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Ville nouvelle

Publié le 03/12/2025
Auteur(s) : Sylviane Tabarly, professeure agrégée de géographie, responsable éditoriale de Géoconfluences de 2002 à 2012 - DGESCO et École normale supérieure de Lyon
Léa Ferreira
Jean-Benoît Bouron, agrégé de géographie, responsable éditorial de Géoconfluences - DGESCO, ENS de Lyon.
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Ne pas confondre avec : commune nouvelle (en France)

Une ville nouvelle est un noyau urbain, résultant d'une politique volontariste, implanté en périphérie lointaine d'une très grande ville (Londres, Paris mais aussi Dakar, Le Caire, Shanghai, Wuhan, etc.) dans l'intention de la décongestionner et d'en maîtriser la croissance. Les villes nouvelles se sont souvent inscrites dans un espace préalablement rural où elles ont induit de profonds bouleversements. Elles sont aussi des laboratoires de ce que les urbanistes d’hier appelaient l’urbanisme de demain, souvent dans une approche inspirée par la charte d’Athènes.

En France, leur mise en place date du milieu des années 1960, période de forte croissance urbaine en particulier en région parisienne. La politique des villes nouvelles a eu pour effet la création de neuf ensembles. Six sont dans l'orbite de Paris : Évry, Cergy-Pontoise, Saint-Quentin-en-Yvelines, Le Vaudreuil, Marne-la-Vallée, et Sénart. Les autres villes nouvelles sont proches de Lille (Villeneuve-d’Ascq) et de Marseille (Étang de Berre) ou entre Grenoble et Lyon (L’Isle-d’Abeau). 

Le principe de la ville nouvelle veut qu’elle soit dans l’orbite d’une grande agglomération, mais à une distance importante. Les villes nouvelles franciliennes sont ainsi situées à plus de 45 minutes de train, et souvent à plus d’une heure, du centre de Paris. L’autre caractéristique est un interventionnisme fort des pouvoirs publics, souvent l’État. Il est visible dans l’aménagement, avec la construction d’équipements (transports, administrations, services publics…), mais aussi dans le remodelage du maillage administratif et la constitution de nouvelles entités (nouvelles communes, EPCI, certaines communes devenant même un chef-lieu comme Cergy-Pontoise, chef-lieu du Val d’Oise, département créé en 1964, dont la préfecture a été inaugurée en 1970 (Noyer Duplaix et Philippe, 2018).

En France, la politiques villes nouvelles s’est achevée dans les années 2000 avec la fin des grands projets de planification et surtout le ralentissement de la croissance urbaine. Le moment était alors au bilan (Ostrowetsky, 2004 ; Vadelorge, 2006). Les dernières décennies ont débouché sur une normalisation des villes nouvelles. Celles de la périphérie parisienne sont rentrées dans le droit commun, les établissements publics qui leur avaient donné naissance (SAN, syndicats d'agglomération nouvelle), se muant en communauté d'agglomération.

Dans les pays émergents, la politique des villes nouvelles reste une option pour désengorger les mégapoles. De Dakar (Beye, 2025) à Shanghai (Henriot, 2016) et de Ho Chi Minh-ville (Tran, 2021) à Wuhan (André, 2020), les caractéristiques sont les mêmes : distance au centre, politique de mégaprojets privés et publics, investissements considérables, interventionnisme de l’État, remodelage administratif, allant jusqu’au statut de nouvelle capitale comme au Caire (Bennafla et Bayoumi, 2023).

(ST), 2007. Dernières modifications (LF) décembre 2020, (JBB), février 2023, novembre 2025.


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