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« La nature, objet géographique » : quelques pistes bibliographiques

Publié le 16/05/2017
Auteur(s) : Laurent Carroué, inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche, directeur de Recherche à l’IFG - université Paris VIII
Jean-Benoît Bouron, agrégé de géographie, responsable éditorial de Géoconfluences - DGESCO, ENS de Lyon.
et l’équipe de géographie de l’ENS de Lyon

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Question au programme de l'agrégation externe de géographie à partir de la session 2018
Mode d’emploi de cette bibliographie

Dans le cadre des programmes de l’agrégation externe de géographie, la nouvelle question d’épistémologie - qui remplace « Représenter l’espace » - a pour thème : « la nature, un objet géographique ».

Cette liste de ressources (ouvrages, articles, sites…) présentée par Géoconfluences a pour seul objectif d’aider les préparateurs et les candidats, elle ne fait pas office de recommandation officielle de la part du jury. Dans la jungle des ressources possibles, les contributeurs ont cherché à ouvrir des pistes de réflexion et à en défricher certaines, quitte à en laisser d’autres à l’état de broussailles, libre alors au lecteur de prendre des chemins de traverse. Nous avons privilégié les sources francophones et accessibles en ligne ; la plupart des titres comprennent des liens cliquables, notamment vers des comptes-rendus courts publiés dans des revues scientifiques. Comme toute sélection, cette liste est partielle et non exhaustive, et elle pourra évoluer au fur et à mesure des nouvelles propositions reçues. N’hésitez donc pas à nous signaler des références qui vous semblent faire défaut.

Compte-tenu de la forte dimension épistémologique du sujet, les titres ont été classés par ordre chronologique à l'intérieur de chaque section, en commençant par les plus anciens, pour permettre de saisir les évolutions dans les approches. 

Le texte d’accompagnement du jury (version pdf), est reproduit in extenso ci-dessous :

La nature, objet géographique : Texte de cadrage du jury

 

 

>>> Voir notre sélection de ressources pour traiter cette question avec Géoconfluences <<<

 

1. Première approche par les définitions

Les dictionnaires de géographie s'avèrent indispensables pour une première approche de la nature comme objet géographique. On lira avec grand profit leurs introductions. Voici les pages de l'entrée « nature » de ces dictionnaires : Brunet p. 345-347, Lacoste p. 265, Veyret p. 235-240, Lévy et Lussault p. 708-716. L’entrée « nature » est absente du Dictionnaire de géographie de George et Verger.

1.1. Dictionnaires

  • Antoine Bailly, Robert Ferras, Denise Pumain (dir.), Encyclopédie de géographie, Economica, 1995 (2e éd.)
  • Dominique Bourg, Alain Papaux (dir.), Dictionnaire de la pensée écologique, PUF, coll. Quadrige - Dicos poche, 1184 pages, 2015. | Compte-rendu dans les Cahiers d’histoire par Jérôme Lamy. Les directeurs de l’ouvrage sont des philosophes.
  • Roger Brunet, Robert Ferras, Hervé Théry (dir.), Les mots de la géographie. Dictionnaire critique. Reclus, La Documentation française. 1993 (1e éd. 1992).
  • Yves Lacoste, De la géopolitique aux paysages. Dictionnaire de la géographie. Armand Colin, 2003
  • Jacques Lévy et Michel Lussault (dir.), Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés. Belin, 2013 (1e éd. 2003).
  • Pierre Merlin et Françoise Choay (dir.), Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement. Presses universitaires de France, Quadrige, 2009 (1e éd. 1988).
  • Yvette Veyret (dir.), Dictionnaire de l’environnement, Armand Colin, 2007 pour la 1e éd.

1.2. Dictionnaires en ligne

 

2. Cerner la dimension épistémologique de la question

Impossible d'épuiser l'épistémologie de la géographie qui est une matière en elle-même, mais on peut relever quelques jalons dans le rapport de la discipline à la nature comme objet, d'autant que ce rapport a été à la fois constitutif de l'identité de la géographie et central dans la crise qu'elle a connue.

