Développer les énergies marines renouvelables sur la façade atlantique française : entre contestation et planification
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En France, le Grenelle de la mer organisé en 2009 donne l’impulsion à la filière des énergies marines renouvelables et lance une démarche de réflexion et de négociation entre l’État français, les élus, les acteurs économiques et les professionnels, sur le modèle du Grenelle de l’environnement de 2007. Six ans plus tard, en août 2015, la nécessité de développer la filière est corroborée par la publication de la loi de transition énergétique pour une croissance verte. Les énergies marines bénéficient d’une légitimité forte. La transition énergétique devient peu à peu un discours politique qui vise notamment à développer la « croissance bleue » mais qui peine à se concrétiser, malgré l’ambition étatique de lancer une « stratégie de façade maritime » qui doit permettre de valoriser les ressources maritimes du pays((Voir aussi sur Géoconfluences : Une consultation nationale « Les Français et la mer » et des documents sur le domaine maritime français, brève de février 2018)).
La France possède une diversité de ressources énergétiques marines exploitables : énergie éolienne offshore (figure 1), énergies hydrolienne (figures 2 et 3), houlomotrice ou marémotrice, recours à la biomasse marine (Guillaume, 2014). La France s’est positionnée historiquement sur le secteur des énergies marines dès la mise en service en 1966 de l’usine marémotrice de la Rance, le long de l’estuaire du même nom, à l’ouest de Saint-Malo. À cette époque, l’usine marémotrice, fonctionnant grâce au flux et au reflux de la marée, est perçue comme une véritable prouesse technologique. Aujourd’hui pourtant, l’implantation des projets d’énergies marines renouvelables (EMR) peine à trouver un rythme de croisière au sein d’un bouquet énergétique national dominé par le poids du nucléaire((En 2016, le nucléaire assurait 72,3 % de la production totale d’électricité en France métropolitaine. À titre comparatif, l’éolien terrestre n’assurait que 3,9 % de la production et le solaire 1,6 % (Réseau de Transport d’Électricité, 2016).)).
Figure 1. Fonctionnement d’un parc éolien offshore
Une éolienne est un dispositif qui permet de transformer l'énergie cinétique du vent en énergie mécanique. Les éoliennes sont posées au fond de la mer au moyen de fondations. Le vent fait tourner des pales qui entraînent un générateur qui transforme l'énergie mécanique créée en énergie électrique. L'électricité produite en mer doit ensuite être transportée vers le réseau public de distribution électrique : elle est donc acheminée depuis chaque éolienne vers une sous-station électrique en mer par des câbles, pour rejoindre ensuite le réseau continental par une liaison en mer, au moyen de câbles sous-marins, puis sur terre. Source : A. Oiry, d’après WPD, 2014. |
Une contradiction s’exacerbe donc : la transition énergétique jouit d’une forte légitimité mais elle peine à se matérialiser sur les territoires. Cette difficulté de concrétisation peut s’expliquer de plusieurs façons. Il faut tout d’abord souligner que l’implantation en milieu marin de ce type de projet industriel est techniquement très complexe : implanter des éoliennes offshore nécessite par exemple parfois de forer les fonds marins, en tenant compte des paramètres de vent, de houle, de marée, etc. Deuxièmement, tout au long du XXème siècle en France, les financements de recherche alloués au secteur énergétique ont été largement polarisés par le pétrole et l’énergie nucléaire, au détriment des énergies renouvelables qui ont connu une longue traversée du désert. Pendant ce temps, le Danemark ou l’Allemagne développaient les secteurs de l’éolien ou du photovoltaïque (Gras, 2007 ; Lopez, 2014). La troisième explication du retard français se niche au cœur d’enjeux territoriaux. Les nouvelles infrastructures énergétiques sont contestées et font l’objet de recours juridiques qui émanent d’acteurs très variés : résidents secondaires (davantage présents au sein de la contestation que les résidents permanents), pêcheurs associations écologistes, etc. Pourquoi des projets d’énergies marines renouvelables, qui bénéficient pourtant d’une légitimité forte parce qu’insérés dans un projet plus vaste nommé « transition énergétique », supposé consensuel et porteur de l’intérêt public, sont-ils en fait source de conflits ? Que nous disent ces conflits sur la façon dont se négocient les projets de planification des espaces maritimes ? Nous dresserons tout d’abord un rapide état des lieux des ressources énergétiques disponibles dans les eaux territoriales françaises et des projets d’énergies marines renouvelables en cours. L’étude se penchera ensuite sur le développement conflictuel des projets et sur les stratégies mises en place, par les grands groupes techno-industriels, pour tenter d’enrayer les voix discordantes. Ces analyses s’appuient sur une centaine d’entretiens semi-directifs réalisés dans les régions Normandie, Bretagne et Pays-de-la-Loire entre janvier 2014 et juin 2017 dans le cadre de mon travail de thèse (Oiry, 2017). Une diversité d’acteurs a été interrogée : groupes techno-industriels, collectivités locales, pêcheurs, associations environnementales, résidents secondaires, etc. Enfin, nous reviendrons sur la façon dont les projets d’énergies marines modifient les règles de partage de l’espace marin, à partir d’une étude de cas sur la baie de Saint-Brieuc.
