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Densité

Publié le 06/11/2024
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D'une manière générale, la notion de densité désigne de manière qualitative ou quantitative l’intensité d’un phénomène. De manière pratique, c'est le rapport entre un indicateur statistique, un nombre d’« individus » (au sens statistique : nombre d'habitants, de médecins, de logements, d'unités de production, etc.) ou d'autres paramètres (tels que le déroulé linéaire d'un réseau autoroutier par exemple) et une surface. On peut mesurer ainsi la densité d’un réseau de transport ou encore la densité médicale. La qualification des densités (fortes, moyennes ou faibles) est toujours relative à un type d'espace, aux ressources d'un lieu donné, à une certaine époque. Pour éviter la connotation d'une valeur attachée aux mots « forte » et « faible », Samuel Depraz (2020) propose de parler plutôt de densité « basse » ou « élevée ». François Durand-Dastès (2015) emploie ainsi, à propos de l’Inde, des hautes densités démographiques.

La densité de population, ou densité démographique, habituellement exprimées en habitants par kilomètre carré (hab./km²) fournissent un objet de réflexion majeur au géographe. Elles traduisent un aspect important des rapports des sociétés humaines à l’espace, parce qu’elles sont à la fois expression et facteur :

  • expression des rapports des sociétés à la nature par le biais des techniques de production, résultats de processus d’évolutions internes des sociétés et du jeu des interactions qui mettent en cause leurs structures, leurs mémoires, leurs environnements et qui impliquent des temporalités variées.
  • facteur, puisque la densité d’occupation de l’espace pèse lourdement sur les possibilités que chaque génération a et aura d’agir. Les systèmes de production nécessaires et souhaitables, les actions d’aménagement, toutes sortes de choix sont pour une part contraints, ou au moins influencés par la densité d’occupation de l’espace héritée des périodes antérieure.

Dans le contexte des réflexions contemporaines autour du développement durable, la question de l'optimisation des densités humaines en fonction de ce que peut supporter un territoire du point de vue de ses ressources mais aussi de ses risques de congestion (déchets, gestion des mobilités) est posée. Elle donne lieu à un débat intense et non résolu sur les « méfaits » de l'étalement urbain et les « vertus » de la ville dense ou compacte. Jacques Lévy oppose ainsi deux modèles de société : le modèle de Johannesbourg et le modèle d'Amsterdam (Lévy, 1997), en précisant qu'il n'est pas question de hiérarchiser ces deux choix de société, précaution qui par la suite a parfois été oubliée. La ville dense n'est pas nécessairement durable et certains auteurs la présentent comme une « fausse bonne idée » (Féré, 2009), en raison notamment du risque de déséconomie d’agglomération, ce qui pose la question des politiques de densification.

À l'échelle intra-urbaine, la densité urbaine est un outil utilisé couramment par les urbanistes. Elle établit le rapport du nombre d'habitants par unité de surface. D'autres mesures de densité peuvent être utiles comme la densité de logements, les densités résidentielles. Quant à la densité de construction, exprimée en mètres carrés de plancher par unité de surface, elle représente le coefficient d'occupation des sols (COS) très utilisé dans l'élaboration des plans d'urbanisme.

Mais, pour établir ces mesures, quelle surface prendre en compte : la parcelle, l'îlot urbain, le quartier ? Faut-il inclure ou exclure les équipements publics, la voirie, les espaces verts, les zones d'activité ? Ainsi est-on amené à distinguer différents types de densité, brute ou nette.

(ST & MCD). Dernières modifications (JBB) : octobre 2017, mars 2020, novembre 2024.


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