2.1. Quelques jalons épistémologiques

  • Philippe Pinchemel, Marie-Claire Robic, Jean-Louis Tissier, Deux siècles de géographie française, choix de textes, Paris, C.T.H.S., 380 p., 1984.
  • Olivier Dollfus, « Brèves remarques sur le déterminisme et la géographie », L’Espace géographique,  1985,  vol. 14,  n° 2,  p. 116-120

L’auteur esquisse, en seulement quatre pages, une histoire du déterminisme en géographie, en posant la question de la place de la causalité dans la construction de la discipline. Premières lignes : « Il y a de vieilles liaisons, parfois évoquées, parfois cachées ou tues, plus rarement expliquées et donc comprises. Celle de la géographie et du déterminisme est l’une d’entre elles. D’un côté une discipline qui explique les localisations sur la surface terrestre, en analyse les répartitions et tente d’en déceler les régularités, de l’autre un postulat qui se fonde sur les résultats de rapports de causalité contraignants et toujours convergents. »

  • Vincent Berdoulay et Olivier Soubeyran, « Lamarck, Darwin et Vidal : aux fondements naturalistes de la géographie humaine », Annales de Géographie, 100e Année, n° 561/562, n° du centenaire (1991), p. 617-634.
  • Claude et Georges Bertrand, « La géographie et les sciences de la nature », in Antoine Bailly, Robert Ferras, Denise Pumain (dir.), Encyclopédie de géographie, Economica, 1995 (2e éd.), p. 91-110.
  • Claude Raffestin, « Géographie et écologie humaine », in Antoine Bailly, Robert Ferras, Denise Pumain (dir.), Encyclopédie de géographie, Economica, 1995 (2e éd.), p. 23-36.
  • Marie-Claire Robic, « Épistémologie de la géographie », in Antoine Bailly, Robert Ferras, Denise Pumain (dir.), Encyclopédie de géographie, Economica, 1995 (2e éd.), p. 37-56.
  • Paul Claval, Histoire de la géographie française de 1870 à nos jours, Nathan, coll. « références », 1998, 544 p. | Compte rendu de Jean-François Joly sur la Cliothèque. 
  • Guy Baudelle, Marie-Vic Ozouf-Marignier, et Marie-Claire Robic  dir.), Géographes en pratique (1870-1945). Le terrain, le livre, la Cité, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2001.
  • Jean-Jacques Bavoux, La géographie, objets, méthodes, débats, Armand Colin, 2005.
  • Catherine Larrère, « L’écoféminisme : féminisme écologique ou écologie féministe », Tracés. Revue de Sciences humaines [En ligne], 22 | 2012, mis en ligne le 21 mai 2014.

2.2. Quelques biographies de géographes

2.3. La question de la place de la géographie physique dans la géographie

  • Paul Vidal de la Blache, « La Géographie politique, à propos des écrits de M. Frédéric Ratzel », Annales de Géographie, 1898, vol. 7, n° 32,  p. 97-111. « Car c’est bien plus comme être doué d’initiative que comme être subissant passivement les influences extérieures, que l’homme a un rôle géographique. La nature est pour lui une source de sollicitations. » (p. 100) « Ainsi s’établit entre l’homme et le reste de la nature vivante une solidarité, qu’on peut étudier sous sa forme la plus simple dans les contrées circumpolaires où le maintien d’une population humaine est sous la dépendance étroite du monde animal. » (p. 102) « Dans la perpétuelle mobilité des influences qui s’échangent entre la nature et l’homme, ce serait sans doute une ambition prématurée que de vouloir formuler des lois. Mais il apparaît déjà clairement que certains principes de méthode se dégagent. » (p. 111).
  • Christian Grataloup, « Géographie physique, écologie, espace social. Les enfants du divorce », Espaces Temps, vol. 9, n° 1, 1978 p. 113-123
  • Catherine Rhein, « La géographie, discipline scolaire et/ou science sociale ? (1860-1920) », Revue française de sociologie, vol. 23, n° 2, 1982, p. 223-251.
  • Jean Tricart « Cent ans de géomorphologie dans les Annales de Géographie », Annales de Géographie,  1991, vol. 100, n° 561, p. 578-616. Le regard rétrospectif d’un géomorphologue. Page 599, un tableau comparant les thèmes d’articles portant sur la géomorphologie dans les Annales.
  • Gabriel Rougerie et Nicolas Beroutchachvili, Géosystèmes et paysages. Bilan et méthodes. Compte-rendu d’Antoine Bailly, Annales de Géographie,  1992, vol. 101, n° 568,  p. 685-686 : « La question de l’oscillation entre géographie, science physique, qui traite de la connaissance de la réalité matérielle et géographie, science sociale, dont l’objet relève de la réalité historique et qui présuppose des méthodes d’analyse différentes, est donc directement posée par le contenu de l’ouvrage. »
  • Nicole Mathieu, « Géographie et interdisciplinarité : rapport naturel ou rapport interdit ? », Sciences de la nature, sciences de la société, CNRS Éditions, 1992. L’auteur revient sur les rapports entre société et nature en géographie.
  • Yvette Veyret, « La géographie physique des vingt-cinq dernières années en France. Etat des lieux », Belgeo, 2 | 2003, 145-156.
  • Christian Giusti, « Sciences du relief ou géomorphologie ? », Cybergeo : European Journal of Geography, 29 janvier 2012. DOI : 10.4000/cybergeo.24935
  • Paul Arnould et Michel Lussault, « Sciences de la Terre (Géographie et) » in Jacques Lévy et Michel Lussault, 2013 (2003 pour la 1e éd.), 904-905. « Étymologiquement, la géographie serait la science de la terre par excellence. […] Les géographes ont revendiqué très tôt le caractère de science humaine de leur discipline. […] Il y a là [dans la géographie physique] un capital culturel et cognitif qui incite le géographe à porter une attention aux dimensions bio-physiques des organisations sociales et ainsi à prendre sa place, en refusant tant le schématisme et le caractère a-social de certaines études sur l’anthropisation des milieux naturels que l’oubli total des expressions de la nature dans la société, dans les nécessaires débats scientifiques et citoyens au sujet du global change et du développement durable. »

