situe dans Paris, à commencer par la nef du Grand Palais qui doit accueillir les épreuves d’escrime et de taekwondo, suite à de lourds travaux de rénovation. Les Jeux olympiques apparaissent ainsi comme un premier moment de valorisation de ce chantier, dans un site patrimonial emblématique (construit pour l’exposition universelle 1900), avant la réouverture des galeries nationales et du Palais de la Découverte prévue respectivement pour 2025 et 2026. Tout près de là seront installés des équipements éphémères dans des espaces publics, précisément la place de la Concorde pour les nouveaux sports urbains : il existe en effet des logiques socio-sportives pour intégrer ce type de sport. Après l’escalade intégrée aux JO de Tokyo, les Jeux olympiques de Paris accueillent pour la première fois le skateboard, le breakdance et le BMX-freestyle, symboles de renouvellement générationnel et propice au relais sur les réseaux sociaux. Le BMX est par ailleurs accueilli en périphérie dans l’un des nombreux sites franciliens (encadré 3).
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L’accueil des Jeux bouscule l’agenda des collectivités quant à leurs projets d’équipements sportifs, et peut redéfinir ces mêmes projets, comme pour la grande Aréna prévue depuis longtemps par la Mairie de Paris en direction du basket et du handball de haut niveau (respectivement pour le Paris basket et le PSG handball). Prévue en 2018 dans le parc de Bercy à côté de l’Accor Aréna avec plus de 9 000 places, elle est finalement relocalisée – faute de parcelles suffisantes disponibles – dans le nord de la capitale, près de la Porte de la Chapelle, dans le cadre de la rénovation d’un quartier défavorisé, avec une grande salle de 8 000 places (portée à 8 500 spectateurs en cas de concerts-spectacles), à laquelle sont accolés deux gymnases et des salles de réunion pour les clubs locaux. Mais c’est surtout le département voisin de la Seine-Saint-Denis qui est concerné par ces ambitions urbaines.
2.2. Le cas emblématique de la Seine-Saint-Denis, « au-delà du remède miracle »
Ce département est choisi dès les prémices de la candidature pour bénéficier d’une concentration de sites olympiques, qu’ils soient sportifs ou logistiques, avec le village des athlètes et le village des médias, grâce à une convention entre la ville de Paris et le département de la Seine-Saint-Denis dès le 23 juin 2016. Environ 80 % des chantiers de la Solideo se concentrent dans ce département et nombreux sont ceux qui croient en la chance que représente l’organisation des Jeux olympiques Paris 2024 pour la transformation de ce territoire, précisément dans le passage d’un territoire délaissé à un territoire favorisé. Certains (élus, techniciens, experts, habitants) y voient une simple transformation de surface et d’image, d’autres revendiquent des espoirs de transformation durable pour ce territoire marqué par la désindustrialisation, la concentration de grands ensembles et leurs populations défavorisées (le département a un taux de pauvreté de 28 % en 2021, soit le double de la moyenne nationale). Les Jeux olympiques Paris 2024 s’inscrivent ici dans un contexte bien singulier, à la fois contradictoire et fertile, entre déficit d’image et laboratoire d’innovation urbaine et sociale (Bourbillères et al., 2023). Des élus comme le président socialiste du conseil départemental, Stéphane Troussel, natif de Saint-Denis et impliqué de longue date pour revitaliser cette banlieue nord de Paris, ainsi que l’ancien maire communiste de Saint-Denis Patrick Braouzec et l’actuel maire Mathieu Hanotin, veulent prendre appui sur cette population jeune, mais aussi attirer des classes moyennes. Ils expliquer vouloir embellir le cadre de vie et la vie sociale par les équipements sportifs laissés en héritage pour les habitants, sans oublier les espaces publics qui les entourent (passerelles piétonnes, pistes cyclables, espaces verts). Après les travaux dont a bénéficié le territoire pour la coupe du monde 1998 (Stade de France, couverture de l’A1, gares RER, voies piétonnes, etc.), l’idée est selon Patrick Braouzec d’ajouter « un deuxième étage à cette fusée avec l’organisation des JO deux décennies plus tard […] Les jeux sont l’occasion pour les populations de s’inscrire dans un projet lié à leur territoire » (Collectif, 2024).
