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Habitat (humain)

Publié le 15/02/2013
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En géographie, l'habitat peut être défini comme l'organisation des habitations sur un espace donné. L'habiter renvoie à la capacité des acteurs à organiser les espaces multiples qui composent leur habitat, aux pratiques de vie qu'en ont les individus et les groupes qui l'occupent. La question du logement n'épuise pas celle de l'habitat mais elle s'y inscrit. Il y a des habitats sans logement, ceux des sans-abri par exemple.

L'habitat est, en France, l'objet de mutations permanentes et on peut observer des phénomènes complexes, parfois paradoxaux. Tout d'abord, l'étalement des zones résidentielles en périphérie urbaine et en rural périurbain traduit un phénomène généralisé de desserrement. Mais aussi, parfois, les densifications des centres, ou des péricentres, selon une logique BIMBY, variables selon les types de concentration urbaine. La situation peut fortement varier selon la taille des agglomérations, entre la situation francilienne, les métropoles régionales et les villes petites et moyennes.

On observe aussi la désaffection généralisée à l'égard des « grands ensembles » qui font l'objet d'opérations de démolition parfois spectaculaires (par exemple : Les Grandes Bornes à Goussainville, 95 ; Le Blanc-Mesnil et La Courneuve, 93 ; La Duchère en périphérie nord de Lyon, 69 ; etc.) au profit de rénovations et de formules résidentielles de type lotissement pavillonnaire ou petits collectifs.

L'habitat pavillonnaire est une forme spécifique de la résidence individuelle. Elle s'inscrit dans un lotissement, forme précise d'appropriation et d'organisation de l'espace, avec une voirie garantissant une bonne accessibilité automobile. Ce type de résidence s'est particulièrement développé en France alors que d'autres pays développés ne connaissent pas le même phénomène. Le pavillon est doté d'attributs emblématiques : la maison en elle-même, qui condense les valeurs de la vie intime et familiale, et qui, derrière une revendication de personnalisation, répond à des standards précis ; le jardin, au cœur de l'image et de l'imaginaire attachés au pavillon ; le rapport à l'autre, au pavillon voisin, la délimitation physique de la parcelle étant une des spécificités du modèle pavillonnaire français, si on le compare au modèle nord-américain par exemple.

Si ce modèle pavillonnaire de l'habiter continue à exercer une forte attractivité, il entraîne néanmoins des déséconomies d'échelle, à la fois pour ses habitants et pour la collectivité, qui pourraient poser des problèmes croissants dans des périodes de moindre disponibilité en ressources nécessaires (énergétiques par exemple) pour le faire fonctionner.

Enfin, les programmes immobiliers « sécurisés » ont un succès croissant auprès de certaines catégories de population, classes moyennes et aisées principalement. Au-delà de la simple clôture, ils peuvent aller jusqu'aux enclaves résidentielles fermées, qui ne sont pas l'apanage des seules classes aisées, et peuvent même concerner les logements sociaux, comme au Brésil (Moret, 2018). La diffusion de ces nouvelles pratiques résidentielles pourraient, à terme, modifier les modes du « vivre ensemble » en France (F. Madoré).

Le dispositif de Programme local de l'habitat (PLH) prévu par la Loi d'orientation pour la ville du 13 juillet 1991 était devenu un outil de programmation, sur cinq ans, articulant aménagement urbain et politique de l'habitat. Il s'agissait de favoriser une répartition « équilibrée et diversifiée » de l'offre de logement pour éviter les excès de la ségrégation entre communes et entre quartiers. La loi de 1991 a été modifiée par la Loi relative à la diversité de l’habitat du 21 janvier 1995 puis par l'article 55 de la Loi solidarité et renouvellement urbains (SRU, 2000) du 13 décembre 2000 qui a renforcé les obligations des communes en matière de réalisation de logements locatifs sociaux. Elle a étendu le champ géographique du dispositif, augmentant ainsi le nombre de communes concernées : il s’applique aux communes de plus de 3 500 hab. (1 500 en région Île-de-France ) situées dans une agglomération de plus de 50 000 hab. comprenant au moins une commune de plus de 15 000 hab. (définition de l’INSEE).

Le législateur a par ailleurs adopté une définition restrictive du logement social, ce qui se traduit par une diminution des logements existants pris en compte. La loi SRU met en place des dispositifs contraignants pour imposer à certaines communes un effort de solidarité, pénalisant celles qui ont moins de 20 % de logement social (article 55). Il s'agit de permettre la réalisation de logements sociaux dans les secteurs où leur nombre est insuffisant c'est à dire inférieur à 20 % du nombre des résidences principales et/ou le nombre des bénéficiaires d’aide au logement (allocation logement et aide personnalisée au logement) est inférieur à 18 %.

Enfin, la loi SRU supprime l'alternative entre le versement d'une contribution et l'élaboration d'un PLH.

Juillet 2005. Mise à jour : mai 2018.

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