Glossaire
Le vocabulaire de la géographie à travers plus de 1 600 entrées pour découvrir des mots, faire des liens, consolider ses connaissances, trouver des pistes bibliographiques... Ce glossaire est en perpétuelle amélioration depuis plus de 20 ans. Par ailleurs, plus de 1 200 entrées ont fait l'objet d'une relecture et d'une mise à jour systématiques entre 2020 et aujourd'hui (lettres D à Z).
Il existe 1646 termes dans le glossaire.
- Mobilités domicile-travail (pendulaires, triangulaires)
- La mobilité pendulaire désigne les navettes quotidiennes domicile-travail. Elle concerne une grande partie de la population active de tous les pays, développés ou en développement. L'usage du pluriel permet d'insister sur la grande variété des modes de transports, des distances, et des durées de ces mobilités pendulaires. L'exemple des navetteurs du TGV, qui parcourent une ou plusieurs centaines de kilomètres chaque jour, est devenu emblématique en France. À Nairobi, une enquête portant sur (...)
- Mobilité
- Dans son acception la plus générale, la mobilité désigne un changement de lieu accompli par une ou des personnes. Les individus et les groupes humains sont confrontés à l'exigence de maîtrise de la distance par la mobilité (Lévy et Lussault, 2003). Celle-ci ne se limite pas au déplacement physique effectif et aux techniques de transport, à l'accessibilité, mais elle embrasse les idéologies et les technologies du mouvement en cours dans une société. Elle rassemble donc à la fois : un (...)
- Aire, aire d'influence
- Une aire est une étendue de l'espace présentant un ou des caractères communs. À la différence de la maille administrative, l'aire est dépourvue de limites précises et peut présenter des caractères de discontinuité et d'hétérogénéité. Elle permet en outre les superpositions et les recoupements avec d'autres aires. Une aire est donc souvent difficile à cartographier. On peut distinguer des aires dans les domaines : socio-économique (aires de chalandise, de services, d'attraction), (...)
- Isotropie et anisotropie
- L'isotropie correspond à un espace indifférencié, homogène, dépourvu d’aspérités, dans lequel les déplacements pourraient prendre n'importe quelle direction. De telles situations n'ont pas de traduction dans la réalité des déplacements physiques. Quant aux échanges virtuels basés sur les télécommunications, si leur mode de propagation peut paraître isotrope, leurs applications supposent des capitaux, des équipements et des compétences qui sont concentrés dans l'espace.
À (...) - Proximité
- La proximité est une configuration spatiale dans laquelle la distance est suffisamment réduite pour que des effets, des usages et des pratiques spécifiques se développent, qui n’existent plus dans des situations où la distance vient à croître. Par exemple, le commerce de proximité est une offre marchande adaptée à une aire de chalandise dans laquelle les mobilités douces pour s’y rendre sont possibles.
La distance peut être prise en compte dans toute sa variété pour appréhender (...) - Réseau de transport
- Les réseaux de transport de biens matériels ou immatériels, ou de personnes, construisent un espace réticulé polarisé par des points desservis (carrefours, échangeurs, gares, téléports, etc.) et reliés par des axes ou des faisceaux (autoroutes, voies ferrées, faisceaux hertziens, etc.).
Les réseaux peuvent être classés selon leurs usages, leur domaine spatial, leur mode, leur statut juridique. On peut aussi les caractériser par leur forme : réseaux maillés, polaires ou en (...) - Lieu
- Un lieu est une portion d’espace sujette à des appropriations singulières et à des mises en discours spécifiques.
Au sens strict, un lieu n'a pas d'étendue ou une étendue limitée : on le parcourt à pied et on peut l'embrasser du regard. Mais alors que le paysage mobilise principalement le regard, on fréquente, on parcourt un lieu, on y agit. Dans un sens plus large, tout est question d'échelle et la Terre peut être considérée comme un lieu, d'autant plus qu'il est possible de (...) - Habiter, habitant
- Comme concept, « habiter » a été exploré, notamment, par la philosophie d’Heidegger qui en a fait une activité primordiale, constitutive de l'être humain. Il désigne, aux yeux des géographes, le processus de construction des individus et des sociétés par l’espace et de l’espace par l’individu, dans un rapport d’interaction voire un rapport ontologique qui les relie : nous habitons l'espace et c'est pour cela qu'il nous habite.
Henri Lefebvre (1901—1991), annonçant un (...) - Trajectoire
- La trajectoire est la voie empruntée par un espace ou par une société dans un domaine donné. Autrement dit, c’est la dimension temporelle de l’analyse d’un espace. Par exemple, en géographie des paysages, une trajectoire paysagère ou une trajectoire écologique désigne les états successifs d'une portion d'espace, dans une démarche géohistorique. Le programme de 2de de 2019 parle ainsi de « trajectoires démographiques », de « trajectoires territoriales démographiques et (...)
- Localisation
- Voir aussi : repères géographiques | repérer, localiser, situer
La localisation est l’emplacement d'un lieu envisagé du point de vue de sa position dans l'espace géographique, plutôt que sa situation par rapport à d’autres lieux.