Néanmoins, à une échelle microlocale, cette vision est loin d’être partagée par tous, y compris pour des opérations d’envergure comme le village olympique censé répondre aux besoins de logement en quantité et en qualité.
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Bien sûr, cette contestation n’est pas spécifique à l’organisation des Jeux olympiques et paralymiques, mais elle trouve son point d’orgue entre les défenseurs et les opposants de l’olympisme (Lindgaard, 2024). L’État français trouve la parade politique dès l’année de candidature puisque la loi olympique du 26 mars 2018 impose la cour administrative d’appel de Paris comme premier et dernier recours des contentieux en lien avec les Jeux olympiques afin de ne pas bloquer l’avancée des chantiers. Ce type de procédure n’empêche pas l’organisation de contestations, de revendications multiples : ce rapport de force a déjà bien été documenté dans la presse traditionnelle (voir par exemple l’article « Du béton et des jeux » de Sébastien Billard dans l’Obs du 29 juillet 2021) et dans la presse alternative notamment via les travaux de la journaliste responsable du pôle écologie à Médiapart : elle parle de violence urbaine et olympique, de dépossession, d’extractivisme, d’héritage négatif (Lindgaard, 2024).
C’est particulièrement tendu quant à l’artificialisation des sols, comme dans le quartier Pleyel, un quartier populaire de Saint-Denis coupé du reste de la ville par l’autoroute A86, situé près du village olympique, dont la desserte doit être améliorée par un nouvel échangeur pour des questions d’efficacité et de sécurité dans le transport des athlètes. Même si cet échangeur est associé à la fermeture d’autres bretelles aux portes de Paris, la dégradation de la qualité de l’air impactée localement par l’aménagement rend le discours écologique plus que contradictoire pour les habitants, d’autant qu’une école primaire existe à proximité et que ces travaux sont déconnectés des besoins réels des habitants. Ces derniers dénoncent l’absence de démocratie locale, perçoivent les jeux comme une sorte d’alibi à la transformation du quartier, accélérée grâce aux procédures urbanistiques simplifiées. Dès lors, ils s’organisent avec des écologistes ou d’autres riverains proches pour monter des collectifs et associations mais aussi des mini « ZAD ». Parmi les collectifs, citons Saccage2024 qui dénonce la bétonisation et la gentrification associés aux projets d’équipements liés aux Jeux olympiques. Parmi les ZAD, citons la « JAD » (Jardins À Défendre) d’Aubervilliers : la piscine, servant d’entraînement aux épreuves de water-polo, avec son solarium complétant l’artificialisation du lieu, remplace les jardins des Vertus, des jardins ouvriers cultivés depuis 1935 sur près de 4 000 m² défendus âprement par les propriétaires des parcelles, des riverains et des militants écologistes. Organisés via une manifestation d’ampleur en avril 2021 du centre-ville aux jardins, ils se mobilisent avant d’être finalement expulsés en novembre 2021, n’obtenant que la suppression du solarium par une action judiciaire en juillet 2022 (Clerval et Wojcik, 2024) : les travaux se sont achevés en mai 2024. Ils questionnent de façon plus globale la tension entre l’événementiel et la transformation durable des territoires au-delà de la Seine-Saint-Denis, donc l’héritage.
Document 3. Le chantier du centre aquatique olympique à Saint-Denis, en juin 2022Cliché d’Edoirefaitdel'art, licence C.C. (source). |
3. La question de l’héritage olympique : coûts et bénéfices pour les territoires
L’organisation de grands manifestations publiques demande toujours de forts investissements, surtout dans le contexte de compétition internationale des villes olympiques : « Au terme d’un processus d’enchère où les villes candidates offrent les meilleures conditions d’accueil pour espérer emporter la mise, un seul candidat l’emporte mais au prix le plus élevé : en économie on parle de modèle des enchères et de la malédiction du vainqueur, celui-ci n’ayant pas toutes les informations pour estimer le coût final » (Augustin et Gillon, 2021). Il existe souvent de nombreux coûts cachés ou sous-évalués qui font grimper la facture globale des jeux, provoquant parfois des dépassements importants (jusqu’à plus de 28 milliards d’euros pour les jeux de Pékin en 2008, document 4). Sans parler des dépassements, la facture globale des jeux est souvent très élevée, parfois astronomique comme à Sotchi 2014 : 37 milliards d’euros dépensés en Russie pour accueillir des jeux d’hiver dans une station balnéaire et des stations sous-équipées.
