Volontourisme

Le volontourisme est une pratique associant tourisme et volontariat. Présenté comme une version augmentée du tourisme solidaire ou du tourisme durable, le volontourisme reprend les codes et le vocabulaire de l’engagement humanitaire. Contrairement au touriste, le volontouriste ne se rend pas dans une destination pour consommer, mais pour produire (construire une école, un puits) de façon bénévole. Contrairement aux membres des organisations humanitaires, il paie son séjour et l’ensemble de ses frais.

Les limites, voire les dérives, de ce type de tourisme sont rapidement apparues. Certains acteurs, à l’instar de France Volontaires, la plateforme gouvernementale française dédiée au volontariat, dénoncent des pratiques commerciales trompeuses de la part des entreprises proposant du volontourisme. Il peut s’agir, en effet, d’entreprises à but lucratif maquillant leur offre commerciale sous les traits du volontariat et de l’action humanitaire.

L’autre critique la plus courante concerne le néocolonialisme inconscient sur lequel repose le volontourisme, résumé dans l’expression du « sauveur blanc » : des ressortissants de pays favorisés réalisent dans des pays précaires des actions pour lesquels ils n’ont aucune compétence reconnue, par exemple l’enseignement. Par ailleurs, leurs actions sont parfois mises en scène sur les réseaux sociaux, au risque de la mise en scène du misérabilisme, ce qui peut rattacher le volontourisme à une forme de tourisme morbide. À défaut d’un certain recul critique et réflexif par rapport à l’ingérence et au colonialisme vert, le volontourisme peut contribuer à la reproduction des rapports de domination hérités de la colonisation.

Certains volontouristes valorisent leur voyage sur leur curriculum vitae, convertissant une expérience touristique en compétence sociale et professionnelle. Le volontourisme peut ainsi devenir une étape obligée dans le parcours de reproduction sociale des élites sociales des pays favorisés, dans un rapport utilitariste à l’aide humanitaire.

(JBB), octobre 2025.

Pour compléter avec Géoconfluences

• Andréa Poiret, « Un exemple de restauration écologique fondée sur la réintroduction et l’interventionnisme, l’île de Tiritiri Matangi (Nouvelle-Zélande) », Géoconfluences, novembre 2025.

Pour aller plus loin

• France Volontaires, « Attention au volontourisme »
• France inter, « Qu'est-ce que le "Volontourisme", qui associe tourisme et bénévolat ? », 27 août 2024, 42 minutes.