Préserver le Cerrado, la savane brésilienne dans l’ombre de l’Amazonie
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Le Cerrado est une savane tropicale d’Amérique du Sud, située principalement au Brésil, au sud de la forêt amazonienne. D’une superficie initiale estimée à deux millions de km2 (soit près de quatre fois la superficie de la France métropolitaine), il présente une richesse spécifique importante, puisqu’il abrite 5 % de l’ensemble des espèces connues dans le monde. Parmi ces espèces, beaucoup sont endémiques, c’est-à-dire qu’elles n’existent que dans cette région (Da Silva, 2002). Pour ces raisons, le Cerrado est la savane qui compte le plus grand nombre d’espèces au monde, et fait partie des 34 points chauds de biodiversité répertoriés sur la planète (Mittermeier, 2004).
Pourtant, malgré sa biodiversité, le Cerrado ne bénéficie pas de la même attention que l’Amazonie. Il ne bénéficie pas non plus de la même protection : entre 2002 et 2011, le taux de déforestation y était 2,5 fois plus important (Strassburg, 2017). Le Cerrado a ainsi perdu 46 % de sa surface initiale, et il n’en reste que 19,8 % qui ne soit pas perturbée par les actions anthropiques (ibid.). Ce que le Cerrado perd en espaces naturels, les États le gagnent en surface agricole, notamment pour la culture du soja et l’élevage bovin.
Ce changement rapide dans l’usage des sols entraîne une fragmentation des espaces naturels conduisant à une réduction de l’habitat de nombreuses espèces, augmentant leur risque d’extinction (De Marco, 2020). Aux menaces liées à la déforestation s’ajoutent les risques associés au changement climatique en cours. En effet, des modifications du climat et du régime hydrique sont déjà observées dans la région (Hofmann, 2021), aggravant les effets de la déforestation. De sérieux problèmes de conservation se posent donc.
1. Un point chaud de biodiversité peu protégé
1.1. Une biodiversité remarquable
Le Cerrado est de loin la plus grande savane d’Amérique du Sud, et son deuxième biome le plus vaste, juste après l’Amazonie (document 1). Il s’étend sur 21 % du Brésil (Marris, 2005), mais également sur la partie est de la Bolivie et le nord-est du Paraguay.
Document 1. Localisation du Cerrado sur la carte des principaux biomes brésiliensLe Cerrado s’étend aussi sur une partie de la Bolivie et du Paraguay (non représenté sur la carte). Instituto Brasileiro De Geografia E Estatística – IBGE, adapté et traduit par Marc Nassivera Licence : CC-BY Source : IBGE |
Au cœur du Cerrado vivent environ 13 000 espèces de plantes, 200 espèces de mammifères, 850 espèces d’oiseaux, 200 espèces d’amphibiens, 1 200 espèces de poissons, 90 millions d’espèces d’insectes et près de 300 espèces de reptiles (WWF ; Aguiar, 2015). Parmi toutes ces espèces, beaucoup sont endémiques : c’est le cas de 38 % des plantes, 50 % des amphibiens, 37 % des reptiles, 12 % des mammifères, et 4 % des oiseaux 8. Ainsi, si ce biome venait à disparaître, ces espèces s’éteindraient, car elles ne sont présentes nulle part ailleurs.
D’autre part, toutes ces espèces ne sont pas uniformément présentes sur l’ensemble de la région du Cerrado, car en fonction du climat local, la végétation varie en composition. Ainsi, bien que la savane représente 72 % de la région, il existe parfois des zones de forêts dispersées. C’est pourquoi on distingue différentes structures végétales, telles que le cerradão (des forêts denses) ; le cerrado au sens strict (caractérisé par des buissons et des arbres moins denses que dans le cerradão), ou encore différents types de prairies plus ou moins arborées (Da Silva, 2002) (document 2).
