Trames et continuité écologique
En écologie, le principe des trames définit un espace en réseau destiné aux espèces vivantes, en particulier à la circulation de la faune. Les écologues ont fait le constat que la fragmentation écologique peut non seulement réduire le nombre ou la taille des habitats disponibles, mais aussi réduire la connectivité entre les habitats. Or le déplacement est indispensable à la plupart des espèces animales, pour se nourrir, se reproduire ou essaimer par exemple.
Les trames vertes et bleues sont une réponse à la fragmentation écologique visant à reconstituer la connexion entre les écosystèmes. S’inspirant de ce modèle initial, un foisonnement d’autres trames a été élaboré pour mettre l’accent sur des thématiques précises :
- Les trames noires concernent la pollution lumineuse : il s’agit de mettre en réseau des espaces sans éclairage artificiel.
- Les trames brunes concernent la conservation des sols, face à l’artificialisation et la fragmentation spatiale des sols naturels.
- Les trames blanches concernent le bruit et la pollution sonore, en ménageant des « continuités écologiques silencieuses » (IEES). Il s’agit d’intégrer la question du bruit, et plus généralement du son, dans la façon de penser les paysages.
- La trame turquoise est liée spécifiquement aux zones humides.
- La trame olfactive concerne le système olfactif très développé chez de nombreuses espèces vivantes. Elle vise les perturbations créées par des activités humaines qui peuvent perturber le déplacement de ces espèces. Des mesures de bruit participatives permettent aux chercheurs de collecter des données via l’application mobile NoiseCapture (CNRS et IFSTTAR).
- La trame aérienne qui est liée aux équipements pouvant poser problème aux espèces qui volent (éoliennes, aérodromes et aéroports, lignes à haute tension).
- La trame bleue marine est liée aux milieux maritimes et océaniques.
Bruitparif, un exemple de cartographie du bruit. Source : https://carto.bruitparif.fr/ |
Hervé Parmentier et (JBB), octobre 2022.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Céline Clauzel, « Les réseaux écologiques, une stratégie de conservation pour concilier fonctionnalités écologiques et aménagement du territoire », Géoconfluences, juin 2022.
- Sinan Efendioglu, « Trames noires : les coopérations d'acteurs dans le Massif Central pour préserver l'obscurité », Géoconfluences, janvier 2022.
- Andréa Poiret, « Les passages pour la faune, un moyen d’atténuer les effets de la fragmentation écologique », image à la une de Géoconfluences, novembre 2021.
- Lydia Coudroy de Lille, Anne Rivière-Honegger, Lisa Rolland, Anaïs Volin, « Transition », notion à la une de Géoconfluences, février 2017.