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Éclairer les débats sur les mégabassines : paradigmes de gestion, controverses et imaginaires

Publié le 06/11/2025
Auteur(s) : Romain Carrausse, géographe, chargé de recherche - APESA
Sophie Tabouret, sociologue, post-doctorante - EHESS-CIRED

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Les "mégabassines", ou retenues de substitution, ont fait l’objet d’une importante couverture médiatique. L’opposition a pris de l’ampleur jusqu’à la manifestation à Sainte-Soline en 2023, violemment réprimée par les forces de l’ordre. Cet article revient sur ce qui se joue avec ces ouvrages hydrauliques dans le pourtour du marais poitevin. Cette conflictualité soulève la nécessité d’engager de nouvelles recherches pour éclairer les enjeux autour de la gestion de l’eau, des controverses qui s’y jouent et des futurs alternatifs qu’elle rend possibles.

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Appelés « réserves ou retenues de substitution » ((Nous avons choisi de garder le terme « retenues de substitution » comme terme de référence et parlerons de « mégabassines » uniquement lorsque nous abordons les mobilisations contre ces projets.)) par les initiateurs de ces projets et « mégabassines » ((Le mot « mégabassine » a fait son entrée dans Le petit Robert en 2023.)) par leurs opposants, ces ouvrages sont utilisés, à l’instar des barrages, pour le stockage de l’eau et l’irrigation en agriculture. Ils illustrent l’évolution des propositions techniques pour la gestion de l’eau, renouvelées face aux tensions sur la ressource, conséquentielles du changement climatique, de l’augmentation des besoins et d’une attention portée sur la qualité des milieux.

Les premières retenues de substitution furent mises en place dans le marais poitevin ((Par commodité, nous parlons des retenues de substitution dans le marais poitevin mais elles se situent en réalité plutôt dans les pourtours du marais, sur les plaines alentours. Celles-ci sont liées au marais par les masses d’eau qui circulent en surface et dans le sous-sol.)) à partir des années 2000, mais pensées dès les années 1990. Elles doivent soutenir les débits d’étiage (c’est-à-dire maintenir de l’eau dans les cours d’eau en période de basses eaux) et permettre aux agriculteurs d’irriguer en été, limitant l’impact sur les milieux. Ces aménagements s’inscrivent dans une continuité de la gestion de l’eau agricole : celle d’une gestion quantitative qui suscite depuis les années 1980 des résistances et conflits. Les réserves représentent également une gestion de la pénurie d’eau. Cette façon de gouverner la ressource se traduit ici par le principe de substitution, le stockage d’une « abondance de l’eau » saisonnière mise à disposition des agriculteurs en période estivale, ainsi que leur inscription dans des dispositifs multiscalaires de gestion de la ressource.

La géographie environnementale et politique, comme les approches en sciences sociales des Water Studies, étudient cette nouvelle matérialité de la gestion de l’eau, et ce qu’elle dit des représentations sur sa gestion, des construits sociotechniques de l’eau en tant que ressource, des luttes de pouvoir qu’elle génère et des agencements spécifiques d’une façon de gouverner la pénurie d’eau. Dans cet article, nous proposons une lecture de la construction sociotechnique des retenues de substitution, au regard des évolutions de l’action publique de la gestion de l’eau, des controverses et des imaginaires qui structurent leurs mises en débats dans le territoire du marais poitevin ((Ce travail bénéficie des études de Romain Carrausse menées dans le cadre de son travail doctoral à l’UPPA et de chercheur au sein de l’APESA spécialisé sur la gestion territoriale de l’eau agricole. Cet article bénéficie également des travaux en postdoctorat de Sophie Tabouret menés au CIRED et à l’EHESS dans le cadre d’un projet de recherche intitulé « Substituer l’eau pour anticiper la pénurie – Infrastructures agricoles dans la fabrique des futurs ».)).

Nous discutons alors à partir du cas des retenues de substitution les conclusions des travaux de Denis Salles :

« Il faut certainement prendre acte du fait que les politiques de l’eau ont aujourd’hui moins besoin d’une surenchère d’expertise hydroclimatique, (…) que de l’expres­sion politique du véritable « sens » de ces politiques : être au service du vivant et de la société. Un besoin de « sens » s’exprimant dans une triple acception : celle d’une « direction » (quel futur voulons-nous ?) ; d’une « signification » (pour quoi faire ?) et d’une « sensibilité » (selon quels principes de justice ?) ».

Denis Salles, 2022, « Repenser l’eau à l’ère du changement climatique », Annales des Mines, 106, 2, p. 34.

1. Les retenues de substitution, infrastructures d’une façon de gouverner la pénurie d’eau

Face à l’occurrence des épisodes de sécheresse et au problème plus global de pénurie d’eau, les retenues de substitution s’imposent comme une réponse technique dans la gestion de l’eau agricole. Elles illustrent également une trajectoire du rapport des sociétés à cette ressource et de la construction d’une façon particulière de la gouverner.