Au sens strict, localisation peut être comprise comme l'acte de positionner des « objets » par des coordonnées : celles des référentiels cartographiques (latitude et longitude qui peuvent être différentes en fonction du système géodésique de (...) - Étalement urbain (urban sprawl), expansion urbaine
- L'étalement urbain est l'augmentation de la superficie d'une ville, et simultanément la diminution de sa densité de population. Il est l'une des manifestations spatiales du processus de périurbanisation.
L'accroissement démographique des grandes agglomérations s'accompagne d'un étalement du bâti sur les espaces périphériques, favorisé par l'amélioration de la desserte collective, et surtout individuelle avec la massification de l'automobile. L'étalement urbain peut correspondre à ce (...) - Genre
- Le terme de genre (ou de gender, en anglais) s'applique à un groupement d'êtres ou d'objets présentant des caractéristiques communes ; le genre est un terme voisin de classe, de type, de catégorie.
En sciences sociales, le genre désigne la construction sociale de la différence des sexes et les rapports sociaux qui en découlent (Blidon, 2011). Ce concept rappelle que les différences entre les attributs du féminin et du masculin ne sont pas fondées en nature, mais sont historiquement (...) - Spatialité
- La spatialité est la dimension spatiale des faits sociaux. Le terme s’est ancré dans le vocabulaire courant de la géographie à la suite des travaux de Jacques Lévy et Michel Lussault, en particulier le Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés qu’ils ont codirigé (2003, réed. 2013). Deux définitions en sont données :
« « 1. En un sens général, caractéristique de la dimension spatiale d’une réalité sociale.
(...) - Métropolisation
- La métropolisation désigne le processus de concentration de populations, d'activités, de valeur dans des villes de grande taille. Il peut se faire au détriment de villes de niveau hiérarchique inférieur et on assiste bien souvent au renforcement des niveaux supérieurs de la hiérarchie urbaine.
Les facteurs de la métropolisation sont divers : économies d'échelle et d'agglomération, avantages comparatifs, besoins d'accessibilité aux réseaux (aux échelles nationales et mondiales), etc. (...) - Circulation
- Dans le langage courant, la circulation est un déplacement continu, généralement dans les deux sens et dans un système fermé (un circuit par exemple, qui a la même étymologie) ou dans un réseau. L'Union européenne parle ainsi de « libre-circulation des marchandises ».
En géographie, la circulation désigne aussi l'une des modalités de la mobilité. Les mobilités circulatoires concernent des déplacements non linéaires, multiples et fait de retours (Petit, 2007). Alors que la (...) - Campagnes
- La campagne est d’abord un synonyme de champagne qui désigne un type de paysage agraire ouvert (campagne de Caen, Champagne crayeuse…). Par extension, le mot désigne aujourd’hui dans le langage courant l’ensemble des espaces ruraux. Géographes et historiens préfèrent le pluriel, « les campagnes » pour souligner leur diversité, tant actuelle que passée.
Si l’espace rural a une réalité statistique, la distinction entre le rural et l’urbain s’est progressivement atténuée (...) - Région
- La région est une portion de l'espace terrestre d'échelle extrêmement variable, allant d'une partie de continent à une petite unité paysagère. Polysémique et imprécis, le terme relève du vocabulaire courant. Le terme vient du latin regio, direction en ligne droite, et par extension limites, frontières, et enfin portion délimitée par ces limites (CNRTL). L'échelle régionale est dans tous les cas une échelle intermédiaire (ou échelle « méso »), regroupant des échelons plus petits (...)
- Entre-deux
- Les espaces d’entre-deux sont des espaces de transition, de rencontre, de passage graduel entre deux types d’espaces clairement identifiés. Combinant des éléments caractéristiques de l’un et de l’autre, notamment au plan morphologique ou paysager, mais également sur le plan des logiques fonctionnelles, l’espace d’entre-deux peut être à la fois une limite indécise, une zone grise, une marge ou des confins pour les territoires qui le bordent, et un centre pour ceux qui l’habitent. Il (...)
- Ségrégation
- La ségrégation désigne la séparation subie de groupes sociaux dans l'espace. On la qualifie souvent de sociospatiale pour insister sur l’idée qu’elle est le résultat de choix politiques situés dans l’espace.
La ségrégation, du latin segregare (ôter du troupeau, disjoindre), désigne à la fois :
- Un état : la séparation physique des lieux de résidence des groupes sociaux dans l’espace urbain. Le sens du mot est alors voisin de division sociale de l’espace. (...) - Interface
- Une interface est une bande de contact entre deux espaces de nature différente, engendrant des échanges entre ces deux espaces. Si elle est fréquemment représentée par une ligne, surtout aux échelles les plus vastes, l'interface est bien une bande plus ou moins large (de quelques dizaines à quelques centaines de kilomètres), de discontinuité mais aussi de contact ou de confrontation entre deux systèmes territoriaux distincts. L'interface suppose le passage : une frontière totalement fermée (...)