Document 4. Budget d’organisation des Jeux olympiques, écart entre le prévisionnel et le budget réel estimé (2000–2024)
Milliards d'euros | Sydney 2000;Athènes 2004;Pékin 2008;Londres 2012;Rio 2016;Tokyo 2020;Paris 2024 | true | ||
Budget prévisionnel | 3;5.3;2.6;4.8;9;10.5;3.2 | #cccccc | ||
Budget réel (estim.) | 5.5;10;31;11;16.5;12;? | #e31e51 |
Source : Aubin, 2024
Pour Paris 2024, le maître mot du comité organisateur est la sobriété, en appui sur la formule marketing « les jeux financent les jeux », avec des recettes issues du sponsoring, de la billetterie (10 millions de billets pour Paris 2024, contre 11 millions à Londres 2012 et 8,5 millions à Atlanta 1996 qui restent les meilleurs résultats), de la contribution du CIO (notamment issus des droits de retransmission télévisée), que complètent les contributions des pouvoirs publics. Un dernier poste de recette est celui du marchandisage, qui dépend à la fois des services marketing en amont (qualité des produits estampillés, politique commerciale, succès populaire) et d’une logique de commémoration post-événement (souvenirs prisés par les collectionneurs, entretien du succès populaire).
Quant aux dépenses, elles sont de trois ordres : le comité organisateur et son enveloppe de 4,4 milliards d’euros, la Solideo pour une enveloppe similaire, financée à hauteur de 1,3 milliards d’euros par l’État (plus 170 millions de la Mairie de Paris, autant de la région Île-de-France, 85 millions du département de la Seine-Saint-Denis, 44,3 millions de l’EPCI Plaine Commune, 24,7 millions de la Métropole du Grand Paris, presque autant de la Mairie de Marseille, etc.). Les budgets ont été sous-estimés au moment de la candidature, par exemple celui du Comité organisateur estimé à 3,2 milliards d’euros, soit près de 40 % inférieur à son évaluation cinq ans plus tard. En fait, c’est plus le périmètre des dépenses qui pose question, comme à Londres où les experts se sont affrontés sur le montant du dépassement.
De même, l’épineuse question des effets socio-économiques et des retombées positives d’un tel événement n’est pas tranchée, malgré les nombreuses études. Une des plus reconnues est celle du CDES de Limoges, accessible en ligne. Elle porte une réflexion intéressante sur les effets touristiques : l’évaluation des dépenses des visiteurs en Île-de-France au moment des Jeux porte sur un montant de 2,7 milliards d’euros et repose sur des données compilées (du comité organisateur des Jeux, du comité régional du tourisme, de l’office du tourisme de Paris ou encore de l’observatoire pour la recherche sur les méga-événements qui a tiré un bilan des JO de 2012 et 2016). Elle identifie au moins cinq catégories de visiteurs : les spectateurs, la famille olympique, les médias, les volontaires et les sponsors. Mais elle intègre aussi un effet d’éviction, dû aux nuisances perçues par les touristes non sportifs (difficultés et inflation des tarifs d’hébergement, congestion des réseaux de transport public, saturation de certains espaces, inaccessibilité pour des sites patrimoniaux mobilisés pour les épreuves olympiques, insécurité, etc.). Cet effet est difficilement quantifiable, surtout a priori, notamment parce que les touristes peuvent soit décaler temporellement leur venue en amont ou en aval, soit annuler leur visite pour une autre destination. Du coup, les études retiennent soit plusieurs taux d’éviction comme celle de 2016, soit un taux assez élevé, de 22 % pour l’étude 2024, tout en intégrant un effet prix puisqu’en moyenne, les touristes olympiques dépensent plus que les autres touristes.
Par ailleurs, d’autres travaux tentent une approche plus globale mais toujours liée aux défenseurs de l’olympisme, tels le Centre d’Étude de l’Olympisme à Lausanne, notamment autour du professeur Chappelet, auteur d’un tableau synthétique (document 5).