1. Panorama des ressources énergétiques marines et des projets en cours sur la façade atlantique française
1.1. Une forte pluralité des ressources énergétiques marines dans les eaux territoriales françaises…
En ce qui concerne l’exploitation des ressources énergétiques marines, la France dispose d’un fort potentiel dû à des morphologies de côtes, des conditions de vent et des courants favorables (figure 2).
Figure 2. Carte du potentiel physique des régions en ressources énergétiques marines
Les régions françaises ne possèdent pas toutes le même potentiel en termes de production d’énergies marines renouvelables. Ce potentiel physique plus ou moins grand regroupe les conditions de vent, la morphologie des côtes, notamment la profondeur des fonds marins, la force des courants marins ainsi que le marnage. La France bénéficie d'un fort potentiel, avec des côtes venteuses sur sa façade atlantique, comme l'ensemble de l'Europe du Nord-Ouest. Réalisation : Annaig Oiry, d'après France Énergie Éolienne, 2015, 2018. |
De bonnes conditions de vent sont nécessaires pour implanter des éoliennes en milieu marin. Développer l’éolien offshore posé nécessite d’avoir des fonds marins peu profonds, jusqu’à quarante mètres maximum. Au-delà de cette limite, il est difficile et surtout coûteux d’implanter des éoliennes dans le fond marin. L’éolien offshore flottant (figure 3) permet de s’affranchir de la contrainte de la profondeur des fonds puisque ces éoliennes n’ont plus leurs fondations fixées sur les fonds mais elles y sont seulement ancrées au moyen de câbles. Cette perspective ouvre des pistes intéressantes, d'autant que les besoins en matériaux sont diminués de beaucoup et que, plus on s'éloigne des côtes, plus les vents sont forts et réguliers. Pour les porteurs de projets, s'éloigner de la côte permettrait en outre d'augmenter l'acceptabilité sociale des éoliennes offshore, parce que le partage de l'espace maritime y est moins problématique que près des côtes et que les critiques concernant l'impact paysager seraient amoindries : l'éolien flottant apparaît comme une solution possible à la saturation des territoires littoraux européens. Encore au stade expérimental, cette technologie doit faire face à la difficulté de concevoir des flotteurs à la fois souples et stables pour résister à de mauvaises conditions météorologiques et à une forte houle. Les hydroliennes ont quant à elle besoin de courants marins d’une vitesse supérieure à 2,5 mètres par seconde pour que le rendement soit suffisant, condition que l’on retrouve surtout dans les détroits, les caps ou les goulets.
Figure 3. Le projet d'éoliennes flottantes au large de l'île de Groix, coordonné par Eolfi Offshore France
Source de l'image de synthèse : DCNS, 2016 Les éoliennes flottantes, contrairement aux éoliennes posées, n'ont pas leurs fondations fixées sur les fonds marins mais elles y sont seulement ancrées au moyen de câbles. Pour le reste, le fonctionnement est similaire à un parc d’éoliennes offshore posées. |
La lecture de la figure 2 montre que les sites les plus intéressants se trouvent sur les côtes de la Manche et de la mer du Nord, ainsi que sur la façade atlantique entre la Bretagne sud et l'Aquitaine. La grande profondeur des fonds marins et la force moins importante des courants et de la houle rendent plus difficile l'installation d'éoliennes offshore posées en Méditerranée et à la pointe de la Bretagne. La Méditerranée se positionne plutôt sur la filière de l’éolien flottant (figure 4).
Figure 4. État des lieux des projets d'énergies marines renouvelables sur les littoraux français en 2017
De nombreux projets d’énergies marines renouvelables s’égrainent le long de la façade atlantique française. Le secteur de l’éolien offshore posé est pour l’instant le plus privilégié, même si aucune éolienne n’a encore émergé des eaux territoriales françaises. Les projets hydroliens, à la fois marins et estuariens, se développent : le stade de la production industrielle et commerciale n’est toutefois pas encore atteint. On notera la concentration des projets dans les régions bretonnes, normandes et ligériennes, où les collectivités territoriales sont particulièrement actives dans la promotion des énergies marines. Réalisation : Annaig Oiry, 2017. |
1.2. …mais un pays encore très en retard par rapport à ses voisins européens
L’Europe s’affirme pour l’instant comme leader incontesté du déploiement de la filière des énergies marines renouvelables. Selon un rapport de l'European Wind Energy Association (EWEA), désormais devenu Wind Europe, paru en juillet 2015, ce sont 3 072 éoliennes en mer qui sont posées dans les eaux européennes et réparties dans quatre-vingt-deux fermes éoliennes au 30 juin 2015, avec une capacité totale de 10 393 MW. En 2016, 388 éoliennes supplémentaires ont été connectées au réseau. La mer du Nord concentre à elle seule près de 75 % des parcs en service. L’Europe est particulièrement adaptée au développement de l'éolien offshore car elle dispose d'un espace maritime peu profond, notamment dans la mer du Nord et la mer Baltique, qui bénéficient également d'une bonne exposition au vent.
