Destination
Le terme de destination touristique est utilisé par les professionnels du tourisme pour désigner « un espace physique (…) dans lequel le visiteur peut passer la nuit. C’est le groupement (au même endroit) de produits/ services et d’activités/expériences le long de la chaîne de valeur touristique et c’est une unité de base pour l’analyse du tourisme. » (ONU Tourisme).
Le terme même de destination (une fonction particulière attribuée à quelque chose, en l’occurrence ici un espace) est très peu utilisé en géographie car il suppose un « destin » ou au moins une vocation et donc présuppose qu’un espace a « naturellement » vocation à attirer des touristes. L’emploi du terme relève donc d’un déterminisme naturel.
Pour les professionnels du secteur touristique, la destination est un produit en soi, voire même une marque (brand). Le choix d'une destination par un touriste résulte des caractères attractivité du lieu mais aussi d'un ensemble de facteurs dépendant du touriste lui-même, de la nature de sa quête et de ses besoins : détente, repos et divertissement ; intérêt pour l'ailleurs et pour l'autre ; instrument de différenciation sociale, privilège et distinction ; signe d'appartenance à une catégorie sociale et recherche de l'entre-soi. Les facteurs politiques pèsent aussi sur le choix ou le rejet de destinations touristiques : actions positives des autorités en faveur du tourisme ou à l'inverse, insécurité, risques sanitaires et autres.
La maîtrise des distances, en temps et en coût, est un élément central du choix d'une destination. Au début du tourisme, les temps et les coûts d’accès aux lieux touristiques étaient élevés. Si, à partir des années 1830, les premiers chemins de fer améliorèrent leur accessibilité, jusque dans les années 1930 les déplacements sont restés relativement coûteux et lents : sept jours entre les États-Unis et l’Europe par voie maritime, cinq jours entre Londres et Rome en train, trois semaines en bateau entre l’Europe et l’Asie. Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, à la faveur du développement de l'aviation de ligne, les distances-temps diminuèrent rapidement. L'organisation des transports selon le principe des hubs, la gestion intégrée de l’ensemble du déplacement touristique permit de réduire les coûts et donc les tarifs.
Les destinations touristiques sont encore très concentrées dans l'espace : sur l'Europe et le continent américain à l'échelle internationale ; sur des espaces privilégiés aux échelles infra-régionales tels que les littoraux, certains espaces de montagne et certaines grandes métropoles. Une typologie des destinations touristiques, quoiqu’assez formelle, peut s'avérer opératoire. On peut ainsi distinguer : les destinations par leur type de localisation, tourisme de montagne, tourisme littoral, tourisme "vert", tourisme urbain, etc. ; les destinations par les pratiques et par les prestations, tourisme culturel et patrimonial, religieux, balnéaire, de divertissement ou récréatif, sportif, d'affaires, médical et de santé, etc.
(ST) janvier 2011, dernière modification (SB et CB) novembre 2024.
Référence citée
- ONU Tourisme Glossaire.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Jean Rieucau, « Image à la une. L’accrochage d’artefacts métalliques ou cadenas d’amour, à l’assaut de l’espace public parisien », Géoconfluences, juillet 2024.
- Sylviane Tabarly, « Les entreprises du voyage et du tourisme confrontées à la gestion des crises et des risques », Géoconfluences, février 2011.