Document 2. Paysage du CerradoCliché de Lucie Morère, à Serra das Araras (Minas Gerais), mars 2013. Extrait de Lucie Morère, « Les mosaïques d’aires protégées au Brésil, entre protection et développement », Géoconfluences, novembre 2018. |
Au sein de ces écosystèmes vivent des espèces emblématiques comme le jaguar (Panthera onca), le tamanoir (Myrmecophaga tridactyla), le toucan toco (Ramphastos toco), ou encore le loup à crinière (Chrysocyon brachyurus, document 3). Ces espèces sont qualifiées d’espèces porte-drapeau en raison de l’intérêt et de la sympathie qu’elles suscitent auprès du grand public, ce qui facilite la mobilisation pour la protection de leurs habitats. Ces espèces peuvent aussi être qualifiées d’espèces-parapluies lorsque leur protection bénéficie à l’ensemble des espèces de l’écosystème. Par exemple, le loup à crinière a besoin d’un vaste territoire pour survivre (Jácomo, 2009) : sa protection devrait nécessairement se faire sur un périmètre englobant l’ensemble de son habitat, ce qui serait favorable aux autres espèces qui y vivent.
Document 3 - Loup à crinière (Chrysocyon brachyurus)Cliché d'Aguará, sous licence : CC-BY-SA. Source : Wikimedia. |
1.2. Une réglementation et des mesures de protection faibles
Les mesures de protection mises en place dans le Cerrado ont fortement varié selon les pays. En effet, la Bolivie a très tôt (dès 1988) créé le Parc national Noel Kempff Mercado. Avec plus de 1,5 million d’hectares, ce parc constitue la plus grande surface protégée du Cerrado (Da Silva, 2002). Au Paraguay, le Cerrado est protégé par deux parcs nationaux : Serranías de San Luís et Cerro Corá (ibid.).
Cependant, les zones protégées ne représentent que 13 % de la surface du Cerrado (Soterroni, 2019). À titre de comparaison, c’est 46 % pour l’Amazonie. En fait, c’est au Brésil, où est située 95 % de la superficie totale du Cerrado, que le biome est le moins protégé. Malgré ses treize parcs nationaux (de Acevedo Irving, 2012), la proportion du Cerrado brésilien protégée reste faible compte tenu de la taille du biome, à l’image des parcs Chapada dos Veadeiros et Emas qui ne comptabilisent à eux deux que 381 430 hectares selon l’Unesco.
>>> Lire aussi : Lucie Morère, « Les mosaïques d’aires protégées au Brésil, entre protection et développement », Géoconfluences, novembre 2018. |
De plus, la réglementation y est moins contraignante qu’en Amazonie. En effet, le Brésil impose aux propriétés privées de conserver une certaine proportion d’espèces végétales locales, afin de protéger les espèces natives. Cette obligation remonte au Code forestier de 1934, et ces zones, appelées « réserves légales », représentent aujourd’hui près d’un tiers de la végétation native du pays (Metzger, 2019). Or, selon le Code forestier brésilien, seules 20 % des terres privées du Cerrado doivent être réservées à la conservation, contre 80 % en Amazonie (ibid.). Le Cerrado est donc moins protégé que l’Amazonie, ce qui y a favorisé le développement agricole. En réalité, l’extension de l’agriculture dans le Cerrado a même été facilitée par l’État, comme nous allons le voir ci-dessous.
2. L’agriculture est responsable de la déforestation du Cerrado
2.1. La place de l’agriculture dans l’économie des pays sud-américains
Pendant des centaines d’années, le Cerrado est resté relativement préservé en raison de son accessibilité difficile et de son sol peu fertile et trop acide pour l’agriculture. Mais la Révolution verte des années 1970 a rendu cette région propice à l’exploitation agricole par le biais de fertilisants et de la technique de chaulage, qui a permis de réduire l’acidité des sols (Marris, 2015 ; Carneiro Filho, 2020). Le défrichement de vastes zones de végétation du Cerrado a ainsi été stimulé par le développement des technologies agronomiques, mais aussi par l’augmentation de la demande mondiale et par des politiques favorables. L’expansion de l’agriculture au Cerrado a en effet été facilitée par le gouvernement brésilien au cours des dernières décennies (Brannstrom, 2008), car elle permettait notamment de réduire la déforestation en Amazonie (Marris, 2005). La surface déforestée dans le Cerrado pour la seule année 2022 dépassait ainsi les 10 000 km² (document 4), soit un peu moins de la superficie de l’Île-de-France.