En France, la plupart des projets d’énergies marines renouvelables sont en retard. La filière des énergies marines renouvelables se structure au gré des appels d’offres et des appels à manifestation d’intérêt. En ce qui concerne l’éolien offshore posé, quatre appels d’offres se sont succédé entre 2011 et 2016 pour huit parcs (figure 4). Ils sont remportés par des consortiums industriels composés de grands énergéticiens (EDF Énergies nouvelles, Engie, Iberdrola) et de groupes industriels spécialisés ou non dans le secteur énergétique (General Electric, Nass et Wind, RES). La mise en service et le raccordement des premiers parcs éoliens offshore aux réseaux électriques terrestres n’interviendront pas avant 2019 ou 2020, alors même que les parcs du premier appel d’offres auraient dû être fonctionnels en 2016. À titre comparatif, le Danemark a accueilli sa première éolienne en mer en 1991. Le secteur de l’éolien flottant commence petit à petit à se structurer, avec la mise en service d’un site d’essai au large de l’île de Groix en Bretagne sud et surtout avec un appel à projets lancé en 2015 par l’ADEME. Trois des quatre zones annoncées sont situées au large des côtes méditerranéennes françaises (figure 4).
La France se positionne toutefois sur le devant de la scène en ce qui concerne les projets hydroliens. La première hydrolienne connectée à un réseau électrique français est entrée en service en septembre 2015 au large de la rade de Brest, dans le courant du Fromveur (figure 5). Des hydroliennes ont également été testées au large de l’île de Bréhat dans les Côtes d’Armor, mais le projet a été abandonné à l’automne 2017 (figure 6). En septembre 2013, un appel à manifestation d’intérêts a vu le jour pour le secteur du Raz Blanchard au large des côtes du Cotentin. Les consortiums EDF-DNCS et Engie-Alstom (devenu Engie – General Electric) ont été retenus. Pourtant, en janvier 2017, l’entreprise Engie s’est désengagée de son projet baptisé « Nepthyd », invoquant un manque de visibilité de la part de son fournisseur General Electric : cette décision symbolise toute la faiblesse de la filière française d’énergies marine renouvelables. Le second consortium reste donc seul à espérer pouvoir implanter des hydroliennes à la pointe nord-ouest du Cotentin.
Figure 5. Dessin industriel de l’hydrolienne Sabella D10, immergée au large d’Ouessant
Une hydrolienne est une turbine immergée utilisant l'énergie cinétique des courants marins ou fluviaux qui sont des déplacements horizontaux de masses d'eau. La turbine de l'hydrolienne permet la transformation de l'énergie cinétique de l'eau en mouvement en énergie mécanique, qui est ensuite convertie en énergie électrique par un alternateur. L'électricité produite est acheminée vers le réseau continental par des câbles sous-marins. Réalisation : Géoconfluences, d'après dessin industriel de la Société Sabella, 2015. |
Quelques autres projets sont en phase de recherche dans certains laboratoires français. On évoquera ainsi le site d’essai du prototype houlomoteur SEM-REV au large du Croisic développé par l’École Centrale de Nantes. Il est à noter que l’outre-mer se positionne sur ce secteur des énergies marines, avec par exemple le développement d’un système de récupération de l’énergie thermique des mers à La Réunion. Cependant, le développement industriel et commercial de ce type d’infrastructures n’est pas encore à l’ordre du jour et certains projets pourtant ambitieux de l’outre-mer ont été abandonnés. On citera ainsi le gel du projet martiniquais de centrale électrique offshore fonctionnant grâce à l’énergie thermique des mers en avril 2018 ou encore les difficultés des projets polynésiens de SWAC (Sea water Air conditionning), qui devraient permettre à terme de climatiser des bâtiments en utilisant l’eau froide des profondeurs de la mer.
Figure 6. L’hydrolienne test d’EDF, immergée au large de l’île de Bréhat
Source : EDF, 2013 |
2. Le développement des énergies marines renouvelables en France : un déploiement conflictuel
L’une des raisons qu’il est possible d’avancer au retard français en matière d’énergies marines, outre la volonté politique souvent fluctuante de développer les énergies renouvelables au sein d’un système énergétique marqué par la force des logiques nucléaires, est la concurrence entre activités sur un littoral déjà saturé d’usages, conduisant à des controverses.
2.1. Une contestation hétérogène et peu intense…
Lorsqu’on se penche sur les voies discordantes qui s’expriment à propos des projets d’énergies marines renouvelables, on est frappé par l’hétérogénéité du spectre des opposants et de leurs arguments (figure 7). Quatre catégories principales d’opposants se positionnent : les habitants et parmi eux surtout les résidents secondaires, les associations environnementales, les pêcheurs et les opposants antinucléaires qui tissent des liens entre critique du nucléaire et critique du renouvelable industriel. Au contraire, dans leur grande majorité, les élus locaux sont plutôt favorables aux projets d’énergies marines renouvelables (EMR) car ils y voient une manne possible d’emplois et un vecteur de développement local. Seuls certains élus des communes les plus touristiques (La Baule) ou les plus tournées vers la pêche (La Turballe) restent méfiants. Ils perçoivent les parcs éoliens en mer comme des facteurs déstabilisants : les éoliennes pourraient dénaturer l’horizon marin et faire fuir les touristes (maire de La Baule), les emplois de maintenance liés au parc éolien pourraient attirer les pêcheurs et les détourner de leur activité de pêche (maire de La Turballe). La position du maire de La Turballe est intéressante à analyser : s’il est nécessairement réceptif au discours des porteurs de projets sur le développement de l’emploi local, il reste pourtant attaché à la vocation « pêche » du port, à laquelle est liée l’identité de sa commune. Les arguments convoqués sont eux-aussi d’une extrême diversité. Ils mobilisent le cadre de vie, la question des effets paysagers, des enjeux socio-économiques ou la crainte de conséquences environnementales fortes sur les fonds marins. Tous les contestataires se rejoignent sur un point : la critique des dispositifs participatifs et des procédures de concertation, qui ne parviennent pas à faire entendre la voix des opposants.
