Ville néolibérale
Le concept de « ville néolibérale » (Hackworth, 2007) désigne la ville « entrepreneuriale », tournée vers l’attraction des ressources, des emplois, du capital, des innovations. À partir du tournant des années 1970-1980, la ville néolibérale orientée vers l’offre tend à remplacer la ville keynésienne orientée vers la demande.
Le contexte de libéralisation des échanges marchands conduit à un durcissement de la concurrence interurbaine : les villes cherchent chacune à attirer entreprises et classes sociales privilégiées. En même temps, les politiques urbaines laissent une place croissante aux acteurs privés. « La menace de pertes d’emplois, de désengagement et de fuite des capitaux, le caractère inévitable des restrictions budgétaires dans un environnement concurrentiel, marquent une nouvelle donne dans l’orientation des politiques urbaines, qui délaissent les questions d’équité et de justice sociale au profit de l’efficacité, de l’innovation et de la hausse des taux réels d’exploitation », David Harvey (2010 p. 126).
Ces modifications se traduisent dans l’espace urbain par le renouveau des centres-villes, la reconversion/reconquête d’anciens espaces industriels. En concentrant les investissements dans quelques zones soigneusement sélectionnées, ces politiques urbaines participent à la fragmentation socio-spatiale des métropoles contemporaines.
Toutefois d’un contexte national à l’autre, d’une ville à l’autre, des différences notables s’expriment dans le poids accordé par les politiques urbaines aux objectifs de compétitivité et à ceux d’équité et de justice sociale.
Pour compléter :
- Jason Hackworth, The Neoliberal City. Governance, Ideology, and Development in American Urbanism, Cornell University Press, 2006, 248 p.
- David Harvey, Géographie et capital, Syllepse, 2010.
- Vincent Béal, « Trendsetting cities » : les modèles à l’heure des politiques urbaines néolibérales », Métropolitiques, 30 juin 2014.
Mise à jour : 2016