Commandement (fonctions de)

Les fonctions de commandement désignent la spécialisation d'un espace (un quartier, le plus souvent une agglomération urbaine) dans les activités liées à l'exercice du pouvoir. Ce pouvoir peut être politique ou économique, ou les deux à la fois. Les capitales sont par essence des lieux du pouvoir politique, et les métropoles celles du pouvoir économique, une ville pouvant évidemment être à la fois une capitale et une métropole. >>> Voir aussi : fonctions métropolitaines supérieures.

La mesure des capacités de commandement peut se faire à partir d'instruments diversifiés, par exemple, dans :

• la sphère économique : nombre de salariés commandés depuis le siège social d'une entreprise, sa valeur ajoutée, volume des capitalisations boursières, maîtrise d'une ressource stratégique, etc.
• la sphère politique et géopolitique : localisation des lieux du pouvoir politique, capacités d'accueil en réunion, en congrès, emploi de fonctionnaires, intensité du lobbying, capacités militaires, etc.

Ces fonctions s'exercent au-delà du lieu où elles sont implantées : le pouvoir des firmes multinationales implantées à New York ou à San Francisco, à l'exemple des GAFAM, dépasse les limites de la ville et même du pays, pour s'exercer à l'échelle mondiale. De même, le Pentagone, siège du pouvoir militaire aux États-Unis, projette sa puissance, conférée par le budget militaire des États-Unis qui est le plus élevé au monde, sur une grande partie du globe.

Les fonctions de commandement ont aussi une dimension symbolique : les symboles du pouvoir, qui en sont une représentation, exercent aussi une influence sur les mentalités, et ce d'autant plus qu'ils sont reconnaissables par le plus grand nombre. Il en est ainsi par exemple des lieux de pouvoir aux États-Unis, mis en scène de façon régulière par le cinéma hollywoodien : la Maison-Blanche, le Sénat, le Pentagone évoqué ci-dessus, ou encore l'Ellipse, le grand parc faisant face à la Maison-Blanhce. C'est aussi le cas des silhouettes urbaines (skylines), support de la communication municipale et du marketing territorial, dans la concurrence mondiale pour l'attractivité et la compétitivité urbaines.

(ST) 2010, partiellement réécrit (JBB) en octobre 2021.

Pour compléter avec Géoconfluences

• Jean-Benoît Bouron, « Carte à la une. Les 500 entreprises les plus riches des États-Unis : une clé d’analyse de la puissance économique », Géoconfluences, mai 2023.
• Camille Scheffler et Florence Nussbaum, « Explorer les acteurs et les lieux du lobbyisme aux États-Unis grâce aux Wikidata », carte à la une de Géoconfluences, octobre 2021.
• Cynthia Ghorra-Gobin, « Institutionnaliser la métropole aux États-Unis. L’expérience de Minneapolis Saint Paul (Minnesota) », Géoconfluences, octobre 2020.
• Laurent Carroué, « La Silicon Valley, un territoire productif au cœur de l’innovation mondiale et un levier de la puissance étatsunienne », Géoconfluences, mai 2019. 
• Rémi Scoccimarro, « Naissance d’une skyline : la verticalisation du front de mer de Tokyo et ses implications sociodémographiques », Géoconfluences, 2017.
• Hervé Théry, « Brasília, de la vitrine à la métropole », Géoconfluences, octobre 2017.
• Hervé Théry, « Rio de Janeiro, portrait géographique », Géoconfluences, juillet 2016.
• Marie-Christine Doceul, « Visites virtuelles de quelques lieux de la puissance américaine », Géoconfluences, juillet 2015.
• Antoine Fleury, « Istanbul : de la mégapole à la métropole mondiale », Géoconfluences, novembre 2010.