Document 5. Tableau récapitulatif des impacts des Jeux olympiques
Impact |
Avant (8 ans) |
Pendant (2 mois) |
Après (4 ans) |
Probable |
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Improbable |
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/ |
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Source : Chappelet, 2016, p. 127.
L’évaluation est encore plus difficile pour les autres enjeux : sécuritaires, politiques, symboliques en matière d’identité et d’attractivité du territoire. Au-delà de l’affichage promu par les organisateurs des méga-événements sportifs, il faut une prudence méthodologique, une précaution sémantique (à l’images des chercheurs anglophones qui distinguent heritage, legacy et impact), une vision multiscalaire bien utile en géographie.
Conclusion
En conclusion, nous rejoignons les géographes Jean-Pierre Augustin et Pascal Gillon qui parlent des Jeux olympiques et paralympiques comme d’un « événement spatial qui laisse des traces », « qui nécessitent la construction d’équipements spécifiques de pratique sportive, d’hébergement et de communication qui modifient l’image des villes » (Augustin et Gillon, 2021). Certes, les Jeux olympiques apparaissent comme une occasion rare, voire unique, de repenser un territoire à différentes échelles. Plusieurs perspectives positives apparaissent quant à cet héritage : absence d’éléphants blancs grâce à des infrastructures adaptées ou temporaires, exposition d’un savoir-faire français en matière de construction, mise en place d’infrastructures lourdes qui doivent devenir des facteurs d’attractivité, de mobilité, d’accessibilité, c’est-à-dire améliorer la qualité de vie des habitants, rééquilibrer le dynamisme entre Paris et sa périphérie, bref insérer le projet sportif dans un projet de territoire métropolitain.
Mais, avec ou sans les Jeux, cela reste difficile à Paris compte tenu des tensions dans la gouvernance métropolitaine (Grand Paris, région Île-de-France, ville de Paris). De même, laisser un héritage positif à Paris 2024 semble difficile à anticiper, en particulier pour les équipements sportifs questionnant leur potentiel devenir et leurs futurs usagers, laissant présager une dynamique sportive renforcée avec un engouement pour les nouveaux sports, mais dans une réelle dépendance aux résultats sportifs et à la médiatisation qui y est associée. Certains parlent même de sport washing (Blough, 2020) : les Jeux sont une occasion de promouvoir les vertus du sport (sociales, éducatives) mais il n’existe pas de vertus intrinsèques, et surtout le sport reste le reflet de la société, avec ses côtés négatifs (violence des supporteurs, quête de performance et ses logiques d’exclusion, jeux paralympiques en décalage, avec une billetterie encore délaissée en juin 2024 malgré un léger effet de rattrapage). Cet impact social reste flou même si le CIO et le comité organisateur valorisent des jeux renouvelés, plus ouverts, plus accessibles, valorisant plus les aspects culturels dans un esprit coubertinien (qui associait sport et anciennes épreuves culturelles et artistiques, réactivé par la célébration du centenaire des JO de Paris 1924).
Bibliographie
Références citées
- Aubin Lukas, 2024, Sport power, le sport : nouvel atout géopolitique pour les villes françaises ? Autrement, 160 p.
- Augustin Jean-Pierre et Gillon Pascal, 2021, Les Jeux du monde : géopolitique de la flamme olympique, Armand Colin, 224 p.
- Blough David, 2020, Sporwashing, que sont devenues les valeurs du sport ? éd. Rue de l’échiquier, 96 p.
- Bourdin Alain, Dang Vu Hélène, Ldt Joël, 2023, Grand Paris olympique, premier tour de pistes, éd. Archibooks, 132 p.
- Bourbillères Hugo et al., 2023, « Promesse olympique : nouveau départ pour la Seine-Saint-Denis ? » Projet, n° 394, p. 14–18.
- Chappelet Jean-Loup, 2016, Jeux olympiques, raviver la flamme, PPUR, 140 p.
- Clerval Anne et Wojcik Laura, 2024, Les naufragés du Grand Paris Express, la découverte, 252 p.
- Lindgaard Jade, 2024, Paris 2024 une ville face à la violence olympique, éd. Divergences, 168 p.
- Machemehl Charly et Robène Luc, 2014, « L’olympisme et la ville. De la candidature à l’héritage », STAPS n° 105, p. 9–21.
