Complément 1. Le système urbain indien
Le premier système urbain indien remonte à l'empire moghol, durant la période médiévale, quand, sur les trois quarts de l’espace indien, la maîtrise du territoire est assurée par les villes. Lorsque les Britanniques prennent le contrôle du sous-continent, leur administration continue de s’appuyer sur les différents centres déjà en place et développe trois grandes métropoles portuaires, capitales de leur empire indien, Madras, Bombay et Calcutta, au détriment des autres villes du système. Durant la première moitié du XXe siècle, Delhi reprend un statut de capitale nationale, appuyé sur le nouveau quartier planifié de New Delhi. Cette restructuration de la trame urbaine se poursuit tout au long du XXe siècle et stabilise le système.
Depuis l’accès à l'Indépendance se produit un rééquilibrage progressif des sous-systèmes urbains régionaux en ce sens que les écarts entre le développement très important des plus grandes métropoles et le reste des villes indiennes se réduit. Il en résulte la forme actuelle du système urbain indien.
(MCD), avril 2015.
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Complément 2. Le système urbain russe
Moscou, la ville-capitale et siège du pouvoir fait figure de capitale macrocéphale dans le système urbain russe. L’héritage de la période soviétique est important, car Moscou commandait alors tous les développements urbains dans le cadre d'un espace de développement autarcique.
Le système urbain russe compte aujourd’hui 15 villes de plus d'un million d'habitants. Moscou compte 12 millions d'habitants et Saint-Pétersbourg, la deuxième ville, seulement 5 millions. Ce déséquilibre s’explique par l’héritage du fonctionnement du système urbain à l’époque soviétique : toutes les autres villes, même les plus grandes, n'étaient conçues que comme des agrégats de combinats industriels et comme lieu de résidence de la main d'œuvre nécessaire. Ainsi, à la fin des années 1980, la grande ville soviétique différait profondément de la grande ville occidentale (Marchand, 2001). Chaque unité territoriale de l'Union avait son centre, mais ce pôle était réduit à la surveillance administrative et à des fonctions universitaires et hospitalières ; ses compétences ne débordaient pas sur les unités voisines. On avait ainsi une sorte d' « égalitarisme spatial », dans lequel même les grandes villes millionnaires centres d'oblast n'exerçaient pas plus d'influence que des villes hiérarchiquement et démographiquement inférieures. Seules émergeaient Novossibirsk (pôle scientifique de premier ordre) et Leningrad (pôle scientifique et culturel).
La nouvelle Russie post-1991 n'a pas vraiment rompu avec cette tradition. Seules quelques rares villes à l’image de Saint-Pétersbourg et de Novossibirsk atteignent le rang de métropole. Or, dans un monde globalisé où les métropoles et leurs régions sont des acteurs de l'économie mondiale, et compte tenu de la vastitude de l’espace russe, le pays ne peut être animé par une seule métropole de rang international. La présence d'un certain nombre de métropoles extérieures à proximité des frontières de la Russie peut conduire des régions frontalières russes à passer sous l'influence économique de ces centres métropolitains (Riga, Tallin, Helsinki, Istanbul, voire, à terme, Kiev, à l'ouest ; Sapporo, Harbin, à l'est). Des villes pourraient cependant être candidates aux fonctions de métropole, par exemple, à l'ouest, Nijni Novgorod, Kazan, Novossibirsk, voire Rostov au sud. À l'est, le poids démographique d'Irkoutsk, de Khabarovsk et de Vladivostok semble insuffisant. Mais au moins deux obstacles freinent les dynamiques de métropolisation : l'hypercentralisation moscovite, le fractionnement de l'espace économique russe.
(ST), février 2005. Dernière modification (LF) en juillet 2021.
Source
- Pascal Marchand, Métropoles et développement économique en Russie - Rubrique Papers du Pôle d'Études des Politiques Sociales et Économiques (PEPSE).
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