1.1. De l’abondance à la pénurie : les dispositifs de gestion de l’eau

La gestion de l’eau en France a évolué au gré des transformations politiques et climatiques, passant d’un paradigme fondé sur l’abondance à une gouvernance de sa pénurie (Fernandez, 2017 ; Hellberg, 2020). Ce basculement résulte autant d’une raréfaction de la ressource en eau que d’un construit sociopolitique des situations de pénurie (Aguilera-Klink, Perez-Moriana et Sanchez-Garcia, 2000 ; Buchs, 2010). Ce changement s’est notamment traduit par la mise en place d’instruments déclinés localement : les schémas directeurs d’aménagements et de gestion des eaux (SDAGE) institués en 1992, les schémas d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) et les contrats territoriaux de gestion quantitative (CTGQ). Cette instrumentation locale s’est complétée à l’échelle européenne par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) du 23 octobre 2000, qui oriente la politique de gestion intégrée des ressources à l’échelle européenne et les dispositifs de gestion et d’instruments contractuels locaux. Ces instruments sont dotés d’arènes de participation des parties prenantes pour fixer des règles de gestion collective de la ressource : les comités de bassin pour les SDAGE, les commissions locales de l’eau (CLE) pour les SAGE, un comité de pilotage pour les CTGQ. Ce passage à une gestion « sous contrainte » reflète un repositionnement des acteurs de l’eau, confrontés à des défis liés à la raréfaction des ressources et aux impacts du changement climatique.

Cette structuration de la gestion de l’eau s’est opérée à plusieurs échelles (supranationale – nationale et là l’échelle de bassins hydrographiques), sur les aspects de gestion quantitative de l’eau afin d’objectiver le manque d’eau et de le gérer en s’appuyant sur la définition de seuils de débits dans les rivières ou de niveaux piézométriques dans les nappes et de droits d’eau appelés volumes prélevables (Barbier et Fernandez, 2024). Cette façon de gouverner la ressource s’est construite dans un objectif de résolution des tensions suscitées par de trop faibles étiages des cours d’eau ou des nappes attribuées à des prélèvements excessifs. L’objectif de maintien de débits minimums dans les cours d’eau en période d’étiage s’est alors in fine accompagné de nouveaux barrages-réservoirs (Gaudin et Fernandez, 2018). Les réserves de substitution entrent dans cette continuité, mais présentent des particularités techniques sur lesquelles il convient de revenir.

1.2. Avant les retenues de substitution : aspects techniques et historiques des infrastructures de stockage pour l’irrigation de l’agriculture

L’intérêt du stockage est de pouvoir gérer la quantité et le moment où l’eau est disponible pour les cultures. L’irrigation permet d’augmenter les rendements, d’assurer la germination d’une culture sur la parcelle et de sécuriser la récolte. Historiquement, les infrastructures de stockage se construisent directement sur un cours d’eau ou une rivière sous forme de barrage, ou bien déconnectées du milieu, en tirant profit de la topographie, par le biais de retenues collinaires. Ces infrastructures visent à retenir l’écoulement de l’eau et ainsi maitriser la quantité et la temporalité de son utilisation. Le recours à ce type d’ouvrages s’est développé massivement à partir des années 1980 pour répondre à la hausse des pratiques d’irrigation.

Néanmoins, la raison d’être de ces infrastructures de stockage fait aujourd’hui face à une tension substantielle, à savoir la difficulté de satisfaire des usages et besoins qui s’accroissent et s’intensifient. Alors, au nom de cette difficulté, l’aménagement de nouvelles infrastructures de stockage se perpétue, dans une logique de gestion de « l’offre » de la ressource en eau, mais fait face à des débats de société et à une conflictualité de plus en plus forte (Kellner, 2021). Ce maintien d’une politique de « l’offre » en contexte de pénurie soulève deux problèmes majeurs : la « création de ressource » en eau peut engendrer in fine une augmentation de la demande ; les efforts mis dans l’aménagement de ces infrastructures peuvent accentuer les injustices, vulnérabilités et dommages causés par les sécheresses (Di Baldassarre et al., 2018). Les réserves de substitution s’inscrivent alors dans cette trajectoire en tant que nouvelle solution technique de stockage de l’eau dans un milieu où la construction de barrages est techniquement limitée : retenues bâchées, remplies en période hautes eaux par prélèvement dans les nappes (document 1). En guise de définition officielle, retenons ici celle proposée par le Guide juridique de construction de retenues du ministère chargé de l’Environnement : « Ouvrages artificiels permettant de substituer des volumes prélevés à l'étiage par des volumes prélevés en période de hautes eaux. Les retenues de substitution permettent de stocker l’eau par des prélèvements anticipés ne mettant pas en péril les équilibres hydrologiques, elles viennent en remplacement de prélèvements existants : c’est la notion de substitution » (2012). Elles font cependant face à des débats et des conflits (Barraqué, 2024).