Le terme de NIMBY (Not in my backyard) n’a volontairement pas été retenu pour qualifier les oppositions aux énergies marines, qui ne peuvent pas se résumer à une forme d’égoïsme local et à la défense d’intérêts particuliers, à l’échelon de la commune ou du territoire de vie. Les questions soulevées par les opposants dépassent souvent l’échelle locale de leurs territoires du quotidien pour s’ancrer dans une réflexion plus large sur la démocratie et le système énergétique. Les discours des opposants théorisent fréquemment l’idée de transition énergétique au-delà du cercle local, avec des projections aux échelons nationaux et européens.
Figure 7. Tableau récapitulatif des opposants aux projets d’énergies marines renouvelables et des arguments mobilisés
Ce tableau montre qu’on est en présence d’un spectre très large d’opposants, positionnés sur l’ensemble de l’échiquier politique. Des catégories très hétérogènes de militants se réclament de l'écologie et de la protection de l'environnement : les résidents secondaires, plutôt ancrés à droite de l’échiquier politique, développent un discours pointu sur les impacts environnementaux des projets éoliens offshore sur le milieu marin. Réalisation : Annaig Oiry, 2017. |
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Derrière ces positionnements mis en lumière par mes enquêtes sur les différents sites prévus pour les énergies marines renouvelables se glisse en réalité la question de la définition de la transition énergétique. Deux grandes représentations s’affrontent. La première peut être qualifiée de « micro » et d’autonome : elle milite pour une décentralisation des moyens de production et pour un recours à de petits projets énergétiques. La seconde est plus « macro », elle est pensée à l’échelon national voire macro-régional, se fonde sur l’interconnexion des réseaux électriques et refuse l’idée de sortie du nucléaire. Cette deuxième vision est développée par les groupes techno-industriels mais pas seulement : certains groupes de résidents secondaires, issus notamment de milieux ingénieurs et de classes socio-économiques favorisées, développent une position anti-éolien au nom d’une position favorable au maintien du nucléaire.
L’opposition à ces projets d’énergies marines est donc présente mais reste cependant peu virulente et relativement minoritaire (quelques groupes de citoyens, quelques associations, alors que la majorité des collectivités et des entreprises locales soutiennent les projets). Les résidents secondaires constitués en différents collectifs (« Gardez les Caps » en baie de Saint-Brieuc, « Défense de la mer » contre le parc de Saint-Nazaire) multiplient les réunions, les manifestations et la publication de tracts qui tentent de contrer l’argumentaire des porteurs de projets (figure 8). Cependant, ils ne réussissent pas à créer autour d’eux un front commun des opposants. Leurs arguments sur la perte de valeur de leurs biens immobiliers qu’engendreraient des parcs éoliens qui dénatureraient le paysage maritime ne sont pas bien perçus par les pêcheurs ou les associations environnementales. À ce stade (l’article est écrit en 2018), les contestations n’ont pas abouti : aucun projet n’a été abandonné.
Figure 8. Tract militant contre un projet d’énergie marine renouvelable de l’association de riverains Gardez-les-caps.
Les opposants aux projets d’énergies marines renouvelables ont à plusieurs reprises utilisé les canaux traditionnels de la contestation : pétitions, rassemblements, réunions d’information, utilisation des médias. Comme on le voit sur cette figure qui analyse les effets des infrastructures sur la biodiversité marine, les opposants développent souvent des arguments très techniques qui prennent appui sur les dossiers fournis par les promoteurs du projet. Pourtant, quantitativement parlant, le poids des opposants reste modéré. La plupart des structures d’opposition (Gardez les Caps, Défense de la mer, Collectif contre l’atterrage) sont récentes et ont été créées spécifiquement pour lutter contre les nouvelles infrastructures énergétiques. Le nombre de leurs membres reste flou et souvent les structures s’interpénètrent : par exemple, le Groupe des Résidents pour la Sauvegarde de La Baule (GRSB) appartient au collectif Défense de la mer et est également partenaire d’Estuaire Loire Vilaine (voir figure 7).
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Source : http://gardezlescaps.org |
Comment peut-on expliquer la faible intensité de ces contestations ? L’hypothèse centrale est ici que les conflits sont gérés, en amont de leur déclenchement, par de fortes stratégies d’acceptabilité, menées à la fois par les porteurs de projets et par les pouvoirs publics.
