Modèle de Launhardt ou de Weber
Le modèle de Launhardt, ou de Weber, vise à la désignation, par modélisation, d’un optimum de localisation des activités industrielles. Il porte le nom du mathématicien et économiste allemand Wilhelm Launhardt (1832-1918), même s’il est fréquemment associé à l’économiste allemand Alfred Weber (1868-1958), qui s’appuie sur les travaux de Launhardt.
L’optimum de localisation, noté « O », est situé à l’intérieur du triangle formé par trois points : les matières premières, la source d’énergie (ou la main d’œuvre), et le marché. C’est le coût d’acheminement vers ou depuis le site de production qui détermine la localisation de ce dernier à l’intérieur du triangle (Bavoux et Chapelon, 2014, p. 345). Dans l’industrie sidérurgique, la proximité avec les gisements de charbon l’emportait, tandis que dans l’industrie textile, les « gisements de main d’œuvre » rurale ou urbaine déterminaient davantage la localisation optimale. Comme dans tout modèle spatial, l’espace est préjugé isotropique (Géneau de Lamarlière, 2017). La description ici proposée est résumée et simplifiée, le modèle était en réalité beaucoup plus détaillé et nuancé dans les travaux des deux économistes allemands (Peeters et Perreur, 1996).
Le modèle de Launhardt, classique en économie, est aujourd’hui dépassé dans le contexte de la mondialisation des chaînes de valeur, du transport à très bas coût et de la sous-traitance en cascade. Il serait de toute façon difficile de localiser un seul gisement de matière première pour une production donnée, ou un seul marché localisé en un point unique. La géographie des espaces productifs donne plutôt à voir des systèmes d’acteurs économiques reliés en réseau : le système productif.
(JBB) février 2025.
Références citées
- Bavoux Jean-Jacques et Chapelon Laurent (2014), « Modèle de Launhardt », in : Dictionnaire d’analyse spatiale, Armand Colin.
- Géneau de Lamarlière Isabelle (2017), « Modèle d’Alfred Weber », Hypergéo, décembre 2017.
- Peeters Dominique et Perreur Jacky. « L'approche wébérienne de la localisation industrielle et ses extensions : un bilan ». L'Espace géographique, tome 25, n° 3, 1996, p. 273–287.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Jacques Fache et Marion Gobin, « Innovation et territoire, enjeu essentiel des politiques d’aménagement en Europe », Géoconfluences, juin 2008.
- Sylviane Tabarly, « Archive. Aires de marché, produits et localisations », Géoconfluences, juin 2008.