Document 1. Réserve de Priaire (SEV 2) en cours de construction

Réserve "mégabassine" de Priaire en cours de creusement

Cliché de Sophie Tabouret, sur la commune de Val-sur-Mignon, juin 2024.

1.3. Situer les réserves de substitution : la gestion de l’eau agricole et le Marais poitevin

Les retenues de substitution se développent à partir des années 2000 au sein d’un milieu spécifique, celui du Marais poitevin. Plus vaste zone humide du littoral atlantique français, il s’étend à la confluence de la Sèvre niortaise et du Lay (document 2). Situé à cheval sur les régions Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire, il couvre quatre départements : la Vendée, la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres et la Vienne. Ce territoire se distingue par trois écosystèmes interconnectés : le marais desséché, le marais mouillé, ainsi qu’un milieu estuarien. Cette interconnexion repose sur le rôle crucial de l’eau, élément structurant du marais. Le Marais poitevin fait partie de ces régions de France qui connaissent une pénurie d’eau estivale, naturelle et anthropique. À partir des années 1980, des sécheresses importantes se sont corrélées au recours à l’irrigation, les agriculteurs dans les pourtours du marais puisant massivement dans la nappe phréatique. Rapidement, les limites sont atteintes, illustrées par des biseaux salés – c’est-à-dire qu’au lieu de retourner vers l'océan après la marée, l’eau de mer entre dans le marais et s’infiltre dans les nappes. L’irrigation devient alors un danger pour la biodiversité du marais. Ces crises ont également permis aux « agriculteurs modernistes » (Billaud, 1986) de renforcer leur influence sur la gestion hydraulique, notamment au travers du rôle structurant du syndicat mixte en charge de l’irrigation. Ce basculement vers une gestion hydraulique orientée par des intérêts agricoles a alimenté plusieurs controverses. Parmi elles figurent les oppositions au barrage de la Trézence dans les années 1960-1970, le déclassement du parc naturel régional du Marais poitevin en 1996, ainsi que la condamnation de la France par la Commission européenne en 1999 pour non-respect des directives environnementales.

Pour y faire face, les pouvoirs publics ont promu la construction de réserves d’eau (Roussel, 2001 ; Simon, 1998). Non sans difficulté, l’État a mis en place le 12 juillet 2010 l’Établissement Public du Marais Poitevin (EPMP), pour gérer les quantités d'eau et surveiller les niveaux d'eau dans l'environnement. La gestion des retenues de substitution est alors une de leur prérogative.

Dans ce contexte, la promotion des retenues s’inscrit dans un argumentaire d’affranchissement « des débits » pour les cultures irriguées, c’est-à-dire d’une logique de sécurisation de la ressource pour l’irrigation, par la suppression de l’aléa d’approvisionnement en eau (les arrêtés sécheresse) associée à une réduction des prélèvements en rivière et nappe en période estivale par les agriculteurs. Le principe de ces ouvrages est de considérer que l’eau est abondante en hiver et rare en été. « L’eau d’été » est substituée à « l’eau d’hiver ». Différents projets de réserves vont alors se succéder, dont parmi eux : le projet du Lay, porté par le Syndicat mixte du bassin du Lay (SMBL), le projet des Autizes et le projet de Vendée, portés par le syndicat Mixte Vendée Sèvre Autizes (SMVSA), et celui de la Sèvre Niortaise, porté par la Société Coopérative Anonyme de l’Eau des Deux-Sèvres (COOP de l’Eau 79). De 2003 à 2011, le SMVSA lance le programme d’aménagement de 10 réserves de substitution pour 3,2 millions de mètres cubes sur les Autizes. De 2013 à 2020, le même syndicat pilote un programme d’aménagement de 9 retenues pour 5,2 millions de mètres cubes sur la Vendée. À partir de 2011, le projet de la COOP 79 porte sur la réalisation de 19 réserves pour 8,78 millions de mètres cubes stockés ((Il est important de distinguer ici les données hypothétiques comprises dans le dépôt des projets des données factuelles réalisées et en cours de réalisation.)).

La réduction des volumes prélevables estivaux visée par le projet vendéen est un passage de 15,20 millions de mètres cubes en 2003 à 6,3 millions de mètres cubes en 2017. Pour le projet des Deux-Sèvres, l’objectif initial est de passer d’un prélèvement de 14,8 millions de mètres cubes en 2005 à 6 millions de mètres cubes à l’horizon 2025. Les critères de gestion de remplissage des réserves se font à l’aide de débits d’objectifs d’étiage et piézométriques : en hiver, le remplissage est conditionné aux seuils fixés au-dessus desquels les pompages seront réalisés. Ces réserves sont accompagnées d’une baisse des prélèvements totaux d’au moins 20 % selon le SDAGE Loire-Bretagne. L’estimation des impacts des retenues a fait l’objet de différents rapports d’expertise par le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM). Concernant le projet des Deux-Sèvres, deux simulations ont été opérées (avec et sans retenues de substitution). Ces dernières concluent à un impact positif de la substitution sur les niveaux des nappes en été, une faible amélioration des débits estivaux, tout comme des problèmes de remplissage des retenues lors d’hivers secs (Abasq, 2022).