2.2. … gérée par de fortes stratégies d’acceptabilité
Les stratégies d’acceptabilité peuvent être définies comme un ensemble d’objectifs et d’actions choisis pour parvenir à obtenir le consentement des populations locales et acteurs du territoire vis-à-vis de l’implantation de nouvelles infrastructures énergétiques. Quatre stratégies principales peuvent être distinguées : les dispositifs participatifs et mécanismes de concertation, les négociations autour des compensations (qu’elles soient financières ou territoriales), l’utilisation de la fiscalité locale par le biais de la mise en place d’une taxe offshore, la mobilisation d’un imaginaire acquis à la technique par le biais de la réalisation de photomontages (Oiry, 2015). Ces dispositifs peuvent être considérés comme des techniques de gouvernementalité au service de l’acceptabilité sociale des projets (Topçu, 2013) : ces techniques de management participatif permettent de gérer les effets indésirables des objets techniques (Pestre, 2013).
Document complémentaire : Deux photomontages, l’un favorable et l’autre opposé aux éoliennes :
À gauche : Photomontage du projet éolien offshore de la baie de Saint-Brieuc réalisé par les opposants de l’association Gardez les Caps : des infrastructures rendues indésirables. À droite : Photomontage des éoliennes offshore par le consortium Ailes Marines : des infrastructures rendues désirables par les choix iconographiques. >>> À retrouver dans un article de la même auteure paru dans Vertigo : Oiry Annaig, 2015. « Conflits et stratégies d’acceptabilité sociale autour des énergies marines renouvelables sur le littoral français ». Vertigo – la revue électronique en sciences de l’environnement, volume 15, n° 3. |
Ces stratégies d’acceptabilité ne possèdent pas de dimension territoriale forte : elles sont les mêmes dans la plupart des projets d’aménagement. En revanche, leur réception sociale diffère selon les territoires sur lesquels elles s’exercent. Prenons l’exemple du parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire. Une opposition dans l’acceptabilité est visible selon une ligne nord-sud de part et d’autre de l’estuaire de la Loire (figure 9). La Côte d’Amour, entre Piriac et Saint-Nazaire, est majoritairement défavorable au projet éolien. Au contraire, le sud de l’estuaire de la Loire n’exprime pas d’opposition franche au parc, essentiellement à cause d’un impact paysager qui sera bien moindre qu’au nord de l’estuaire.
Figure 9. Une réception sociale du parc éolien en mer de Saint-Nazaire variable en fonction des structures locales d’activités
On constate une césure entre le nord et le sud de l’estuaire de la Loire en ce qui concerne la réception des stratégies d’acceptabilité développées par les porteurs de projets. Au sud de l’estuaire, l’impact paysager du parc sera bien moins important et les communes ne développent pas d’oppositions franches au parc. Au nord de l’estuaire, les élus et résidents secondaires dont les communes sont en mono-activité touristique (La Baule, Le Pouliguen, Pornichet) craignent la dénaturation du paysage, du cadre de vie et la dévaluation des biens immobiliers. La commune de La Turballe fait exception. L’activité de pêche y est importante, le maire se dit soucieux de la préservation des intérêts des pêcheurs : la méfiance initiale vis-à-vis du parc est pourtant dépassée par une acceptation plutôt positive des compensations territoriales allouées par le porteur de projet (indemnisations financières, mesures d’investissements dans des biens collectifs, mesures pour diminuer la pénibilité au travail des marins avec le financement de nouveaux équipements de sécurité, etc.). Réalisation : Annaig Oiry, 2017 |
La réception des stratégies d’acceptabilité diffère selon les communes, ce qui s’explique par la structure de l’emploi local. La Turballe et Le Croisic sont moins dépendantes de l’activité touristique que des communes comme La Baule, Pornichet ou Le Pouliguen. La part du secteur agricole dans l’ensemble des activités atteint 10,2 % en 2014 à La Turballe, contre moins de 1 % dans les communes de la baie de La Baule. Ce chiffre s’explique par la part plus importante de la pêche. Les deux ports du Croisic et La Turballe sont associés au sein d’une société d’économie mixte depuis janvier 2011. La Turballe se place au premier rang des ports de pêche en Loire-Atlantique en tonnage et en valeur. Une soixantaine de bateaux y sont rattachés. Le port du Croisic compte quant à lui une vingtaine de navires, des chalutiers travaillant au large ou près des côtes, mais aussi des caseyeurs, des fileyeurs et des ligneurs((Ces trois termes sont liés aux engins de pêche utilisés par les bateaux. Les fileyeurs utilisent donc des filets (outil de pêche tendu à la verticale ou à l’horizontale dans l’eau), les caseyeurs des casiers (panier à filet métallique pour capturer des crustacés) et les ligneurs des lignes (cordes munies d’hameçons avec des appâts qui permettent d’attirer le poisson).)). Le maire de La Turballe, méfiant vis-à-vis du projet de parc, exprime sa volonté de maintenir l’activité de pêche et donc de négocier avec les porteurs de projets : les compensations qui seront délivrées aux pêcheurs de sa commune permettront de faire face à certaines difficultés du secteur de la pêche (hausse des prix du gasoil, diminution de la ressource halieutique, etc.). La réception sociale de la stratégie d’acceptabilité « compensations » est donc plutôt positive chez les pêcheurs et chez les élus dont les communes vivent au rythme des activités de pêche. Au contraire, une forte dépendance des communes vis-à-vis de l’activité touristique engendre souvent une contestation plus forte et un rejet des stratégies d’acceptabilité. À La Baule, les contestataires craignent surtout l’impact paysager des éoliennes. Les associations de contestation de l’éolien offshore ont souvent leur siège dans des communes fortement touristiques (La Baule, Pornichet, Guérande, Le Pouliguen, mais aussi Erquy ou Fréhel dans la baie de Saint-Brieuc). Les résidents secondaires qui viennent profiter des aménités du littoral n’entendent pas voir leur horizon défiguré par les mâts des éoliennes et craignent la dégradation de leur cadre de vie. Issus de milieux souvent aisés, ils ne sont que peu réceptifs aux stratégies déployées par les porteurs de projets et notamment aux compensations. Les maires des communes interrogés entre janvier 2014 et juin 2017 souhaitent satisfaire la clientèle touristique : ils suivent le même argumentaire. La structure locale des activités et des emplois est donc déterminante pour la réception sociale des projets d’énergies marines et des stratégies des porteurs de projets.