Document 4. Surface déforestée (en km²) par an dans le Cerrado et l’Amazonie entre 2008 et 2022
Surface déforestées en Amazonie et dans le Cerrado | 2008;2009;2010;2011;2012;2013;2014;2015;2016;2017;2018;2019;2020;2021;2022 | Surfaces déforestées (km²);Année | true | |
Amazonie légale |
12448;5902;5846;5402;4129;5153;4872;5912;7079;6758;6959;10703;10356;12193;12481 |
#CACA00 | ||
Cerrado |
13314;9910;9910;8976;8976;13482;10904;11129;7497;7117;7260;6319;7905;8531;10689 |
#E31E51 |
Source des données : TerraBrasilis.
Le mandat présidentiel du néoconservateur Jair Bolsonaro a duré du 1er janvier 2019 au 1er janvier 2023.
Données collectées par Marc Nassivera. Licence : CC-BY-SA
Pour autant, cette trajectoire n’est en rien irréversible. Des politiques de restauration et de protection pourraient permettre de protéger la biodiversité et les services écosystémiques du Cerrado. Ces politiques devront être ambitieuses et rapides, compte tenu de la vitesse de dégradation de cet écosystème.
C’est ainsi qu’en cinquante ans, le Brésil est devenu l’un des principaux exportateurs de produits agricoles tels que le soja, le sucre, le poulet, le café et le bœuf. Son secteur agricole représente plus de 20 % du PIB du pays (Carneiro Filho, 2020), et compte pour 40 % de la production mondiale de canne à sucre, 20 % du soja, et plus de 10 % du poulet et du bœuf (FAO, 2022). Le Cerrado est la région qui contribue le plus à cette production. À titre d’exemple, 48 % du soja brésilien est cultivé dans le Cerrado, loin devant l’Amazonie (13 %) (Soterroni, 2019).
Document 5. Usages du sol au Brésil en 2000Le Cerrado (au centre du Brésil) est beaucoup plus touché que l’Amazonie par les changements d'usage des sols, notamment au profit des cultures et de l'élevage de bétail. Document d'origine de Camara et al., 2015, sous licence CC-BY-SA. Adapté et traduit par Marc Nassivera et JBB pour Planet Vie et Géoconfluences. |
2.2. Les effets de l’agriculture sur le Cerrado
Si la déforestation qui s’opère au Cerrado est due à de multiples activités anthropiques, c’est bien l’agriculture qui en est la cause principale (De Marco, 2020). Le Cerrado a déjà perdu 88 millions d’hectares, soit 46 % de sa surface initiale (Strassburg, 2017), en majorité au profit de la culture et de l’élevage (document 5). Aujourd’hui, le front de déforestation est majoritairement situé dans la région du Matopiba (un acronyme pour les États de Maranhão, Tocantins, Piauí et Bahia) dans le nord du Cerrado (document 6). Le taux de déforestation y est 2,4 fois plus important que le taux moyen de déforestation dans le Cerrado (Rodrigues Trigueiro, 2020).
L’extension de l’agriculture fut liée au développement urbain et économique de la région déclenché par le déplacement de la capitale brésilienne de Rio de Janeiro à Brasília en 1960 (Hunke, 2015). À cela s’ajoutent les conséquences des infrastructures de transport, puisque le déploiement du réseau routier a accompagné celui de l’agriculture afin d’augmenter l’efficacité de la production et de l’exportation agricole (De Marco, 2020). Ce n’est pas sans conséquences pour certaines espèces, comme l’emblématique tamanoir, qui sont particulièrement susceptibles d’être tuées en étant percuté par des véhicules (Diniz et Brito, 2013) ((Voir l'entrée de glossaire >>> écologie routière)). Finalement, c’est l’ensemble de ces activités anthropiques qui ont participé à la dégradation du Cerrado.