Document 2. Réserves de substitution sur le bassin versant du Marais poitevin (2024)Carte mégabassines

Retenues de substitution en exploitation, en projet ou suspendues en 2024 dans le Marais Poitevin. Source EPMP, 2024 (rapport du conseil scientifique et prospectif du PNR du 3/12/2024).

2. Des « retenues de substitution » aux « mégabassines » : gestions participatives, radicalisation des conflits et controverses sociotechniques

Les retenues de substitution s’inscrivent dans une politique de gestion dite collective et participative de la pénurie d’eau. Elles cristallisent dans l’espace public différents débats et positionnements, notamment sur le modèle agricole soutenu par ce type d’ouvrages. De la structuration de controverses, elles témoignent d’une radicalisation des oppositions et de la répression de l’État ((Cette partie utilise un travail déjà publié : Carrausse, R. 2022. « Face à la pénurie d’eau dans le Marais poitevin : dispositifs de gestion et trajectoire conflictuelle de réserves de substitution pour l’irrigation agricole ». Natures sciences sociétés, vol. 30, n° 3–4, juil.–déc. 2022.)).

2.1. La gestion participative de la ressource en eau

Encadré 1. Un cas emblématique autour du barrage de Sivens dans la vallée du Tescou

Le conflit du barrage de Sivens marque un tournant dans la radicalisation des oppositions concernant les aménagements de la gestion de l’eau pour l’agriculture et leur répression par l’État. Ces dernières années, une partie des critiques concernent le modèle agricole associé à ces infrastructures de stockage. Le projet de barrage de 1,5 million de m3 de Sivens porté par le Conseil général du Tarn et la CACG, depuis la fin des années 1980, est justifié au regard de la pénurie d’eau dans ce sous-bassin-versant et connaît déjà un certain nombre d’oppositions locales dès les reconnaissances du site en 1989. En dépit de plusieurs expertises montrant les faiblesses du dossier, l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA – aujourd’hui absorbé dans l’Office Français de la Biodiversité) ignore ces objections. L’organisation d’une zone à défendre (ZAD) sur le chantier marque alors la radicalisation du conflit. Les principales revendications portent sur la non-soutenabilité du modèle agricole promu, l’absence de volonté d’une transition agricole et la destruction d’une zone humide. La contestation est très médiatisée au regard des nouvelles formes de mobilisation qu’elle présente, mais aussi au regard de la forte répression étatique dont l’issue est dramatique. En effet, Rémi Fraisse, un opposant au barrage, meurt dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014 après l’envoi de grenades offensives de la gendarmerie.

La trajectoire de l’aménagement des réserves de substitution retrace la question de la gestion participative de l’eau qui se structure et se développe depuis les années 1980. Cette « démocratie de l’eau » résulte à la fois des dynamiques de décentralisation en cours, du paradigme de conciliation de tous les usages dans la gestion quantitative de la ressource et de prise en compte des oppositions face aux infrastructures de stockage. Cette logique de gestion dite participative appelle à ce que les différentes parties prenantes – agriculteurs, élus locaux, associations environnementales – construisent des solutions collectives de gestion et d’aménagement de la ressource afin de concilier tous les usages (Mermet et Salles, 2015). Cette démocratie de l’eau présente des limites, notamment l’asymétrie des pouvoirs, s’agissant notamment du poids des corporations agricoles, et Rémi Barbier (2024) suggère plutôt d’utiliser l’expression « démo-corporatisme ».

Les limites de cette idée de gestion dite participative se sont illustrées de manière dramatique lors des conflits autour du projet avorté de barrage de Sivens (encadré 1). En réponse, l’instruction gouvernementale du 4 juin 2015 a instauré un nouveau cadre de négociation (ministère de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie, 2015), le Projet de Territoire pour la Gestion de l’Eau (PTGE). Elle conditionne le financement de toute nouvelle retenue d’eau par les agences de l’eau à l’élaboration d’un « projet de territoire ». Désormais, ne sont financés par les agences que les ouvrages s’inscrivant dans une logique de substitution, c’est-à-dire de remplacement de prélèvements à l’étiage par des prélèvements hors d’étiage, excluant la création de volumes supplémentaires. L’instruction accentue également l’importance de la participation, notamment par le renforcement du rôle des Commission Locales de l’Eau et l’élargissement des parties prenantes. Au sein de ces dispositifs et de ces instruments, la façon dont les procédures de participation intègrent les questions environnementales et sociales représente un enjeu clé. Ils mettent en évidence la façon dont l’État perçoit et gère les tensions autour de la ressource par le biais d’arrangements institutionnels et de compromis sociopolitiques avec des acteurs sectoriels et des groupes sociaux influents (Barone, 2025).

