Zone humide
Les zones humides sont l'ensemble des espaces et des milieux de transition entre la terre ferme et l'eau tels que : marais, marécage, tourbières, terrains inondables, vasières, estuaires, deltas, lagunes, etc. Cette appellation s'est imposée aussi bien dans le monde des naturalistes que dans celui des aménageurs : elle correspond au wetland des anglophones. Ces milieux sont souvent des écotones.
Depuis les années 1970, la redécouverte de la richesse biologique et de la productivité particulière des zones humides les a placées au centre des préoccupations internationales. La convention de Ramsar (1971), du nom d'une ville iranienne, a adopté une définition large des zones humides qu'elle est susceptible de protéger. Elles sont « des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eau marine dont la profondeur à marée basse n’excède pas six mètres ». Les zones humides sont fréquemment au centre de conflits d'acteurs, soit entre les différentes activités exploitant leurs ressources (agriculture, chasse, pêche, élevage, aquaculture, tourisme et loisirs, industrie...) soit entre ces activités et la préservation de l'environnement (→ voir conflit environnemental).
Document 1. Les différents types de zones humides, bloc-diagramme modèleLégende : 1 - Estuaires ; 2 - Prés salés ou schorres ; 3 ; Slikkes ou vasières ; 4 - Marais et lagunes côtiers ; 5 - Delta ; 6 - Marais agricoles aménagés ; 7 - Marais saumâtres aménagé ; 8 - Zones humides alluviales ; 9 - Îlots ; 10 - Bras-morts ; 11 - Prairies inondables ; 12 - Ripisylves (formations végétales adaptées aux bords des cours d'eau) ; 13 - Régions d'étangs ; 14 - Lacs ; 15 - Prairies humides ; 16 - Tourbières ; 17 - Zones humides de bas-fond. Source : ministère en charge de l'Environnement, vers 2002, page supprimée depuis. |
En situation littorale, on désigne sous le terme de zone humide l'ensemble des aires dont le sous-sol est trop humide (présence d'eau dans le sol à faible profondeur, au maximum 6 mètres à marée basse) pour qu'elles puissent être cultivées sous forme de champs labourables, quelle que soit l'origine de cette humidité. En effet, comme les marais maritimes (eaux salées renouvelées) peuvent être transformés en marais d'eau douce, soit naturellement (construction d'un cordon littoral), soit artificiellement (construction d'une digue), qu'un marais d'eau douce peut être drainé en vue de sa transformation en prairie humide, qu'une prairie humide peut être, ou non, saisonnièrement inondable, tout terme trop strictement défini risquerait de devenir rapidement caduc. Au sens juridique, la loi sur l'eau définit les zones humides comme « les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année ».
(ST) 2003. Dernière modification (JBB), juin 2020.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Andréa Poiret, « Les passages pour la faune, un moyen d’atténuer les effets de la fragmentation écologique », image à la une de Géoconfluences, novembre 2021.
- Axelle Egon et Lionel Laslaz, « Résister face à Center Parcs. Les espaces de la ZAD de Roybon », Géoconfluences, septembre 2020.
- Lisa Ernoul, Camille Roumieux et Alain Sandoz, « Perception et adaptation au changement climatique dans les deltas méditerranéens », Géoconfluences, janvier 2020.
- Bertrand Sajaloli, « Génies de l’eau et protection des zones humides en pays dogon (Mali) », Géoconfluences, 2016, mis en ligne le 21 octobre 2016
- Bertrand Sajaloli, « Mares au diable et marais ensorcelés », Géoconfluences, octobre 2016.
- Elsa Peinturier, « Risques littoraux et aménagement en Louisiane : les défis d’un territoire insoutenable ? », Géoconfluences, 2015, mis en ligne le 4 décembre 2015
- Jacques Bethemont, Anne Rivière-Honegger, Yves-François Le Lay, « Les paysages des eaux douces », Géoconfluences, 2007.