Trait de côte, limite terre-mer
Le trait de côte ou, de plus en plus souvent, la limite terre-mer, désigne la ligne qui marque la limite jusqu'à laquelle peuvent parvenir les eaux marines, c’est-à-dire la ligne reliant tous les points les plus extrêmes que peuvent atteindre les plus hautes eaux par temps calme. Il représente symboliquement la limite entre la terre ferme et les espaces maritimes. En France, il s’agit de la limite du Domaine Public Maritime (DPM).
Pour tenir compte des avancées importantes et récentes des technologies de mesure, notamment les levés au laser, les services de l’État (SHOM — Service hydrographique et océanographique de la Marine — et IGN au premier chef) substitue progressivement l’ancienne dénomination « trait de côte » par celle de « limite terre-mer ». C’est pour l’instant le cas en métropole et ce le sera également pour l’outre-mer à l’avenir. Pour le SHOM (2021), la limite terre-mer « est considérée comme un trait de côte administratif ».
Le trait de côte se distingue du trait du zéro des cartes marines (niveau des plus basses mers possibles de coefficient 120). Il se distingue aussi du zéro des cartes topographiques de l'IGN (Nivellement général de la France - NGF) qui correspond, en France, au niveau moyen de la mer d'après les relevés du marégraphe de Marseille : le trait de côte lui est toujours supérieur.
Au-delà de l’évolution des techniques d’imagerie et de géométrie, le trait de côte n’est pas un objet géographique immuable : il peut reculer lorsque le littoral est soumis à des effets d’érosion ou avancer, dans le cas d’accumulation de sédiments (« engraissement ») ou lorsque les sociétés humaines cherchent à étendre les espaces terrestres qui sont alors gagnés sur la mer (processus de poldérisation). La France métropolitaine compte ainsi plus de 3 420 km de côtes, parmi lesquelles 270 km reculent de plus de 50 cm par an.
(ST, 2008). Dernières modifications (LF) mai 2021, (JBB) janvier 2025.
Références citées
- SHOM (2021), « Limite terre-mer », descriptif de contenu.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Clara Loïzzo, « Soulac-sur-Mer en Gironde : un littoral fragilisé par l’érosion », brève de Géoconfluences, mai 2023.
Pour aller plus loin
- Sur le site du ministère en charge de la transition écologique, une définition du trait de côte et quelques chiffres clés.
- Sur le site du ministère en charge de la transition écologique, une définition du DPM.
- Ibrahima B. Nd. Faye, Alain Hénaff, Françoise Gourmelon et Amadou Tahirou Diaw, « Évolution du trait de côte à Nouakchott (Mauritanie) de 1954 à 2005 par photo-interprétation », Norois, n° 208, 2008, p. 11-27.
- Yves Birame Diadhiou, Abdoulaye Ndour, Isabelle Niang et Awa Niang-Fall, « Étude comparative de l’évolution du trait de côte sur deux flèches sableuses de la Petite Côte (Sénégal) : cas de Joal et de Djiffère », Norois, n° 240, 2016, p. 25-42.