2.2. D’une gestion des associations environnementales à une radicalisation des conflits

Les projets de réserves de substitution portés respectivement par le syndicat mixte Vendée-Sèvre-Autizes (Vendée) et la Coop de l’eau 79 (Deux-Sèvres) illustrent deux approches très différentes de la gestion participative de l’eau, avec des conséquences contrastées sur l’émergence de conflits et coalitions d’acteurs.

Dans le cas vendéen, le syndicat mixte a impulsé la création de neuf réserves d’eau en revendiquant une pleine conformité avec les documents de planification (SDAGE, SAGE, CTGQ). Officiellement, les associations environnementales étaient invitées à participer à des comités de pilotage et à des commissions thématiques. Dans la pratique, elles se sont retrouvées cantonnées à un rôle consultatif très restreint, principalement axé sur l’ajustement de mesures compensatoires. Autrement dit, leur participation servait surtout à légitimer une décision déjà prise. La faible conflictualité s’explique, entre autres, par le fort soutien politique dont bénéficiait le syndicat (présidence influente, liens étroits avec le conseil départemental), par le portage à travers une structure publique, ainsi que par la volonté d’intégrer en amont des préoccupations écologiques stratégiques. Le résultat est un climat où la conflictualité s’est exprimée de manière diffuse, notable dans l’enquête publique, sans toutefois bloquer le projet.

Dans le cas des Deux-Sèvres, le portage politique s’est avéré initialement plus faible pour un projet de plus grande ampleur : ni le conseil départemental ni un syndicat mixte public n’ont soutenu la démarche avec la même vigueur que dans le cas vendéen. Les modalités de participation ont rapidement été l’objet de tensions : face à une logique perçue comme davantage tournée vers les intérêts directs des irrigants et du syndicat majoritaire, la FNSEA, divers collectifs et associations (par exemple « Bassines non merci ») se sont mobilisés pour exiger une concertation plus large et une prise en compte réelle des enjeux environnementaux et climatiques (Mayer, 2018). Contrairement à la Vendée, la Coop de l’eau 79 a été contrainte de recourir à des processus de concertation plus poussés, ponctués d’expertises, de débats et de négociations avec l’État et les parties prenantes locales dans le cadre d’un protocole d’accord signé en 2018 (Michel et Boudaud, 2023). Cette pression a abouti à la suspension temporaire du projet et à l’ouverture d’une nouvelle phase de concertation, intégrant des propositions de réduction du nombre de réserves, un renforcement des conditions d’accès à l’eau et des mesures pour la transition agroécologique.

Encadré 2. Une montée en puissance de la contestation et de sa répression à Sainte-Soline

Sainte-Soline est une commune des Deux-Sèvres dans laquelle s’est cristallisé le conflit autour des réserves, par des acteurs de la société civile, avec une médiatisation d’envergure nationale.

Les Soulèvements de la Terre – collectif créée en 2021 à Notre-Dame des Landes, dans la continuité des actions de « Bassine non merci » et rejoints par le syndicat agricole de la Confédération Paysanne – ont opéré une montée en généralité de la critique des retenues de substitution pour en contester leur portée sociétale et systémique (Collectif du Loriot, 2024 ; Kuppel et al., 2023 ; Reghezza-Zitt et Habets, 2022). Autrement dit, ils fustigent une logique de privatisation de l’eau. Ils critiquent le maintien d’une agriculture productiviste et exportatrice – celle d’une maïsiculture irriguée – qui n’a, selon eux, pas d’avenir face au changement climatique. Ils s’opposent également aux risques sanitaires et environnementaux.

Si cette lutte s’inscrit dans la continuité d’une radicalisation des oppositions civiles, elle témoigne aussi d’une radicalisation de la répression de l’État dans les conflits sur la gestion de la ressource en eau. Plusieurs appels à manifestation ont eu lieu à Sainte-Soline contre le projet – avec une intensification à partir de 2021. Parmi eux, celui du 25 mars 2023, organisé par Les Soulèvements de la Terre, la Confédération Paysanne et le collectif « Bassines non merci ». Cette manifestation est largement médiatisée en raison de son bilan extrêmement lourd : 200 blessés chez les manifestants, 40 grièvement touchés par des éclats de grenades de désencerclement et des tirs lanceurs de balles de défense, deux blessés dans le coma, ainsi que 47 gendarmes atteints (Le Monde, 29 mars 2023 et 30 mars 2023).

Document 3. Manifestation du collectif « Bassines non merci » sur une retenue de substitution à Sainte-Soline (79), mars 2023
Affiche manifestation Sainte Soline mégabassines

manifestation Sainte Soline mégabassines

Crédit photo : Bassines non merci.