L’acceptabilité sociale des énergies marines est donc plutôt positive, mais elle est surtout construite par les stratégies des groupes techno-industriels et des pouvoirs publics. Certains opposants réussissent toutefois parfois à contourner ces stratégies, notamment en boycottant les instances de concertation. En décembre 2014, les antinucléaires de la Manche ont ainsi perturbé les réunions d’informations qui concernaient la nouvelle ligne d’interconnexion électrique entre la France et la Grande-Bretagne, censée raccorder les hydroliennes du Raz Blanchard au réseau électrique. La contestation s’exprime ici dans le « off » des instances participatives, en mettant à mal les stratégies développées par les porteurs de projets.
3. La planification spatiale maritime (PSM) en question : quelle compatibilité entre les énergies marines et les activités de pêche ?
Les littoraux français sont confrontés à une industrialisation croissante (projets énergétiques, multiplication des zones dévolues à l’extraction de granulats), ce qui laisse présager une évolution de leur usage. Le partage de l’espace maritime est en jeu, ainsi que la cohabitation des anciens et nouveaux usages (De Cacqueray, 2011). En juillet 2014, le Parlement européen a adopté une législation visant à garantir un cadre commun pour la planification spatiale maritime((La planification spatiale maritime désigne un processus d’allocation et de distribution des ressources et des usages de l’espace marin, dans une perspective de développement durable et par une approche systémique : elle est ainsi censée allier préservation de la biodiversité marine et développement économique « durable ». Le géographe Nicolas Escach en a montré les effets pervers : « la planification maritime différencie, segmente, parfois sépare les usages, conduisant à une spécialisation croissante afin d’éviter les incompatibilités et les conflits ».)). La directive européenne exhorte les États membres à lancer le processus de planification dès septembre 2016 pour un aboutissement prévu en 2021. Il s'agit de rendre compatibles entre elles les planifications menées aux échelons locaux, nationaux et européens et d'éviter les conflits créés par de trop grandes concurrences spatiales. Ce qui est recherché semble être de rendre compatibles des activités qui ne le sont pas a priori : pêche et énergies marines, parcs naturels marins et extraction de granulats, etc. Les énergies marines constituent une focale pertinente pour penser plus largement le littoral au cœur de ces planifications : peut-on réellement parvenir à « gérer » les contradictions entre usages ? Qu'est-ce que ce partage de l'espace issu de l’irruption des énergies marines nous dit des tendances actuelles plus globales de planification de l'espace maritime ? On analysera ici plus particulièrement la modification des règles du partage de l’espace maritime entre énergies marines renouvelables et activités de pêche.
Dans les ports de la façade atlantique française, des craintes s’expriment quant aux restrictions des espaces de pêche en mer comme à terre. La délimitation des espaces spécifiques pour les énergies marines renouvelables réduira certains espaces exploitables pour les pêcheurs. En baie de Saint-Brieuc, la pointe nord du parc éolien empiétera sur la limite sud d’un des gisements de coquilles Saint-Jacques, une espèce à très forte valeur ajoutée, ce qui a initialement déclenché le mécontentement des pêcheurs bretons. Un conflit d’usage((Nous appelons ici « conflits d’usage » des oppositions au sujet de l'affectation de l'espace marin, du partage de l'espace et des ressources associées, ainsi que de l'infraction aux règles de l'utilisation de l'espace (Cadoret, 2006).)) s’exacerbe donc dans un contexte de concurrence forte pour l’accès aux espaces maritimes (figure 10).
Figure 10. Vers une restriction croissante des espaces de pêche en baie de Saint-Brieuc ?