2.4. Géographie et environnement

  • Jean Demangeot, Les milieux « naturels » du globe, Masson, 1984 pour la 1e éd.
  • Yvette Veyret : Géoenvironnement, coll. Campus, Armand Colin, Paris, 2001.
  • Paul Arnould, Éric Glon, (dir.). La nature a-t-elle encore une place dans les milieux géographiques ? Publications de la Sorbonne, 2005.
  • Marc Galochet, Jérôme Longuépée, Valérie Morel et Olivier Petit, « L’environnement et l’interdisciplinarité en débat », Développement durable et territoires, Points de vue (2003-2010), 2006.
  • Denis Chartier et Estienne Rodary, « Géographie de l’environnement, écologie politique et cosmopolitiques », L’Espace Politique, 1 | 2007-1.
  • Yvette Veyret, « L'environnement, objet géographique ? », Responsabilité et environnement, n° 48, octobre 2007, p. 19-29 (pdf).
  • François Bétard et Monique Fort : « Les risques liés à la nature et leur gestion dans les Suds », dossier de onze contributions, BAGF/ Bulletin de l’Association des Géographes Français, sept. 2014, Paris.
  • Chartier Denis, Rodary Estienne, Manifeste pour une géographie environnementale. Géographie, écologie, politiquePresses de Sciences Po (P.F.N.S.P.), coll. « Académique », 2016, 440 p. Ouvrage accessible en ligne. Compte-rendu d'Yves Petit-Berghem dans Lectures : « cet ouvrage collectif s’apparente à un plaidoyer écrit par des géographes, majoritairement français, et rassemble toute une série de réflexions qui ont pour ambition de construire les bases communes d’un rapprochement entre l’écologie, la politique et la géographie. »
  • Paul Arnould et al., Géographie des environnements, dont la première édition s’appelait Géographie de l’environnement. 2018 (à paraître).
  • de Bélizal Édouard, Fourault-Cauët Véronique, Germaine Marie-Anne, Temple-Boyer Élise, 2017, Géographie de l’environnement, Paris, A. Colin, Coll. Portail, 276 p., compte-rendu d'Émilie Lavie dans Cybergéo.
  • Environnement dans le glossaire de Géoconfluences

2.5. Géographie, écologie, et approches systémiques

2.6. Les risques en géographie

– Yvette Veyret-Mekdjian, Géographie des risques naturels. Paris : La Documentation française, La Documentation photographique, n° 8023, 2001, 63 p.
– Valérie ?November, Les Territoires du risque. Bern, Peter Lang, 2002, 332 p.
– Jocelyne Dubois-Maury , Claude Chaline, Les Risques urbains. Armand Colin, coll. « U », 2002, 208 p.

2.7. Géohistoire de la nature

Le thème est vaste, nous le limitons pour l'instant à deux références pour aiguiller vers des pistes d'exploration possibles :

  • Serge Briffaud, 2006, « Le temps du paysage. A. de Humboldt et la géohistoire du sentiment de nature », in Blais H. et Laboulais I., Géographies plurielles. Les sciences géographiques au moment de l’émergence des sciences humaines, Paris, L’Harmattan, 275-299.
  • Jean-Paul Amat, Les Forêts de la Grande Guerre, Histoire, mémoire, patrimoine. Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2015, 548 p. Compte-rendu de Xavier Rochel (1 page).