2.3. Au-delà des conflits, des controverses sociotechniques

Depuis le début des mobilisations dans les années 2000, de nombreuses controverses sociotechniques ont émergé, montrant les incertitudes et le manque de connaissances qui entourent ces projets d’aménagement (Grimonprez, 2022). Les modèles prévisionnels sont critiqués, les choix d’indicateurs sont scrutés à la loupe (Aubertin et al., 2023, p. 6) ; les incertitudes face aux impacts des effets cumulés de la substitution sont soulignés (Carluer, 2017 ; Habets et al., 2018) ; la mal-adaptation au changement climatique tant agricole qu’hydrique est mise en avant (Bretagnolle, 2023 ; Habets et Demorcy, 2024) et les conséquences sur les milieux et la biodiversité sont finalement peu documentées.

Les collectifs qui portent la contestation se mobilisent pour mener leurs actions sur différents fronts, parmi lesquels celui d’une bataille des idées grâce aux manifestations et aux alliances avec d’autres mouvements ; celui de la justice avec la multiplication des recours juridiques ; et enfin celui des connaissances en participant à la production de connaissance et en demandant la transparence des données disponibles (Subra, 2024).

Enfin, ces conflits posent deux questions essentielles. La première est celle de la démocratie de l’eau, dont les récentes évolutions à travers les PTGE ne doivent pas occulter ses limites : la priorité est à la production de consensus et de consentement, plus qu’à celle d’une mise en débat des différentes politiques ou ambitions sociétales (Barbier, Fernandez, 2024). La seconde est que les mécanismes participatifs se doivent d’éclairer des arbitrages face à ces conflits « hydroclimatiques » sans faire l’impasse sur les enjeux de justice dans le partage des bénéfices de l’eau (Salles, 2022).

3. Des controverses comme catalyseurs pour penser les futurs ?

En tant qu’infrastructures, ces ouvrages de stockage produisent de nouveaux avenirs, paysages et manières de gérer ou de consommer l'eau, mais ils réduisent également les possibilités de réfléchir aux incertitudes et limitent la capacité de penser à d'autres futurs. Les retenues de substitution peuvent être ainsi comprises en tant que « sites de confrontation à ces futurs-en-émergence » (Granjou, 2016).

3.1. Une eau pour quels futurs agricoles ?

L’eau de la retenue de substitution est-elle la même que l’eau présente dans le milieu sous forme de pluie, dans les végétaux ou dans les aquifères ? L’eau des retenues présente deux qualités particulières par rapport à l’eau puisée dans le milieu l’été : son exploitation est plus chère, mais elle est sécurisée. Pour le premier point, l’eau est en réalité gratuite, ce sont les investissements de ces infrastructures (pompes, retenues, tuyaux, etc.) ((Les projets de retenues de substitution sont financés à hauteur de 80 % par les agences de l’eau dans le cadre des PTGE.)) et les charges (la maintenance et l’énergie) qui s’imposent dans le coût du mètre cube d’eau. Ces coûts ont fortement augmenté du fait de l’augmentation du prix de l’électricité (2022) et de la nécessité de protéger ces ouvrages à la suite des manifestations par les mouvements anti-bassines (gardiens, caméras, fil barbelé concertina, etc.). Pour le second point, si les irrigants se préparent à ne pas pouvoir remplir tous les ans leurs réserves (la coop de l’eau prévoit des difficultés de remplissage une année sur cinq), il y a néanmoins plus de certitudes à ce que l’eau soit plus disponible dans la réserve que dans le milieu.

Document 4. Réserve de Mauzé sur le Mignon (SEV 17)
Réserve de substitution ou mégabassine sur le Mignon Barbelés concertina

À gauche, vue de la réserve avec de gauche à droite la retenue d’eau, la bâche en géotextile, le terre-plein, une caméra de vidéosurveillance (en arrière plan) et une bordure végétalisée longée par une barrière et des barbelés. À droite, gros plan sur les barbelés « Concertina » ou « à lames de rasoir ». Clichés de Sophie Tabouret, juin 2024.

En juin 2024, l’eau de la retenue de Mauzé sur le Mignon (79) est facturée 33 centimes contre 11 centimes d’euros par m3 si elle est puisée dans le milieu. Le modèle économique associé à ces aménagements incite en conséquence à repenser la valorisation des cultures irriguées, car il faut maintenir une viabilité économique au sein des exploitations agricoles. La Coop de l’eau 79 incite les irrigants raccordés aux retenues à développer des cultures à haute valeur ajoutée (semences, cultures de niche, etc.) pour consolider leurs modèles économiques. En Vendée, une solidarité entre irrigants est inscrite dans le fonctionnement des retenues, si bien que si un arrêté sècheresse empêche de puiser l’eau dans les nappes, les irrigants raccordés aux retenues arrêtent également d’irriguer.