La baie de Saint-Brieuc offre un exemple typique de l’exacerbation de concurrences spatiales fortes sur les espaces maritimes. L’ensemble de la bande littorale est surchargée par les activités touristiques et, au sein des espaces portuaires, un conflit se noue entre les bateaux de pêche et les bateaux de plaisance, notamment à Paimpol. Les énergies marines renouvelables vont avoir des effets sur deux types d’espaces : les espaces maritimes avec les nouvelles infrastructures de production d’énergie et la pose des câbles électriques et les espaces portuaires avec l’implantation des bases de maintenance. Les pêcheurs se sentent donc doublement dépossédés de certains de leurs périmètres traditionnels. Le conflit ne se joue pas qu’en mer mais aussi dans les ports, à propos du linéaire de quais et de pouvoir symbolique. Réalisation : Annaig Oiry, 2017. |
La décision concernant le droit de pêcher à l'intérieur et à proximité des parcs éoliens en mer relève de la Préfecture maritime, sur avis d’une Commission nautique. Celle-ci a d’ores et déjà émis quelques recommandations à propos de l’implantation du parc éolien offshore de la baie de Saint-Brieuc. Pour les arts dormants((Les arts dormants désignent des engins de pêche immobiles ou en dérive (de type filet droit, casier) où les poissons sont piégés. Les arts traînants sont des engins actifs où l’on chasse le poisson, ils sont tractés par un bateau (dragues, chaluts, lignes) ou effectuent des encerclements (sennes) (Géoconfluences, 2014))), une zone d'exclusion de deux cents mètres autour de la station électrique et de cinquante mètres autour de chaque éolienne sera établie. Pour les arts traînants, l'autorisation de pêche sera délivrée uniquement autour de certaines rangées d'éoliennes et hors de la zone centrale du parc. Il semble que les activités de pêche seraient maintenues au sein du parc, mais perturbées : les arts traînants sont les moins compatibles avec la présence du parc. En outre, pendant la phase de travaux, la navigation sera interdite à tous les navires extérieurs au chantier pendant deux ans et les chenaux d'accès aux ports de Saint-Brieuc et de Saint-Malo seront allongés afin de contourner le parc. Cette perte d’espaces exploitables sera limitée dans le temps et dans l’espace mais significative pour plusieurs bateaux de petite pêche côtière. En outre, les espaces dévolus aux énergies marines renouvelables sont amenés à croître avec les différents appels d’offres pour l’éolien en mer et avec le passage à la phase industrielle des fermes hydroliennes.
Cette exclusion spatiale des pêcheurs dans l’espace marin n’est ni de grande ampleur (elle ne concerne que quelques zones de quelques km² aux abords des périmètres d’énergies marines) ni consciemment orchestrée par les pouvoirs publics ou les groupes techno-industriels, mais cette tendance est réelle. Ce processus s'exerce à la fois en mer et à terre. Lors de mes enquêtes, plusieurs pêcheurs normands et bretons soulignent en effet qu'ils se sentent dépossédés de certains espaces sur la côte à cause des grands projets de réaménagement des zones portuaires. La tendance est à l'exclusion des flottilles de pêche hors des ports urbains. À Cherbourg, la construction du centre commercial des Éléis sur des quais auparavant dédiés à la pêche a contribué à éloigner les pêcheurs des bassins centraux du port. À Paimpol, la municipalité juge que l’espace portuaire doit être dédié à la plaisance plus qu’à la pêche. L’installation des bases de maintenance des futurs parcs éoliens dans les ports de La Turballe, Cherbourg ou Saint-Quay-Portrieux, ne font que renforcer cette impression d’exclusion.
En France, la critique de ces mesures de planification spatiale maritime et le mouvement de défense des intérêts des communautés littorales face aux groupes techno-industriels est encore balbutiante (Leroy, Trouillet et Rioux, 2015 ; Le Sann, 2016), mais elle peut être reliée aux publications anglo-saxonnes sur l’ocean grabbing ou accaparement des mers (Pedersen et al., 2014 ; Bennett et al., 2015 ; Barbesgaard, 2016). Il semble essentiel de s’interroger sur les droits, pour les communautés littorales et les activités dites « traditionnelles », d’exercer un pouvoir sur les processus d’industrialisation des mers qui contraignent leur accès à l’espace maritime.
Conclusion
Malgré la légitimité apparente des projets de transition énergétique, des controverses et conflits s’exacerbent sur la façade atlantique française dès lors que sont modifiées la vocation de l’espace littoral et les règles du partage de l’espace maritime. S’expriment alors des représentations différentes d’un processus de transition énergétique qui reste encore très flou : jusqu’à quel point les projets d’énergie renouvelable sont-ils capables d’infléchir la trajectoire d’un bouquet énergétique national fortement marqué par les logiques nucléaires ? Doit-on penser ces projets à l’échelle locale ou à l’échelon macro-régional ? Faut-il axer la transition énergétique sur le développement des énergies renouvelables ou sur le renforcement des énergies non carbonées ? Les opposants aux projets d’énergies marines s’engouffrent dans les brèches ouvertes par le manque de définition nette de la notion de transition énergétique.