2.8. La question de la limite entre nature et société

L’anthropologue Philippe Descola, dans cette leçon qui a influencé durablement l’étude des relations nature-sociétés dans les sciences humaines et sociales, se penche sur les rapports de continuité et de discontinuité entre la nature et la culture. « En apparence, en effet, l’anthropologie de la nature est une sorte d’oxymore puisque, depuis plusieurs siècles en Occident, la nature se caractérise par l’absence de l’homme, et l’homme par ce qu’il a su surmonter de naturel en lui. Cette antinomie nous a pourtant paru suggestive en ce qu’elle rend manifeste une aporie de la pensée moderne en même temps qu’elle suggère une voie pour y échapper. » À partir du cas des relations entre hommes et oiseaux (tribus Nungar d’Australie avec le cacatoès et le corbeau, Indiens Otomi du Mexique avec le vautour noir, Jivaros Achuar avec le toucan, ou encore les interrogations de Descartes, Locke et Leibniz à propos du perroquet), Descola relativise la dichotomie entre nature et culture dans la pensée occidentale comme une « manière parmi d’autres de classer les entités du monde en fonction des propriétés que l’on choisit de leur attribuer, et non comme l’étalon absolu par rapport auquel doivent être mesurées les variations culturelles. »

  • Éric Dardel, L'Homme et la Terre. Nature de la réalité géographique. Éditions du CTHS, Coll. CTHS-Format, n° 6, 1990 (1e éd. 1972, 201 p.). Compte-rendu de Bertrand Lévy dans les Cahiers de géographie du Québec 3698, 1992, p. 375-376 (pdf).
  • Élisée Reclus, « Du sentiment de la nature dans les sociétés modernes », La Revue des deux Mondes, n° 63, 15 mai 1866. 11 pages (pdf)

 

3. Nature en géographie : des objets de débat / en débat

Dépasser ou repenser l'opposition nature et sociétés a aussi impliqué pour la géographie de prendre part à la réflexion dans des débats apparus dans d'autres sciences ou dans la société civile. Le texte de cadrage du jury insiste sur la présence importante de la nature dans les discours, les projets politiques et les demandes sociales. La géographie a eu à penser cette présence et les géographes ont pris position dans un débat dont les termes sont évolution rapide.

Une première approche peut être abordée par un numéro récent du BAGF : Bertrand Sajaloli (dir.), « Les géographes et la nature : regards nouveaux », Bulletin de l’Association des Géographes Français, 96-2 | 2019.

3.1. Le développement durable en débat

  • Une revue : Développement durable & territoires, revue d'économie, géographie, politique, droit et sociologie, depuis 2002.
     
  • Sylvie Brunel, Le développement durable, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », n° 3719, 2002, rééd. 2007, 2009, 2010.
  • Yvette Veyret (dir.), Le développement durable, approches plurielles. Paris, Hatier, 2005.
  • M.-C. Smouts (dir.), Le développement durable, les termes du débat. Paris, Armand Colin, 2005.
  • François Mancebo, Le développement durable, Armand Colin, 2006.
  • Yvette Veyret, Gérard Granier, « Le point sur le développement durable », introduction du dossier n° 8053 : « Le développement durable. Quels enjeux géographiques ? » de La documentation photographique, La documentation française, 2006, p. 1-16.
  • Léa Sébastien. « De l’idée d’un développement durable socio-centré à la nécessité d’une gouvernance environnementale éclairée », in Didier Graillot et Jean-Philippe Waaub, Aide à la décision pour l’aménagement du territoire. Méthodes et Outils, éd. Lavoisier, Hermès Science, p.89-116, 2006,
  • François Mancebo, « Le développement durable en question(s) », Cybergeo : European Journal of Geography [En ligne], mis en ligne le 9 octobre 2007. L’article marque une étape importante à la fois dans la prise en compte du développement durable dans la géographie scientifique et dans la construction de sa critique (notamment sur « l’illusion des solutions universelles »).
  • Yvette Veyret et Paul Arnould, Atlas des développements durables. Préface de Michel Hagnerelle, cartographie de Cyrille Suss et Claire Levasseur, Autrement, 2008.
  • Yvette Veyret et Renaud Le Goix, Atlas des villes durables. Cartographie d’Aurélie Boissière, conclusion de Michel Lussault. Autrement, 2011.
  • Développement durable dans le Glossaire de Géoconfluences.