Les effets de l’irrigation sur les modèles agricoles sont peu étudiés au-delà de la parcelle. À la chambre d’agriculture de la Nouvelle-Aquitaine, une étude menée à partir du recensement agricole a montré que l’irrigation permet de maintenir des exploitations sur le territoire et de favoriser l’agriculture biologique sur le territoire (Michel et Servant, 2024). Avoir accès à l’eau offrirait plus de possibilités techniques de rotations et d’intercultures.

La controverse sur les modèles agricoles permis par ces infrastructures est donc loin d’être close. Il convient cependant de garder en tête qu’irriguer (avec l’eau des retenues de substitution) oblige les producteurs à repenser leurs modèles économiques pour intégrer l’augmentation de leurs charges, mais interroge également les choix techniques dans leurs systèmes de production.

3.2. De nouveaux imaginaires pour renouveler l’action 

Sur le territoire, des acteurs réfléchissent à de nouveaux imaginaires pour infléchir une situation qu’ils jugent ubuesque. C’est le cas d’Alexis Pernet, chercheur-paysagiste, qui imagine un autre futur désirable avec les retenues de substitution. Installé au cœur du marais mouillé, il a d'abord travaillé sur le dépérissement du frêne, espèce d'arbre emblématique de ce milieu (Pernet, 2019). Il est ensuite devenu expert scientifique dans le cadre du protocole d’accord signé en 2018 dans les Deux-Sèvres. Cet accord a été signé avec les irrigants pour qu’en contrepartie de la construction des retenues, ils s’engagent à diminuer les volumes d’eau prélevés et à aller vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Un comité scientifique et technique a été mis en place pour aider à la réflexion autour des actions à mettre en œuvre. Alexis Pernet a participé aux réunions entre 2019 et 2022. Très tôt, il imagine comment les outils du paysagisme peuvent aider à penser les retenues de substitution autrement, inscrites dans le paysage et la vie sociale, ouvertes aux promeneurs curieux de profiter de ces points-hauts pour observer les alentours. Il note dans son travail que si les manifestations ont pris une telle ampleur, c'est aussi parce que ces structures matérialisent les volumes d'eau utilisés pour l'agriculture. Jusqu'à présent, ils étaient invisibles en raison des systèmes de pompage direct. Cela rejoint les travaux en Science and Technology Studies qui s’attachent à révéler les dimensions sociopolitiques à toutes infrastructures techniques de l’eau (Aubriot et Riaux, 2013) et montrent que la mise en visibilité de nos usages des ressources ne s’opère que quand les réseaux tombent en panne (Slota et Bowker, 2017 ; Denis et Florentin, 2022). L’eau du robinet a l’air inépuisable, et pourtant elle implique des zones de captage, des barrages, des traitements, etc. qui sont invisibilisés derrière le robinet. À partir de ce constat, il estime donc qu'il faut inverser le problème et rendre visible cette eau, sa circulation et ses usages, afin de rouvrir les médiations dans la région.

La protestation devient, pour lui, le début d'un nouveau processus, celui de retravailler ensemble pour que ce stockage controversé, loin de déplacer le problème de l'eau ailleurs, devienne un acteur majeur d'une transition écologique et contribue à réintégrer l'eau dans le sol. Selon lui, l'ensemble du paysage pourrait jouer le rôle d'une éponge, alimentant l'aquifère lors des périodes pluvieuses : « Retenir l'eau dans le sol devrait être un objectif désormais facile à partager avec les agriculteurs qui ont vécu l'expérience difficile et traumatisante de la construction de retenues » (Pernet, 2023). Par-là, il rejoint des réflexions récentes à ce que les conflits dans la gestion de l’eau appellent à une « révision du contrat social et écologique sur les territoires qui sont en jeu » au nom du changement climatique et des transitions multisectorielles que ce dernier nécessite (Barreteau et Bouleau, 2023).

Document 5. Paysage éponge : ralentir le cycle de l’eau à l’échelle territoriale

Alexis Pernet paysage éponge eau

Alexis Pernet, 2023, avec l’aimable autorisation de l’auteur.

D’autres réflexions plus radicales émergent à la suite des travaux de certains hydrologues opposés à ces projets, qui portent l’idée que l’eau est mieux stockée dans les aquifères que dans des bassines (Habets et Demorcy, 2024). Elles viennent repenser le cycle de l’eau et les effets délétères de sa déconnection symbolique du monde vivant (Barraqué, 2024 ; Jaumouillé, 2024). Le ralentissement de l’écoulement de l’eau ne se pense plus par des ouvrages de stockage construits en dur, mais plutôt en recréant des zones humides capable d’éponger l’eau en trop et de la redistribuer lorsqu’elle vient à manquer (Morizot et Husky, 2024). Baptiste Morizot et Suzanne Husky s’appuient sur l’expérience d’hydrologues et d’écologues nord-américains qui œuvrent pour repenser le rôle des écosystèmes et des non-humains dans le cycle de l’eau. Si les exemples développés (hors du marais poitevin) sont situés et certainement peu génériques, ils proposent un nouvel imaginaire performatif en offrant des propositions d’actions concrètes.