Document 6. Projection de l’usage des terres agricoles (a) et de pâturage (b) au Brésil en 2050 par rapport à aujourd’huiLes valeurs négatives (en rouge) constituent une perte en surface, et les valeurs positives (en bleu) un gain. La région du MATOPIBA (en vert) correspond à un territoire de développement rural et de colonisation agraire. Son nom est un acronyme correspondant aux quatre États sur lesquels elle s'étend (Maranhão, Tocantins, Piaui, Bahia). Source de l'image : Soterroni et al. (2018), sous licence CC-BY-SA. |
Au-delà des effets sur la biodiversité, des conséquences sur les propriétés des sols ont été mesurées : on observe notamment une perte de la porosité due à la compaction par l’élevage et les machines agricoles, diminuant l’infiltration de l’eau dans les sols (Hunke, 2015) ainsi qu’une accélération des phénomènes d’érosion qui menacent la fertilité des sols. Enfin, parmi les effets les plus marquants, des taux élevés de pesticides comme l’atrazine ont été retrouvés dans des eaux de surface et souterraines dans l’État du Mato Grosso, en raison des ruissellements et de l’infiltration depuis les terres agricoles (Casara, 2012). D’autres études ont fait le même constat, l’une d’entre elles retrouvant par exemple dix substances différentes dans une rivière de l’État du Rio Grande do Sul (Didoné, 2021). Avec 377 tonnes utilisées chaque année, le Brésil est le second plus grand consommateur de pesticides de la planète (Ritchie, 2022), mettant en péril les importantes ressources en eau du Cerrado.
3. La dégradation du Cerrado aggrave le changement climatique
3.1. Le rôle du Cerrado dans le climat global
Alors que la forêt amazonienne stocke plus de 290 tonnes de carbone par hectare dans sa biomasse aérienne, le Cerrado, lui, en stocke beaucoup moins : entre quelques tonnes et 30 tonnes par hectare, suivant la quantité d’arbres. Cependant, de grandes quantités de carbone organique – estimées à environ 200 tonnes par hectare – sont stockées dans le sol et dans les racines (Batlle-Bayer, 2010).
Bien que le Cerrado soit un biome plus pauvre en carbone que les forêts tropicales, la déforestation et les feux nécessaires à la conversion des sols pour l’élevage dans cette région ont été responsables de l’émission d’environ 137 millions de tonnes de CO2 par an, de 2003 à 2008. C’est certes cinq fois moins qu'en Amazonie (Bustamante, 2012). De plus, le bétail produit d’importantes quantités de méthane, un gaz à effet de serre 21 fois plus puissant que le CO2 (UNFCCC, n.d.). Ainsi, la quantité d’équivalent CO2 (CO2 eq) émise par le bétail présent au Cerrado atteignait environ 93 millions de tonnes par an entre 2006 et 2008 (Bustamante, 2012), soit près d’un quart des émissions territoriales de la France en 2021, pourtant un pays assez émetteur (391 millions de tonnes de CO2 eq) (Ritchie, 2022).
Au total, l’élevage dans le Cerrado était, il y a quinze ans, responsable de l’émission de près de 230 millions de tonnes de CO2 eq par an, et cet élevage s’est intensifié depuis. À titre de comparaison, cela représente environ 59 % des émissions territoriales de la France en 2021, ou encore l’équivalent des émissions cumulées des 60 États les moins émetteurs du monde (qui ont émis au total 233 millions de tonnes de CO2 eq en 2021) (Ritchie, 2022). Des données plus récentes, fournies par l’Observatoire climatique du Brésil, confirment ces résultats d’émissions par le bétail (SEEG, 2023).
Néanmoins, il est à noter que la conversion du Cerrado en terres agricoles conduit à une augmentation de l’albédo, c’est-à-dire qu’une plus grande part de l’énergie lumineuse incidente est réfléchie par une surface agricole que par l’écosystème naturel. Cela a pour conséquence d’atténuer localement l’augmentation des températures dues aux émissions de CO2, mais des incertitudes subsistent sur l’importance de cet effet (Hofmann, 2021 ; Caiazzo, 2014).
3.2. Le rôle du Cerrado dans le climat régional
Au-delà du stockage de carbone, le Cerrado joue un rôle important dans la régulation du climat en Amérique du Sud. En effet, les végétaux et les sols renvoient par évapotranspiration 66 % des précipitations qu’ils reçoivent vers l’atmosphère, participant à la stabilité régionale du climat (Rodrigues, 2022). La déforestation entraîne une baisse de l’évapotranspiration, ce qui pourrait réduire les précipitations dans la région.