3.2. « Bienvenue dans l’Anthropocène »

3.3. Les géographes du changement climatique au changement global

L'expression « changement global » est entrée dans les programmes scolaires en 2015, dans le nouveau programme du cycle 4 (classe de cinquième) applicable à la rentrée 2016, alors même que la notion n'est pas encore stabilisée en sciences sociales. 

  • Étienne Cossart, Le changement global : un champ scientifique fécond pour le géographe, 2018
  • Paul Arnould, « Biogéographie et changement global : la valse des biomes », Historiens et Géographes, numéro spécial – juillet août 2006 avec le Comité National Français de Géographie dans le cadre de la réparation du Congrès de Brisbane de l’UGI. (longue bibliographie)
  • Gérard Hugonie, « Approche didactique du développement global et des réponses régionales aux changements globaux et géographie », Historiens et Géographes, numéro spécial – juillet août 2006 avec le Comité National Français de Géographie dans le cadre de la réparation du Congrès de Brisbane de l’UGI
  • Sylvie Brunel, Jean-Robert Pitte (dir.), Le Ciel ne va pas nous tomber sur la tête. 15 grands scientifiques géographes nous rassurent sur notre avenir. JC Lattès, 2010, 354 p. Compte-rendu de Baptiste Hautdidier et Xavier Morin dans Natures Sciences Sociétés, compte-rendu de Catherine Didier-Fèvre pour la Cliothèque, compte-rendu de Yann Kindo dans Sciences... et pseudo-sciences. 
  • Martine Tabeaud (dir.) : « Réchauffement climatique : un carbone qui sent le soufre », dossier de huit contributions, BAGF/ Bulletin de l’Association des Géographes Français, mars 2013, Paris.
  • Esméralda Longépée, « Les atolls, des territoires menacés par le changement climatique global ? L’exemple de Kiribati (Pacifique Sud) », Géoconfluences, 2015.
  • Changement environnemental global, changements globaux dans le glossaire de Géoconfluences

3.4. La nature, un objet de géopolitique et de droit international

  • Bally Frédéric, « La nature en ville : un enjeu géopolitique », compte-rendu par Christiane Peyronnard d'une intervention au festival de géopolitique de Grenoble, Les Clionautes, mars 2017.
  • Benhammou Farid et Marion Rémy, « Arctique : Les dessous géopolitiques de la protection de l'ours polaire », Géoconfluences, 2017.
  • Bruno Latour, Politiques de la nature. Comment faire entrer les sciences en démocratie. Compte-rendu de Gérard Lemaine dans la Revue française de sociologie, vol.  41, n° 2, 2000, p. 405-408. Les travaux du chercheur transdisciplinaire Bruno Latour ont beaucoup influencé la géographie, comme les autres sciences sociales.
  • Gautier Denis et Benjaminsen Tor A. (coord.), Environnement, discours et pouvoir - L’approche Political ecology. éd. Quae, coll. « Update Sciences & technologies », 2012. Compte-rendu sur le site du Cirad. 
  • Graber Frédéric et Locher Fabien (eds.), 2018, Posséder la nature: environnement et propriété dans l’histoire, Paris, France, Éditions Amsterdam, 345 p.
  • Larrère Catherine (dir.), Les inégalités environnementales, Paris, PUF-La vie des idées, 2017, 104 p. Les humains sont tous concernés par les risques environnementaux et les changements globaux, mais ils sont concernés de manière inégale. La coordinatrice de l’ouvrage est spécialiste de philosophie morale et politique.
  • Deux tribunes parues dans Le Monde (accessibles seulement aux abonnés) donnent une première approche du débat concernant la reconnaissance des écosystèmes comme sujets de droit, après que le Whanganui, un cours d’eau néo-zélandais, ainsi que le Gange et l’un de ses affluents, le Yamuna, aient été dotés d’une personnalité juridique en 2017 :

– Valérie Cabanes, « Reconnaissons la nature comme sujet de droit », tribune dans Le Monde, 30 mars 2017. L’auteure, juriste spécialisée dans le droit international humanitaire et les droits humains, plaide en faveur de cette reconnaissance.
– Laurent Neyret, « Accorder des droits à la nature est illusoire », tribune dans Le Monde, 30 mars 2017. L’auteur, professeur de droit à l’université de Versailles Paris-Saclay, et spécialiste de droit de l’environnement, estime qu’il s’agit d’un abus de langage.

