Géohistoire
La géohistoire est une démarche consistant à utiliser les outils et les méthodes de la géographie dans des périodes passées. Elle se distingue de la géographie historique qui est la connaissance des lieux et des espaces dans le passé, donc une branche de l’histoire. Cette démarche trouve son origine chez les penseurs, tels Fernand Braudel au milieu du XXe siècle, qui ont fait le lien entre les deux disciplines mariées dans l'enseignement secondaire mais séparées dans le supérieur, géographie et histoire. Plus récemment, l’un des promoteurs de la géohistoire est Christian Grataloup, qui à partir d’un objet d’étude majeur de la géographie, la mondialisation, a cherché à reconstituer un récit de la mise en relation des parties du monde par les échanges. Il identifie ainsi plusieurs étapes dans le « bouclage du monde » avant la mondialisation (ou plutôt avant que ce mot n’existe), des grandes migrations néolithiques au basculement atlantique de l’époque moderne. L’une des caractéristiques de la géohistoire est de s’appuyer sur les cartes, non comme simples illustrations du discours mais comme outils mobilisés dans la compréhension des phénomènes. Pour reprendre l’exemple de la mondialisation, il s’agit par exemple d’utiliser des projections comme celle mise au point par Jacques Bertin en 1953 (la « Bertin 1953 »), qui facilite la représentation des flux à l’échelle mondiale, pour faire apparaître les mises en relation des lieux du Monde.
(JBB), avril 2022.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Frédéric Durand, « Timor, géohistoire des frontières stratifiées », Géoconfluences, juin 2020.
- Un exemple de démarche géohistorique appliquée aux noms des océans : Christian Grataloup, « L’invention des océans. Comment l’Europe a découpé et nommé le monde liquide », Géoconfluences, janvier 2015.
- La géohistoire, passerelles et liens entre programmes d'histoire et de géographie, brève de mars 2018.
Liens externes
- « Géohistoire » sur Gaïaclio-Géohistoire, blog consacré à la géohistoire.