Échanges (économiques, financiers, culturels)
Un échange est, au sens premier, une action de réciprocité dans un transfert de biens ou de services. On parlera ainsi d’échanges culturels, politiques, mais aussi et surtout en géographie d’échanges économiques.
Le terme d’échange doit être distingué de celui de flux, du fait même de cette réciprocité. Un échange économique sera ainsi composé de deux flux : un flux matériel (le produit échangé) et, en contrepartie, un flux financier immatériel correspondant au paiement de ce produit. C’est donc la volonté de réaliser un échange qui engendre des flux. Le lieu matériel ou immatériel où se déroulent les échanges est un marché. La géographie s’est donc intéressée tout aussi bien aux marchés à terme, qu’aux marchés au cadran ou… au marché mondial du vin.
Les échanges internationaux se mesurent en fonction de leur valeur ou de leur volume, par un certain nombre d’indicateurs macro-économiques (balance commerciale, taux de couverture des importations par les exportations...). Ils sont en essor constant depuis les années 1980, dans le cadre de la mondialisation, elle-même en partie liée à la révolution des transports, notamment maritimes (conteneurisation…), à la libéralisation des échanges internationaux, et à la financiarisation de l’économie mondiale. L’accentuation de l’intégration régionale et la spécialisation à l’échelle mondiale des lieux de production sont une autre cause de l’augmentation des échanges. La division internationale du travail (DIT), puis la division internationale des processus productifs (DIPP) et l’allongement des chaînes de valeur, ont engendré une spécialisation à l’échelle mondiale des espaces productifs et donc la forte croissance des échanges mondiaux : leur valeur a été multipliée par 15 entre 1985 et 2022.
La géographie s’est enfin également intéressée à la dimension politique ou culturelle des échanges, tout d’abord à l’échelle internationale. Ce peut être classiquement l’étude des échanges économiques vus en lien avec leur dimension culturelle ou politique : avec qui commerce-t-on préférentiellement du fait d’une culture commune (la langue, une histoire commune) ou de relations politiques anciennes ? Mais de façon plus globale, la géopolitique peut être partiellement vue comme l’étude des relations internationales, c’est-à-dire comme une suite d’échanges.
La géographie culturelle et la géopolitique étudient désormais également ces échanges à une autre échelle, plus locale voire intime et corporelle (géographies de la sexualité, des pratiques récréatives comme le sport…).
(SB et CB) mars 2024.
