Sol
Le sol est le milieu d’interface et de transition entre la lithosphère (formée de roches) et la biosphère (l'ensemble du vivant). Il résulte d’un mélange d’éléments minéraux obtenus notamment par dissolution de la roche-mère, et d’éléments organiques issus de la décomposition des plantes et des animaux. Moins médiatiques, peut-être parce que moins photogéniques, que d’autres composantes du milieu concernées par les changements globaux, comme le climat, la faune sauvage ou l’océan mondial, les sols sont pourtant d’une importance fondamentale dans le fonctionnement systémique de l’environnement mondial. L'adjectif désignant ce qui a trait aux sols est pédologique ou édaphique.
À l’échelle mondiale, les sols sont l’un des facteurs majeurs de régulation thermique, en raison de leur albédo, qui est leur capacité à renvoyer les rayonnements solaires vers l’atmosphère. À l’échelle micro-locale, le sol est un habitat pour un très grand nombre d’espèces (d'animaux, vertébrés ou non, de champignons, de bactéries…) et il est le support de la croissance de la plupart des plantes. Aux échelles intermédiaires, les sols sont utilisés comme ressource pour la plupart des activités humaines, à commencer par l’agriculture et l’élevage. Les propriétés agronomiques de chaque sol, dépendant d'un mélange de facteurs naturels et anthropiques, sont le support du terroir.
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Les sols sont renouvelables, mais à rythme très lent, et dans certains cas, leur dégradation est irrémédiable : l’absence d’intervention humaine ne suffit pas à reconstituer le couvert végétal qui a permis leur constitution. Comme tous les éléments du milieu, les sols fonctionnent de façon systémique (en interrelation avec les autres éléments), dynamique (leur équilibre, ou homéostasie, n’est pas statique), et ils sont particulièrement sujets aux boucles de rétroaction (la biostasie et la rhexistasie).
De ce fait, les sols sont vulnérables à la plupart des processus composant le changement global : la croissance urbaine, se traduisant par l’étalement urbain et la périurbanisation, accélère leur artificialisation. La déforestation, les changements d’usage trop rapides ou trop fréquents, peuvent aboutir à leur destruction. Localement, les changements climatiques, lorsqu’ils modifieront le régime des pluies, pourront augmenter leur lessivage ou leur décapage.
(JBB) mai 2021. Dernière modification : mars 2023.
Pour compléter
- Pierre Gautreau, Lorenzo Langbehn, Marie Gisclard, Gabrielle Marquis-Dupont, « Réguler les fronts agricoles sud-américains ? Expériences et négociations environnementales en Argentine, Uruguay et Brésil », Géoconfluences, janvier 2022.
- Étienne Cossart et Mathieu Fressard (dir.), Alami, Brun, Jusselm et Potot, « "La terre fout le camp !", la lutte contre l'érosion des sols viticoles à Mercurey, Bourgogne », image à la une de Géoconfluences, mars 2019.
- Étienne Cossart, « Le changement global : un champ scientifique fécond pour le géographe », Géoconfluences, octobre 2018.
Pour aller plus loin
- Fabrice Guizard et Nicolas Rouget (coord.), Terra Mater, nourricière et convoitée. Presses universitaires de Valenciennes, 2023, 304 p.
- Clément Mathieu, « Le sol, l'épiderme vivant de notre planète », Planet Vie, mai 2020.
- Clément Mathieu, « La dégradation des sols en France et dans le monde, une catastrophe écologique ignorée », Planet Vie, mai 2020.
- Mickaël Hedde, Marine Zwicke « Faune du sol et production végétale », Planet Vie, janvier 2020.
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Marc-André Selosse, « Le sol, cet inconnu qu’on piétine… », CNRS Le Journal, 05 octobre 2021.