Conclusion

Les réserves de substitution s’inscrivent dans un référentiel de gestion de la ressource qui postule qu’il est encore possible de satisfaire tout le monde, sans perdant, et que chaque filière d’usage de l’eau peut continuer à fonctionner (Barbier et Fernandez, 2024 ; Barreteau et Bouleau, 2023). Les barrages ou réserves deviennent de puissants catalyseurs de conflits, du fait des enjeux à l’œuvre, mais aussi de la matérialité de l’espace de ces aménagements : les lieux d’implantation des projets deviennent des espaces de lutte (ibid).

Ainsi les conflits autour des réserves de substitution, comme des barrages avant elles, sont des conflits ancrés territorialement, qui dépassent les seules oppositions sur des questions d’usages ou de répartition de la ressource. Les controverses portent autant sur les différentes politiques publiques sectorielles (agricoles, environnementales, économiques, etc.), sur les horizons sociétaux que ces aménagements soutiennent ou encore sur les différentes expertises ou savoirs scientifiques qui légitiment ou mettent en débats ces infrastructures. Ces débats, largement relayés dans les médias, montrent comment les mégabassines cristallisent des tensions profondes autour de l’eau et illustrent également l’émergence de nouvelles formes de mobilisation citoyenne, où la gestion de l’eau devient un territoire de luttes et un levier de transformation sociale.

Enfin, suivre l’eau des retenues de substitution permet d’observer qu’elle change de statut selon le moment, le lieu et ses utilisations. « L’eau d’hiver » n’a pas la même importance que « l’eau d’été ». L’eau est parfois qualifiée comme « en trop », quand, d’autres fois, c’est son « manque » qui est mis en avant. La sémantique souligne également que lorsqu’on parle de réserve, il s’agit d’anticiper un manque. Mais de quel ordre est ce manque ? Est-il matériel, économique ou social ? Et si les réserves de substitution doivent répondre à un « besoin en eau », qu’est-ce qu’un besoin en eau légitime ? Quels sont les usages valorisés ? Des usages sont-ils alors exclus ?

Reprenons les propos de Denis Salles mobilisés en introduction de cet article. Ce dernier appelle à la construction d’un « sens » des politiques de l’eau au service du vivant et de la société, selon une triple acception, celle d’une direction, d’une signification et d’une sensibilité. Force est de constater que ce sens n’est pas partagé et lacunaire. La production de connaissance, d’expertise et les controverses qui les accompagnent nous semblent cependant indispensables à la production de ce sens. D’autant que ces infrastructures de l’eau, une fois qu’elles existent, intègrent des valeurs, contraignent l'utilisation et l'accès à la ressource et modèlent ou consolident la relation entre l'homme et son environnement (Star et Ruhleder, 1996). La prise en compte de l’humain et du non-humain, l’insertion des retenues de substitution dans un futur sociétal désiré et les principes de justice qui accompagnent ces aménagements sont eux, si ce n’est incomplets, contestés et contestables.


Bibliographie

Liste des abréviations
  • BRGM - Bureau de Recherches Géologiques et Minières
  • CACG - Compagnie d'Aménagement des Coteaux de Gascogne
  • CLE - Commission Locale de l’Eau
  • CNPN - Conseil National de la Protection de la Nature
  • COOP 79 - Société Coopérative Anonyme de l’Eau des Deux-Sèvres
  • CSRPN - Comité Scientifique Régional du Patrimoine Naturel
  • CTGQ - Contrat Territorial de Gestion Quantitative
  • DCE - Directive Cadre sur l’Eau
  • EPMP - Établissement Public du Marais Poitevin
  • FNSEA - Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles
  • ONEMA - Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (remplacé depuis par l’Agence Française pour la Biodiversité)
  • PTGE - Projet de Territoire pour la Gestion de l’Eau
  • SAGE - Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux
  • SDAGE - Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux
  • SMVSA - Syndicat Mixte Vendée Sèvre Autizes
  • ZAD - Zone À Défendre

Mots-clés

Retrouvez les mots-clés de cet article dans le glossaire : changement climatique | eau | irrigation | paysage-éponge | pénurie d’eau et sécheresse | retenues de substitution | SDAGE | zone à défendre (ZAD)  | zone humide.

 

Romain CARRAUSSE

géographe, chargé de recherche, APESA

Sophie TABOURET

sociologue, post-doctorante, EHESS-CIRED

 

Édition et mise en web : Jean-Benoît Bouron

Pour citer cet article :  

Romain Carrausse et Sophie Tabouret, « Éclairer les débats sur les mégabassines : paradigmes de gestion, controverses et imaginaires », Géoconfluences, novembre 2025.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/geographie-critique-des-ressources/articles/gestion-controverses-imaginaires-debats-retenues-de-substitution-marais-poitevin