- Polychroniadi, 2022
Pour aller plus loin
- Attali Michaël (dir), 2021, Héritage social d’un événement sportif : enjeux contemporains et analyses scientifiques, Presses universitaires de Rennes, 242 p.
- Attali Michaël et Viersac Mathys, 2021, « Discuter l’héritage social et culturel des grands événements sportifs. Une revue de littérature internationale », STAPS n°134, p. 113–136.
- Augustin Jean-Pierre, 2007, « Compétitions internationales et grands sites sportifs », in : Géographie du sport : spatialités contemporaines et mondialisation, Armand Colin, 224 p.
- Baudry Rocquin, 2017, « Faut-il financer les JO à Paris ? », in : Le sport en France : histoire, économie et sociologie, Bréal, 144 p. (p. 75–91).
- Bourg Jean-François et Gouguet Jean-Jacques, 2021, « les retombées économiques du sport » in Socio-économie du sport : une analyse critique, Presses universitaires de Limoges, 256 p.
- Callède Jean-Paul, 2018, « Paris 2024, quel projet ? Quels enjeux ? », Cahiers français, mars-avril 2018, p. 101–106.
- Chaix Pïerre, 2018, Les jeux olympiques de 1924 à 2024 : impacts, retombées économiques et héritage, L’Harmattan, 246 p.
- Chanavat Nicolas, Richard Arnaud et Waquet Arnaud, 2021, Les défis de l’olympisme, entre héritage et innovation : approches historique, sociale et managériale du mouvement olympique, INSEP, 243 p.
- Clastres Patrick, Dietschy Paul et Laget Serge, 2004, La France et l’olympisme, association pour la diffusion de la pensée française.
- Collectif, 2024, « Géopolitique de l’olympisme », Hérodote n° 192, 160 p.
- Collectif, 2024, « Les jeux ont-ils perdu la flamme ? », Le 1 hebdo, n° 480, 24 janvier 2024.
- Faure Alexandre, 2021, « Les Jeux sont-ils l’apanage des villes globales ? Histoire et géographie d’un événement concentré », carnet OGGC (Olympics Games and Global Cities), décembre 2021.
- Iosa Ioana, Lallement Emmanuelle, Rozenholc-Escobar Caroline, 2022, Le pérenne et le temporaire dans la fabrique urbaine : la place des grands événements sportifs et culturels contemporains, L’Harmattan, 202 p.
- Lefebvre Sylvain et Roult Romain (dir.), 2013, Les nouvelles territorialités du sport dans la ville, Presses Universitaires du Québec, 222 p.
- Loudcher Jean-François, Soulier Pauline et Suchet André, 2023, Héritages olympiques et patrimoine des événements sportifs, Presses universitaires de la Méditerranée, 362 p.
- Mauchien Ludovic, 2023, JO 2024 : participer ou gagner ? Comment le sport français doit faire sa révolution, 4Trainer, 532 p.
- Merle Stéphane, 2007, « Politiques sportives en région stéphanoise : réflexion sur la temporalité des territoires sportifs », in Giban David et Holz Jean-Marc (dir.), Les territoires du sport entre politiques et pratiques, p. 35–57
- Morteau Alexandre, 2024, « Paris 2024 : récit d’une candidature », Pouvoirs n° 189, p. 109–118.
- Terret Thierry, 2020, Balades olympiques : le chemins politiques, L’Harmattan, 239 p.
- Terret Thierry, 2020, Balades olympiques : le chemins économiques, L’Harmattan, 128 p.
- Traganou Jilly, 2016, Designing the olympics: representation, participation, contestation, Routledge, 348 p.
Mots-clés
Retrouvez les mots-clés de cet article dans le glossaire : gentrification | marketing territorial | métropolisation | métropolisation et inégalités | mise en tourisme | sobriété | territoire | ville durable.
Stéphane MERLE
Docteur en géographie, université de Saint-Étienne
Édition et mise en web : Jean-Benoît Bouron
Pour citer cet article :
Stéphane Merle, « Les Jeux olympiques de Paris 2024 et leurs effets territoriaux », Géoconfluences, juillet 2024.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/eclairage/les-jeux-olympiques-de-paris-2024-et-leurs-effets-territoriaux