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Changement environnemental global, changements globaux

Publié le 12/09/2022
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Le changement global est la traduction de l'anglais global change désignant le changement des conditions climatiques dans l'atmosphère terrestre liées aux activités humaines. Il est, à l'origine, une alternative à l'expression réchauffement climatique ou réchauffement global (global warming) permettant de rappeler que s'il y a certes augmentation de la température moyenne de l'atmosphère à l'échelle mondiale, cela n'exclut pas une diminution de la température moyenne dans certains espaces terrestres à l'échelle régionale ou locale. L'expression « changement global » apparaît en même temps que celle de « limite de la croissance », dans la décennie 1970 (Buttel, Hawkins et Power, 1990). La revue anglophone intitulée Global Environmental Change a publié son premier numéro en 1990 avec des articles tels que « L'humanité dans la biosphère » ou « La déforestation tropicale » (en anglais).

En français, l'expression a progressivement glissé vers un sens plus large pour désigner tous les changements imprimés aux écosystèmes par l'anthropisation, dans le cadre plus général de l'avènement d'un Anthropocène, une ère géologique dans laquelle les sociétés humaines transforment de manière irréversible leur environnement. L'usage du pluriel est de plus en plus fréquent : changements globaux permet d'insister sur l'aspect multiforme de ces changements et de ne pas les réduire au seul changement climatique, et d'inviter à une approche systémique. Les premiers articles scientifiques de géographie francophone employant l'expression au pluriel dans leur titre datent de la décennie 2010.

Les changements globaux sont multiscalaires par essence. Si les questions climatiques et environnementales sont globales et appellent à des réponses collectives à l'échelle de l'humanité, telles que les Conférences des parties (COP), les changements dont il s'agit sont nécessairement différenciés selon les espaces et les sociétés qui les habitent, et se traduisent par des facultés de résilience et d'adaptation qui sont variables. L'étude des changements globaux se place dans le champ de la démarche prospective dans la mesure où elle s'appuie sur des diagnostics des territoires locaux d'une part et des scénarios prospectifs d'autre part.

Le changement global est entré dans les programmes scolaires français en 2015. En classe de cinquième, le thème 3 s'intitule « Prévenir les risques, s'adapter au changement global ». Le programme précise en colonne de droite : « Ce thème doit permettre aux élèves d'aborder la question du changement global (changement climatique, urbanisation généralisée, déforestation...) Il permet d'appréhender quelques questions élémentaires liées à la vulnérabilité et à la résilience des sociétés face aux risques, qu'ils soient industriels, technologiques ou liés à ce changement global. » Aux thèmes cités, on peut ajouter les questions de l'agriculture et des sols, de l'eau, de l'épuisement des ressources minérales, de la surpêche, de la biodiversité, et des risques sanitaires et épidémiologiques.

La notion peut aussi être critiquée. Sa vocation englobante tend à en réduire la portée en permettant d'y inclure toutes les thématiques environnementales à l'échelle mondiale, ce qui en ferait un concept fourre-tout. Cette dérive est accentuée par le fait que la notion, encore récente dans la recherche francophone, ne semble pas y être complètement stabilisée. Certains auteurs y voient aussi la manifestation d'un catastrophisme médiatique peu étayé, voire d'une vision eschatologique hostile au progrès. La notion a au moins le mérite de placer la géographie et ses démarches, systémiques, multiscalaires, au centre de l'étude des relations entre nature et sociétés.

(La rédaction) mars 2017. Dernière modification : novembre 2020.


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