3.5. ONG environnementales et gouvernance écologique

3.6. Les ressources naturelles entre privatisation et biens communs

4. La nature en géographie, une question de représentations

Le questionnement des rapports nature-société, qui n'est pas l'apanage des géographes, aboutit à la nécessité de prendre en compte les représentations de la nature par les individus et les sociétés. Représentation peut être entendu de plusieurs façons : la division entre ce qui relève du naturel et ce qui relève du culturel dépend du regard des sociétés (voir section 2.8. La question de la limite entre nature et société) ; le paysage est à la fois un exemple d'objet géographique relevant à la fois de la nature et des sociétés, et d'objet interprété au prisme des représentations de celui qui le regarde ; la nature est représentée dans les arts et ces représentations elles-mêmes sont étudiées par la géographie. 

4.1. La nature, une représentation

  • Augustin Berque, Médiance, De milieux en paysages. GIP Reclus, 1990 pour la 1ère édition, 163 p. | Compte-rendu de Jacques Bethemont dans la Revue de géographie de Lyon, vol. 65, 1990, 1 p. « [Berque] récuse la dichotomie classique entre géographie physique et géographie humaine [et] nous propose la révision d’attitudes héritées d’Auguste Comte, au moment où les instances qualifiées traitent du sort de notre discipline dans un esprit qui reste celui du XIXe siècle comtien »
  • Emmanuel Lézy, Guyanes-Guyane, perceptions et représentations de l’espace compris entre l’Amazone et l’Orénoque, thèse de doctorat de géographie de l’université de Paris X-Nanterre, sous la direction de monsieur le Professeur Jean-Pierre Raison, janvier 1998.
  • Yves-François Le Lay, « Notion à la une : représentation », Géoconfluences, 2016.

4.2. Le paysage, un construit visible combinant l’action de la nature et des sociétés

  • Vincent Clément, « Contribution épistémologique à l'étude du paysage ». Mélanges de la Casa de Velázquez, 1994,  vol. 30,  n° 3, p. 221-237. « Le paysage a été l’une des notions fondatrices de la géographie, pour trois raisons principales : l’importance des aspects physionomiques dans sa définition, son caractère global, et parce qu’il est perçu comme le produit de l’action humaine sur le milieu. »
  • Augustin Berque et al.La Mouvance. Du jardin au territoire, cinquante mots pour le paysage, Éditions de La Villette, Paris, 1999.
  • Augustin Berque, 2000, « L’appareillage de l’ici vers l’ailleurs dans les jardins japonais », Extrême-Orient, n°22
  • Cyril Gosme, « Historique du paysage », Hypergeo, article n°289, 2005.
  • La série d’articles rédigés par les chercheurs du laboratoire Thema de l’université de Besançon dans Hypergeo en 2005 : Production du paysagePaysage visiblePerception des paysagesUtilisations des paysagesStatut spatial du paysage.
  • Augustin Berque, La Pensée paysagère, Paris, Archibooks, 2007. 
  • Augustin Berque, « Eau et société », in : Agathe Euzen, Catherine Jeandel et Rémy Mosseri (dir.), L’eau à découvert, Paris, Éditions du CNRS, 2015. « Or à la différence de la biosphère et de ses écosystèmes, contrairement à l’opinion commune, cet « en tant que paysage » sans lequel il ne pourrait y avoir de paysages, il n’a rien d’universel. Il est apparu à un certain moment de l’histoire et dans une certaine culture ; précisément au IVe siècle de notre ère, et en Chine du Sud. C’est à partir de là qu’il s’est répandu ailleurs – en Europe notamment, à la Renaissance, quoiqu’on ne puisse exclure qu’il s’agisse là d’un événement indépendant –, d’abord parmi les élites oisives et cultivées, puis petit à petit dans les autres couches sociales, jusqu’à nous paraître aujourd’hui cette chose universelle : le paysage. » 

Source de l'illustration : Jean-Baptiste Camille Corot, Castelgandolfo, 1826, domaine public.

4.3. Fait religieux et nature

Le texte de cadrage du jury ci-dessus fait explicitement référence au fait religieux. Géoconfluences, dans un dossier consacré au fait religieux en géographie, a constitué un sous-dossier dirigé par Étienne Grésillon et Bertrand Sajaloli : « Fait religieux et nature » (2016). Plusieurs articles traitent notamment de l'animisme. 