Des chercheurs ont démontré que la déforestation du Cerrado pourrait même affecter le climat de l’Amazonie, en réduisant les précipitations en avril et de septembre à novembre, prolongeant ainsi la saison sèche d’un mois supplémentaire (six mois au lieu de cinq) (Costa, 2010). Or, ce mois supplémentaire est ce qui distingue la forêt tropicale d’Amazonie des régions du Cerrado alentours. Des études supplémentaires sont nécessaires afin de déterminer si ce changement des conditions climatiques en Amazonie pourrait conduire à des transitions de la végétation amazonienne vers un écosystème de savane.
4. Quel futur pour le Cerrado ?
Il est évidemment difficile de prévoir quel sera le futur du Cerrado. Cependant, certaines études permettent d’en envisager la trajectoire.
4.1. Les dégradations liées à l’agriculture risquent de s’accentuer
Tout d’abord, parmi les surfaces encore non converties pour l’agriculture, 88,4 % sont adaptées pour la culture du soja et 68,7 % le sont pour la culture de la canne à sucre (Strassburg, 2017), deux cultures dont la demande devrait augmenter fortement dans les décennies à venir. Bien qu’une étude montre que des surfaces de pâturages seront converties au profit de l’agriculture (Ritchie, 2020) (document 6), cela n’empêchera pas la déforestation du Cerrado de persister dans les prochaines décennies. En effet, les scientifiques estiment qu’entre 31 et 34 % du Cerrado restant pourrait être converti d’ici 2050 (Strassburg, 2017).
Il est difficile d’en prédire les conséquences sur la biodiversité, mais des projections estiment que la déforestation du Cerrado devrait conduire à l’extinction d’environ 480 espèces de plantes endémiques (ibid.) et fragmenter l’habitat de nombreux animaux.
4.2. Le changement climatique aura des effets majeurs sur la biodiversité
Concernant les effets du changement climatique, ils sont d’autant plus imprévisibles que l’amplitude du réchauffement est lui-même incertain. Cependant, une étude a montré que même dans le cas du scénario d’émissions RCP 2.6 du GIEC (le seul permettant de limiter le réchauffement à 1,5 °C), une augmentation des surfaces brûlées par des incendies serait à prévoir (Silva, 2019), ce qui affecterait la végétation (Hunke, 2015).
De plus, en raison du réchauffement climatique, les espèces seront contraintes de migrer afin de suivre leur niche climatique, c’est-à-dire la gamme de température nécessaire à leur survie (Asamoah, 2021). Certaines espèces, en particulier les plantes, ne seront pas en mesure de le faire suffisamment rapidement, ce qui les rendra plus vulnérables à l’extinction. Le Cerrado étant un biome aux écosystèmes fragmentés, il sera encore plus difficile de suivre la niche climatique en raison d’une connectivité réduite entre les espaces, ce qui entrave la migration (ibid.).
Au-delà de ces prévisions, le futur du Cerrado dépendra des efforts de conservation mis en œuvre. Plusieurs leviers permettront de protéger cet espace et de favoriser son adaptation aux changements globaux. C’est le sujet de cette dernière partie.
5. Que faire pour protéger le Cerrado ?
5.1. Une réglementation plus contraignante
La protection passera nécessairement par une réglementation plus contraignante concernant l’exploitation du Cerrado. Pour preuve, 44 millions d’hectares du Cerrado ne sont pas protégés, pas même par les réserves légales, et pourraient donc subir légalement un changement d’usage des terres (Metzger, 2019, voir document 7).
