Gaz à effet de serre (GES)
L'effet de serre est une conséquence tout à fait naturelle de l'enveloppe de protection atmosphérique de la Terre. Il est aujourd'hui admis par la communauté scientifique que les rejets de GES consécutifs à l'activité humaine conduisent à une amplification de l'effet de serre et accentuent fortement le réchauffement global moyen de l'atmosphère. Cette hypothèse, longtemps combattue par un consortium hétéroclite (les climatosceptiques ou plutôt climato-négationnistes), puissamment financé par les lobbies des énergies fossiles, fait aujourd'hui l'objet d'un consensus scientifique consolidé.
Dans le détail, les gaz à effet de serre (GES) (en anglais greenhouse gas, GHG) absorbent le rayonnement infrarouge émis ou renvoyé par la surface de la Terre, ce qui augmente sa température, supérieure à ce qu'elle serait en l'absence des GES. Si ce réchauffement lié à l'effet de serre n'existait pas, la température moyenne de la surface terrestre, de +15°C de nos jours, serait de –18°C. Ces GES sont la vapeur d’eau (comprenant les nuages) dont l’influence sur l'effet de serre est évaluée à environ 65 % du total, puis le dioxyde de carbone (CO2, gaz carbonique) qui intervient pour environ 20 %. Les 15 % restants sont dus au méthane (CH4), à l’oxyde nitreux (N2O), aux hydrofluorocarbones (HFC), aux hydrocarbures perfluorés (HFC) et l’hexafluorure de soufre (SF6).
Bilan radiatif sans effet de serre, avec effet de serre, et avec augmentation de l'effet de serrePour voir cette image en très haute définition, cliquez ici. |
Notons enfin que l'ozone (O3) stratosphérique absorbe une grande partie des radiations ultraviolettes (UV) dangereuses pour la vie des organismes vivants sur Terre, et que l'atmosphère terrestre contient aussi des aérosols. En quantité et du fait de sa longue durée de vie dans l’atmosphère, le gaz carbonique est le principal gaz à effet de serre, c’est pourquoi les émissions de GES sont calculées en équivalent CO2.
Devant l’ampleur du défi lié aux gaz à effets de serre, l’ONU organise depuis 1995 des cycles de conventions-cadres appelées Conférences des parties (COP) annuelles. Leurs réalisations les plus connues sont le Protocole de Kyoto (COP3, 1997) et l’Accord de Paris (COP21, 2015). L’objectif principal, pour l’instant plus que mitigé dans ses résultats, est la réduction des émissions de CO2 (décarbonation). L'adoption progressive de politiques à l'échelle nationale et à l'échelle européenne soulève la questions de l’urgence climatique, compte tenu de l’inertie de la machine climatique planétaire, des boucles de rétroaction enclenchées, et de la difficulté structurelle à mettre en place une politique de transition énergétique, ou plus largement de transition écologique, voire une bifurcation systémique.
(ST) Juillet 2004. Mises à jour (JBB) novembre 2018, mars 2023, novembre 2023.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Anne-Lise Boyer et Lætitia Balaresque, « Les États-Unis dans le changement climatique », Géoconfluences, septembre 2024.
- Magali Reghezza-Zitt, « Sociétés humaines et territoires dans un climat qui change. Du réchauffement climatique global aux politiques climatiques », Géoconfluences, avril 2023.
- Jacques Guillaume, « Sous pression de la géopolitique de l’énergie, la Norvège, tiraillée entre ses intérêts et ses convictions », Géoconfluences, mai 2024.
- Sébastien Bourdin et Nicolas Jacquet, « Le Pacte vert européen comme réponse à la crise climatique : une perspective géographique », Géoconfluences, mars 2024.
- L'exemple des SUV à Paris : Matthieu Adam, « La votation contre les SUV à Paris, un reflet des revenus et du taux de motorisation », Géoconfluences, février 2024.
- L'exemple des aéroports : Raymond Woessner, « Le transport aérien dans la pandémie, l’exemple de l’EuroAirport de Bâle », Géoconfluences, juin 2023.
- L'exemple du Timor oriental : Christine Cabasset, « Aménager les zones côtières à la hauteur des risques et des enjeux environnementaux : le cas du Timor oriental », Géoconfluences, mars 2021.
- Emmanuelle Santoire, « Edmonton, Alberta (Canada). Un réveil non-conventionnel », image à la une de Géoconfluences, octobre 2020.
- Bernadette Mérenne-Schoumaker, « La Scandinavie, un modèle de transition énergétique ? », Géoconfluences, mars 2019.
- Annaig Oiry, « Développer les énergies marines renouvelables sur la façade atlantique française : entre contestation et planification », Géoconfluences, novembre 2018.
- Bernadette Mérenne-Schoumaker, « Afrique du Sud, les défis énergétiques et miniers d'un pays émergent », Géoconfluences, janvier 2018.
- Jacques Guillaume, « Le potentiel énergétique de l'océan mondial entre contraintes d'exploitation et enjeux de territorialisation » Géoconfluences, 2014.
Liens externes
- Effet de serre, une illustration remise dans son contexte, sur les sites partenaires Culture sciences - physique et sur Planet-Terre, avril 2023.
- Sur le site partenaire Culture Sciences Physique : Delphine Chareyron, Hélène Horsin-Molinaro, Bernard Multon, « Les chiffres de l'énergie : émissions de CO2 Graphes, cartes, interprétations et sources fossiles responsables des émissions », septembre 2020.