4.4. Géographie et nature en art, en littérature et en cinéma

5. Entrées complémentaires pour aborder la nature, objet géographique

Il n'est pas question de cataloguer toutes les entrées relevant de l'étude de la nature en géographie mais quelques pistes permettent d'envisager des approches complémentaires de ce qui a déjà été abordé plus haut. Certaines sections peuvent se croiser : par exemple la géographie des forêts a souvent croisé la géo-histoire des paysages. Ces thèmes montrent aussi ce vers quoi tendent les recherches actuelles des géographes et la manière dont leurs travaux investissent la nature, comme objet géographique.

5.1. Habiter l’œkoumène

5.2. Parcs et réserves, la nature protégée, préservée, conservée, patrimonialisée

– Éric Fouache, Cécile Fouache et Christine Syren, « Le « Sickness country » (Parc de Kakadu, Australie), Un espace à protéger entre le mythe et la réalité »,
– Denis Chartier et Stéphanie Nasuti, « Le délicat apprentissage d’une préservation conjointe des écosystèmes et des sociétés (Maranhão, Brésil) »,
– Xavier Amelot et Véronique André-Lamat, « La nature enfermée ou l’aire protégée comme norme de protection d’un bien commun menacé ».
– Jacques Lepart et Pascal Marty, « Sortir des espaces protégés pour conserver la biodiversité ».

5.3. Nature sauvage et wilderness

5.4. Les géographes et l’eau

  • Élisée Reclus, Histoire d’un ruisseau, 1869. Réédité en 2005 chez Actes Sud.
  • René Frécaut, « Maurice Pardé : Hydrologue et géographe », Revue Géographique de l'Est, Année 1975, Volume 15, N° 1, p. 3-4.
  • Jacques Bethemont, De l’eau et des hommes. Essai géographique sur l’utilisation des eaux continentales. Bordas, 1977, 280 p. | Compte-rendu de Jacques Gras dans Noirois : « Le thème de l’eau retrouve toute sa primauté lorsqu’on considère son ubiquité. Les rapports dialectiques qui se nouent entre le milieu naturel et les groupes humains ne s’analysent pas sans qu’à tout instant il n’apparaisse : modelé et occupation des milieux humides des plaines alluviales, sites de villes, croissance urbaine et hydrogéologie, érosion des sols, sites industriels. La prise de conscience des faits de pollution a beaucoup contribué à la découverte de la riche notion d’environnement à partir des travaux trop peu connus des écologistes scientifiques (les vrais). Or la géographie, qui traverse depuis quelques décennies une crise de conscience bien curieuse, se retrouve dans cette notion d’environnement. » (p. 251)
  • Jean-Paul Bravard et François Petit, Les cours d'eau, dynamique du système fluvial, 1998, Armand Colin, 222 p. | Compte-rendu de Jacques Bethemont dans La Revue de géographie de Lyon. Pour avoir une idée de la vision et de la démarche des géomorphologues fluviaux dans les années 1990.
  • Jacques Bethemont, Les grands fleuves. Entre nature et société, Paris, Armand Colin, 1999, 255 p. |Compte-rendu de Jean-Paul Bravard dans les Annales de géographie et un autre par Yveline Dévérin-Kouanda dans Sud-Ouest Européen.
  • Marie-France Dupuis-Tate et Bernard Fischesser, Rivières et paysages, Paris, La Martinière, 2003.
  • Jacques Bethemont, Anne Rivière-Honegger, Yves-François Le Lay, « Les paysages des eaux douces », Géoconfluences, 2006.
  • David Blanchon (dir.), « L’eau dans le monde », dossier de la Documentation photographique, La Documentation française, 2010, 63 p., notamment la partie introductive « Le point sur ».
  • Damien Féménias et Olivier Sirost, « Fleuves, estuaires et cours d'eau : représentations et pratiques », VertigO, hors-série n° 10, décembre 2011. VertigO, revue en sciences de l’environnement, est  transdisciplinaire.
  • Yves-François Le Lay « Encrer les eaux courantes : la géographie prise au mot », Géocarrefour [En ligne], vol. 88/1 | 2013.
  • Augustin Berque, « Eau et société », in : Agathe Euzen, Catherine Jeandel et Rémy Mosseri (dir.), L’eau à découvert, Paris, Éditions du CNRS, 2015.