Document 7. Projection de la déforestation due à l’expansion des cultures (a) et du pâturage (b) au Brésil en 2050 par rapport à aujourd’huiLes valeurs négatives (en rouge) constituent une perte en surface forestière, et les valeurs positives (en bleu) un gain. Source de l'image : Soterroni et al. (2018), sous licence CC-BY-SA. |
L’exemple à prendre est peut-être celui de l’Amazonie, où les entreprises se sont engagées depuis un moratoire sur le soja en 2006 à ne plus commercialiser de soja issu de zones déforestées (Carneiro Filho, 2020). Ce moratoire a permis de réduire efficacement la déforestation du biome amazonien mais a cependant contribué à un effet « de report » sur d’autres régions, y compris celle du Cerrado, puisque les freins à la déforestation en Amazonie ont stimulé celle au Cerrado (Heilmayr, 2020). Cependant, étendre le moratoire sur le soja au Cerrado pourrait éviter la conversion de jusqu’à 3,6 millions d’hectares pour l’agriculture (Soterroni, 2019).
5.2. Une volonté de la part des acteurs économiques
En 2017, le Manifeste du Cerrado lancé par de nombreuses ONG, a été soutenu par 23 sociétés mondiales, dont Marks & Spencer, Metro, Tesco, McDonald's, ou encore Unilever (Carneiro Filho, 2020). Depuis, c’est environ 160 entreprises qui s’engagent à « mettre un terme à la déforestation dans le Cerrado, à adopter des pratiques de gestion durable des terres et à atténuer les risques financiers liés à la déforestation et au changement climatique » (FAIRR, n.d.). Cependant, dans les faits, beaucoup d’entreprises signataires restent associées à la déforestation dans le Cerrado (Garcia, 2021). En effet, Casino, Carrefour, Nestlé, ou encore McDonald’s commercent toujours avec JBS Friboi, Marfrig Alimentos et Minerva Foods, des entreprises brésiliennes de l’industrie agroalimentaire toujours très liées à la déforestation (Drost, 2022). On peut donc légitimement se demander si certaines de ces entreprises adoptent une communication qui ressemble à du greenwashing.
Toutefois, le règlement européen sur la déforestation, adopté par l’Union européenne en juin 2023, pourrait contribuer à mettre fin à la déforestation. Cette réglementation vise à interdire la vente de produits issus de la déforestation, y compris la déforestation légale, sur les marchés européens (Drost, 2022 ; Commission européenne, n.d.). Désormais, un nombre croissant d’entreprises sont contraintes de supprimer de leurs chaînes d’approvisionnement les produits issus de la déforestation.
Parmi les moyens d’y arriver, une méthode serait d’augmenter les rendements agricoles et la productivité de l’élevage. En pratique, ce levier d'action paraît très restreint tant les agrosystèmes brésiliens sont intensifs. Par ailleurs, l’intensification agricole conduit souvent à une hausse des dégradations environnementales et à une perte de la biodiversité (Emmerson, 2016). De plus, un risque d’effet rebond serait à craindre : l’augmentation de la productivité conduirait à l’augmentation des profits, et donc stimulerait l’expansion des terres agricoles (Strassburg, 2017).
Il est important de souligner que le bétail occupe près de 80 % des terres agricoles mondiales, alors qu’il produit moins de 20 % de l’ensemble des calories consommées dans le monde (Ritchie, 2017). La principale solution pour augmenter la production alimentaire à l’échelle mondiale tout en limitant la déforestation serait de réduire la consommation de viande dans les pays favorisés et émergents.
5.3. Une protection centrée sur le stockage de carbone
La mise en place des paiements REDD+ (« Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts »), par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, vise à promouvoir la protection des écosystèmes stockant des quantités importantes de carbone. Certains scientifiques craignaient que cette initiative ait des conséquences importantes sur les écosystèmes qui, en dépit de leur grande biodiversité, sont relativement pauvres en carbone. En effet, ces écosystèmes auraient pu être doublement affectés par ces politiques. D’une part, ils auraient reçu moins d’investissements et d’attention pour leur protection. D’autre part, les pressions anthropiques, allégées dans les espaces riches en carbone, se seraient reportées sur ces écosystèmes (document 8). Par conséquent, l’amplification de la déforestation du Cerrado eut été un effet collatéral de ce type de politiques (Strassburg, 2010).
Cependant, il semblerait que ces craintes ne se soient pas confirmées. En effet, la Coalition LEAF, qui constitue le plus vaste partenariat entre acteurs privés et publics dédié aux paiements REDD+, mobilise ses financements afin d’enrayer la déforestation dans toutes les forêts tropicales de la planète. Son engagement s’étend ainsi bien au-delà des régions les plus riches en carbone, ce qui en fait une stratégie efficace en vue de protéger l’ensemble des écosystèmes tropicaux qui subissent une déforestation.