Des contestations qui émanent des résidents secondaires ou des associations environnementales viennent certes ralentir les projets, mais on est également face à une volonté politique de développer les énergies marines renouvelables qui s’affadit petit à petit. Depuis les premiers appels d’offres et les premiers appels à manifestations d’intérêts, le rythme des projets d’énergies marines ne fait que baisser. On est alors en droit de se demander si la France possède une réelle stratégie en direction des énergies marines renouvelables ou si leur développement ne sert pas davantage de caution écologique à la persistance du bouquet énergétique national. Cette inertie est à mettre en regard des annonces de Nicolas Hulot à l’automne 2017 selon lesquelles la France ne sera pas en capacité d’honorer ses engagements quant à la baisse du nucléaire à 50 % de la production électrique en 2025. La prise de conscience environnementale reste limitée face à la perpétuation d’un système industriel producteur de risques nucléaires.
Bibliographie
- Barbesgaard Mads Christian, 2016. « Blue growth : saviour or ocean grabbing ? », Global governance / politics, climate justice & agrarian / social justice : linkages and challenges, 4-5 February 2016, 19 p.
- Bennett Nathan James, Govan Hugh, Satterfield Terre, 2015. « Ocean grabbing », Marine Policy, 57, pp. 61-68.
- Cadoret Anne, 2006. Conflits d'usages liés à l'environnement et réseaux sociaux: enjeux d'une gestion intégrée ? Le cas du Languedoc-Roussillon. Thèse de doctorat en géographie, Université Montpellier III, 591 p.
- De Cacqueray Mathilde, 2011. La planification des espaces maritimes en France : un enjeu majeur pour la mise en œuvre de la Gestion Intégrée de la Mer et du Littoral. Thèse de doctorat en géographie, Université de Bretagne Occidentale, 555 p.
- Gras Alain, 2007. Le choix du feu. Aux origines de la crise climatique. Paris, Fayard, 281 p.
- Guillaume Jacques, 2014. « Le potentiel énergétique de l'océan mondial entre contraintes d'exploitation et enjeux de territorialisation », Géoconfluences, mis en ligne le 7 juillet 2014.
- Le Sann Alain (dir.), 2016. Pêcheurs bretons en quête d’avenir. Morlaix, Skol Vreizh, p. 133
- Leroy Yannick, Trouillet, Brice, Rioux, Claude, 2015. « L’industrialisation des mers et des océans. Vers la privatisation d’un Commun ? Regards croisés Canada-Europe » Programme de Recherche COSELMAR, 43 p.
- Lopez Fanny, 2014. Le rêve d’une déconnexion : de la maison autonome à la cité auto-énergétique. Paris, Éditions de la Villette, 317 p.
- Oiry Annaig, 2017. Une transition énergétique sous tension ? Contestations des énergies marines renouvelables et stratégies d’acceptabilité sur la façade atlantique française. Thèse de doctorat en géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 437 p.
- Oiry Annaig, 2015. « Conflits et stratégies d’acceptabilité sociale autour des énergies marines renouvelables sur le littoral français ». VertigO – la revue électronique en sciences de l’environnement, volume 15, n° 3.
- Pedersen Carsten, Feodoroff Timothé, Reuter Ricarda, Franco Jennifer, Buxton Nick, Barbesgaard Mads Christian, Vervest Pjetje, 2014. « The global ocean grab : a primer ». Amsterdam, The Nederlands, Transnational Institute, Masifundise, Afrika Kontakt and World Forumof Fisher Peoples.
- Pestre Dominique, 2013. À contre-science. Politiques et savoirs dans les sociétés contemporaines. Paris, Éditions du Seuil, 250 p.
- Topçu Sezin, 2013. La France nucléaire. L'art de gouverner une technologie contestée. Paris, Éditions du Seuil, 349 p.
Ressources en ligne
- Le site de France Énergies Marines, l’institut de Recherche et Développement dédié aux énergies marines renouvelables : http://www.france-energies-marines.org/
- Le site du projet SEM-REV développé par l’École Centrale de Nantes : https://sem-rev.ec-nantes.fr/
- Le site de l’Université de La Réunion sur les projets d’énergies marines en cours : http://iut.univ-reunion.fr/innovation/plateformes-technologiques/
- Le site du projet éolien en mer de la baie de Saint-Brieuc : http://www.eolienoffshoresaintbrieuc.com/fr/accueil
- Le site du projet éolien en mer au large de Saint-Nazaire : http://parc-eolien-en-mer-de-saint-nazaire.fr/
- Un article du Monde Diplomatique du géographe Nicolas Escach, « De la mer en partage au partage de la mer » : https://www.monde-diplomatique.fr/2016/07/ESCACH/55919
Annaig OIRY,
Docteure en géographie de l’université Paris 1, École supérieure du professorat et de l’éducation de l’académie de Créteil (Université Paris Est), Laboratoire de géographie physique (UMR 8591).
Mise en web : Jean-Benoît Bouron
Pour citer cet article :Annaig Oiry, « Développer les énergies marines renouvelables sur la façade atlantique française : entre contestation et planification », Géoconfluences, novembre 2018. |
Pour citer cet article :
Annaig Oiry, « Développer les énergies marines renouvelables sur la façade atlantique française : entre contestation et planification », Géoconfluences, novembre 2018.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/changement-global/articles-scientifiques/energies-marines-renouvelables-france-contestation-planification