5.5. La montagne comme objet géographique

  • Claude Raffestin. « Les territorialités alpines ou les paradoxes du dialogue nature-culture », Économie et Écologie dans le contexte de l'arc alpin. Berne, Sonderdruck Haupt, 1989. p. 37-50.
  • Bernard Debarbieux, « Les montagnes : représentations et constructions culturelles » in Yvette Veyret (dir.), Les montagnes : discours et enjeux géographiques, Sedes, 2001.
  • Isabelle Sacareau, La montagne : une approche géographique, Belin, coll. Belin Sup, 2003.
  • Bernard Debarbieux, « Figures et Unité de l’idée de montagne chez Alexandre von Humboldt », Cybergeo : European Journal of Geography, 21 août 2012. DOI 10.4000/cybergeo.25486

5.6. Géographie en forêts

  • La page du GHFF sur Hypothèses : Groupe d'Histoire des Forêts Françaises (GHFF), groupe pluridisciplinaire d'étude des forêts, des patrimoines et des héritages sylvicoles. 
  • Philippe Descola, 1986, La Nature domestique : symbolisme et praxis dans l'écologie des Achuar, Paris, Fondation Singer-Polignac, Maison des sciences de l'homme, 453 p.
  • Geneviève Michon, Jean-Marie Bompard, 1987, « Agroforesteries indonésiennes : contributions paysannes à la conservation des forêts naturelles et de leurs ressources », Revue Écologie (Terre Vie) vol. 42, p. 1-37. L’article remet en question la dichotomie entre monde agricole et forestier, construction historique occidentale, à partir du cas des pratiques paysannes dans les forêts indonésiennes.
  • Serge Bahuchet (éd.), 1993, Situation des populations indigènes des forêts denses humides, Bruxelles, UE-CEE – ULB-LACITO, Document DG XI. La première partie s’intitule « interactions homme-forêt ». Disponible en ligne.
  • Gérard Balent, (éd.), 1996, La forêt paysanne dans l’espace rural : biodiversité, paysages, produits, INRA, Études & Recherches, n° 29, 458 p.
  • Joël Boulier et Laurent Simon, Atlas des forêts dans le monde. Protéger, développer, gérer une ressource vitale. Autrement, 2009, 80 p. Compte-rendu de Christelle Hinnewinkel dans Territoire en mouvement : « [Cet atlas] insiste sur ses fonctions économiques et écologiques puis met en évidence les conflits liés aux milieux forestiers. »
  • Marc Galochet et Éric Glon, Des Milieux aux territoires forestiers. Mélanges en l'honneur de Jean-Jacques Dubois. Presses Universitaires d'Artois, 408 p.
  • Paul Arnould, Au plaisir des forêts, Fayard, 2014, 352 p. Compte-rendu de Laurent Simon dans les Annales de géographie, suivi d’un entretien avec l’auteur. « La richesse de l’ouvrage vient aussi beaucoup d’un itinéraire intellectuel et d’un positionnement scientifique qui revendique haut et fort l’approche généraliste des milieux, des espaces et des territoires forestiers. » (L. Simon).
  • Micheline Hotyat et Marc Galochet (dir.), « Forêts menacées, forêts protégées », Bulletin de l’Association des Géographes Français, 96-1 | 2019.

Encadré : Quelques thèses récentes reflétant les approches actuelles de la forêt en géographie

5.7. L’animal en géographie

 

– Jean Estebanez, Emmanuel Gouabault et Jérôme Michalon, « Où sont les animaux? Vers une géographie humanimale », Carnets de géographes n° 5, 2013.
– Stéphanie Chanvallon, « Les relations humains/animaux. De l’espace protégé à l’espace partagé, une géographie physique et sensible », Carnets de géographes n° 5, 2013.
– Guillaume Marchand, « Les conflits hommes/animaux sauvages sous le regard de la géographie. Cadre territorial, perceptions et dimension spatiale », Carnets de géographes n° 5, 2013.

5.8. La nature en ville

 

6. Thèmes croisés entre plusieurs questions au programme de l'agrégation externe de géographie

Quelques lectures contribuant à la réflexion sur plusieurs questions à la fois.

Nature, un objet géographique + Les espaces ruraux en France
La nature, objet géographique + Les espaces du tourisme et des loisirs
La nature, objet géographique + L'Asie du Sud-Est

7. Sites utiles

 

 

Laurent Carroué, inspecteur général de l'Éducation nationale,
Jean-Benoît Bouron, responsable éditorial de Géoconfluences,
et l'équipe de géographie de l'École normale supérieure de Lyon,

dernière mise à jour : décembre 2019

Pour citer cet article :  

Laurent Carroué, Jean-Benoît Bouron et et l’équipe de géographie de l’ENS de Lyon, « « La nature, objet géographique » : quelques pistes bibliographiques », Géoconfluences, mai 2017.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/programmes/concours/anciens-prog-concours/nature-objet-geo-biblio