Document 8. Projection des surfaces forestières au Brésil en 2030, dans le cadre de l’application du Code forestierL’échelle est en milliers d’hectares par carré (un carré fait 2 500 km²). Les surfaces forestières dans le Cerrado devraient être extrêmement réduites par rapport à l’Amazonie. Les investissements REDD+ pourraient amplifier ce phénomène en privilégiant la protection de l’Amazonie, un biome plus riche en carbone que le Cerrado. À noter toutefois que certains espaces naturels du Cerrado ne sont pas comptabilisés comme des forêts (voir document 5) et ne sont donc pas pris en compte dans cette carte. Source de l'image : Camara et al., 2015, sous licence : CC-BY-SA. |
5.4. Promouvoir les services écosystémiques fournis par le Cerrado
Les services écosystémiques, qui se réfèrent aux avantages que les humains peuvent tirer des écosystèmes, sont un moyen de rendre compte de la dépendance des sociétés vis-à-vis de leur environnement et ainsi d’orienter les politiques (Mouchet, 2023). Le Cerrado pourvoit en effet plusieurs services écosystémiques aux populations. Nous avons déjà évoqué le stockage du carbone et la régulation du climat régional, mais il faut ajouter, entre autres, la limitation de l’érosion des sols par la végétation, l’écotourisme, le maintien de la qualité des cours d’eau, etc. (Blanco, 2022). Ces services écosystémiques conditionnent de nombreuses activités économiques, y compris les rendements agricoles.
Le concept de services écosystémiques est cependant parfois limité lorsqu’il s’agit de protéger un espace naturel. En effet, ce concept est centré sur l’humain et ne considère le vivant que du point de vue des bénéfices que peuvent en tirer les sociétés humaines. Parfois, ces bénéfices ne sont pas jugés suffisants pour que des mesures de protection soient mises en place.
5.5. Des politiques de restauration
En plus de la conservation, des projets de restauration ciblant certaines zones critiques, comme les couloirs écologiques, pourraient permettre d’éviter jusqu’à 83 % des extinctions prévues d’espèces végétales et de vertébrés connues d’ici 2050 (Strassburg, 2017). Le Brésil a annoncé en 2016 vouloir restaurer 22 millions d’hectares d’espaces naturels dégradés d’ici 2030 (source).
Cependant, le mandat de Jair Bolsonaro de 2019 à 2023 a profondément freiné les politiques environnementales du pays. Ses années au pouvoir ont vu une augmentation marquée de la déforestation, tant dans le Cerrado qu’en Amazonie (voir document 4). Dès sa première année, il réduisit la surveillance de la déforestation, l’implication du pays dans les problématiques liées au changement climatique et l’action du ministère de l’Environnement (Menezes, 2021). En diminuant les financements liés à la conservation, à la prévention des incendies et à la recherche et en promouvant l’expansion de l’agriculture au détriment de l’environnement (Da Silva, 2022), Jair Bolsonaro a durablement fragilisé la protection des écosystèmes naturels au Brésil. Désormais, avec l’entrée en fonction de Lula da Silva, des politiques ambitieuses seront indispensables au maintien de la biodiversité.
Conclusion
Le Cerrado fait face à des perturbations anthropiques de grande ampleur, en raison de la déforestation, de l’urbanisation et du changement climatique. Des conséquences sur la biodiversité sont déjà observées et s’aggraveront dans les prochaines décennies si rien n’est fait.
Bibliographie
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Mots-clés
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Marc NASSIVERA
Masterant IMaLiS (Interdisciplinary Master’s in Life Sciences), École Normale Supérieure Paris Sciences Lettres (PSL)
Édition et mise en web : Jean-Benoît Bouron
Pour citer cet article :
Marc Nassivera, « Préserver le Cerrado, la savane brésilienne dans l’ombre de l’Amazonie », Géoconfluences, novembre 2023.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/changement-global/articles-scientifiques/preserver-le-cerrado